Communications

Le rôle des professionnels de santé dans la construction des risques au XXIe siècle

Résumé d’une conférence donnée par Amélie Perron, inf., Ph. D., le 23 septembre 2013 à l’Université Laval

Amélie Perron est professeure agrégée à l'École des sciences infirmières de la Faculté des sciences de la santé de l'Université d'Ottawa. Elle axe ses travaux de recherche notamment sur les soins infirmiers psychiatriques et psycho-légaux, dont sur les questions de pouvoir et d’éthique. Elle s’intéresse également au risque et, notamment, au rôle des professionnels de la santé dans la production grandissante d’espaces de risque. Elle a présenté cette perspective critique lors d’une conférence donnée à l’Université Laval et intitulée : « (In)sécurité et art de gouverner : la communication de risques dans la production et la gestion contemporaines de sujets vulnérables ».

Selon la chercheure, le discours sur le risque s’exprime dans presque toutes nos sphères sociales, en s’articulant notamment avec la place accordée à la santé dans notre société. Cette conception…

La communication, chaînon essentiel du processus de la décontamination en cas de menace CBRNE

La dispersion délibérée ou accidentelle d'agents chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires ou explosifs (CBRNE) peut avoir des répercussions d'une gravité variable sur la santé humaine. Une telle situation nécessitera, à des fins de prévention ou d'atténuation des atteintes à la santé, la mise en œuvre des mesures nécessaires de protection de la santé de la population.

Une menace de contamination par un agent CBRNE – dont la nature peut être incertaine, invisible, indétectable et imprévisible – peut entraîner, sur le plan psychologique, toute une gamme de réactions émotionnelles chez les personnes touchées. L’anxiété, la peur (voire la terreur), l'irritabilité, la colère et l'agressivité comptent parmi les réactions possibles que peuvent éprouver les personnes touchées. En outre, les mesures de protection mises en œuvre pour protéger la santé publique peuvent causer autant, sinon plus, de peur et d'anxiété au sein de la population visée. Cependant, une communication…

Peu de changements depuis 15 ans : le bilan de la qualité de l’air dans les arénas de la Mauricie et du Centre-du-Québec

Plusieurs cas d’intoxication au monoxyde de carbone (CO) et au dioxyde d’azote (NO2) ont été répertoriés dans les arénas du Québec et d’ailleurs, et ce, depuis plusieurs années. Ces intoxications sont causées principalement par le désajustement d’équipement à combustion, telle la surfaceuse, et par l’absence de détecteurs de gaz signalant le danger.

Cet article vise à décrire une démarche d’intervention réalisée par la Direction de santé publique de la Mauricie et du Centre-du-Québec auprès des gestionnaires d’arénas afin de sensibiliser ces derniers à l’importance d’avoir un programme de surveillance de la qualité de l’air dans leur établissement et d’en dégager des leçons et des perspectives nouvelles afin de réduire le nombre d’intoxications au CO et NO2 qui surviennent dans ces établissements. En premier lieu, un survol des sources de gaz toxiques et de leurs effets sur la santé est présenté ainsi que les principales mesures de prévention et de protection. Ensuite, les différentes étapes du projet sont présentées, incluant la méthodologie, suivie des principaux résultats obtenus à la suite des interventions sur le terrain. La discussion fait état d’idées à développer à la suite de ce projet.

La transmission des résultats environnementaux aux participants d'un projet de recherche : une opération complexe

Dans un contexte d’un projet de recherche, la transmission de résultats aux participants est une étape qui est trop souvent malmenée par les chercheurs. Pourtant, cette étape est importante, complexe et mérite qu’on s’y attarde.

La démarche décrite dans cet article concerne justement la transmission de résultats individuels à des familles qui participent à un projet de recherche sur la qualité de l’air intérieur et l’asthme chez les enfants : le projet IVAIRE. Cette étude vise à évaluer les Impacts de la Ventilation sur la qualité de l’Air Intérieur des habitations et la santé Respiratoire des Enfants qui souffrent de symptômes associés à l’asthme. L’étude a été amorcée en 2008 par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et l’Institut de recherche en construction du Conseil national de recherches Canada (IRC-CNRC) avec la collaboration du Centre mère-enfant du centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ). Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS), la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) et Santé Canada sont des partenaires au projet. M. Pierre Lajoie, médecin-conseil à l’INSPQ, en est le chercheur principal.

« Vivre avec le soleil » programme d'éducation solaire en milieu scolaire

L’incidence du cancer de la peau augmente de façon épidémique dans le monde. Le mélanome, la forme la plus dangereuse de cancer cutané (avec probablement près de 150 000 cas par an dans le monde), est une des premières causes de mortalité par cancer chez les jeunes adultes. Outre la clarté de la peau, les principaux facteurs de risque de mélanome sont les expositions au soleil intermittentes et les coups de soleil de l’enfance.

Il existe d’autres formes de cancer de la peau : le carcinome spino-cellulaire et le carcinome baso-cellulaire. Ce dernier, certes moins dangereux car moins métastasique, représente d’importantes charges, étant donné son incidence environ 10 fois supérieure à celle du mélanome. Il semble plutôt lié à des expositions chroniques.

Le nombre d’interventions de la cataracte est également un enjeu majeur de santé publique. Dans le monde, cette maladie est la première cause de cécité. Dans les pays dits « développés ou riches », elle pèse lourdement sur les comptes des organismes d’assurance maladie. Pourtant, 20 % des interventions de la cataracte pourraient être évitées par une amélioration des comportements selon l’OMS.

Valorisation de la production scientifique : la démarche active de l’Institut de veille sanitaire

Depuis le début des années 1980, de nombreux scientifiques, experts en communication scientifique ou sociologues se sont penchés sur la question de la communication scientifique et ont analysé les obstacles à la diffusion des connaissances scientifiques. Ces obstacles sont aussi bien de nature structurelle que culturelle : un langage et des supports de publications très spécialisés, une difficulté à adapter la communication scientifique à des cibles variées, un manque de liaison pour faciliter les échanges entre les milieux scientifiques et les autres acteurs de la société.

À la différence des organismes de recherche, les instituts nationaux de santé publique tel que l’Institut de veille sanitaire (InVS) en France doivent communiquer auprès de cibles variées, au nombre desquelles figurent les acteurs de la santé publique, les décideurs, les professionnels de santé, la société civile. Un tel objectif est au cœur même de leur mission.

Évaluation de l'observance de faire bouillir l'eau potable : principaux constats

Photo CDC PHIL

Pour les intervenants de l’équipe santé et environnement de la Direction de santé publique et de l’évaluation de Chaudière-Appalaches, le degré d’observance des avis de faire bouillir l’eau chez les citoyens concernés constitue une préoccupation importante afin de mieux apprécier l’efficacité de ce type d’intervention. Cette préoccupation est d’autant plus grande lorsque les avis de faire bouillir se prolongent.

L’émission d’un avis de faire bouillir l’eau est une intervention qui se rattache au cadre théorique entourant la communication du risque, lequel est appuyé par une littérature abondante. C’est en suivant ces fondements théoriques que cette étude examine différents facteurs potentiellement en lien avec le comportement d’observance ou de non-observance des individus. Toutefois, il faut préciser qu’elle ne vise pas à établir de lien de causalité entre ces éléments, mais plutôt à faire ressortir des facteurs importants à considérer afin d’…

Évaluation de l’efficacité de la promotion du dépistage de l’arsenic dans les puits privés de l’Estrie

L’arsenic inorganique (As) est un métalloïde susceptible de se retrouver de façon naturelle dans l’eau. Entre 1983 et 1987, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune a échantillonné plus de 40 000 puits de captage au Québec et procédé à l’analyse de différents paramètres, dont l’As. Selon les résultats de cette caractérisation, 3,9  % des 2 919 puits échantillonnés en Estrie présentaient une concentration en As supérieure à 10 µg/L, soit la concentration maximale acceptable recommandée au Canada. Plusieurs études épidémiologiques ont permis d’observer que l’ingestion d’une eau contenant des concentrations relativement élevées en As pouvait induire plusieurs types de cancer, dont celui de la peau, des poumons et de la vessie. À l’exception des analyses effectuées lors de l’installation d’un nouveau puits, les propriétaires de puits privés ne sont pas assujettis au Règlement sur la qualité de l’eau potable. Dans ce contexte, il incombe à chaque propriétaire de s’assurer de l’innocuité de son eau de consommation pour ne pas s’exposer à des contaminants, qu’ils soient d’origine naturelle ou anthropique. La réduction de tels risques nécessitera, dans certains cas, l’introduction d’un changement de comportement. Le défi est d’autant plus grand dans ce cas-ci que l’origine du contaminant étant naturelle, elle tend habituellement à augmenter la tolérance face au risque.

Évaluation des moyens de communication destinés aux estivants fréquentant les plages de Loire-Atlantique

À la suite du naufrage du pétrolier ERIKA le 12 décembre 1999, des actions de contrôle sanitaire et d’information du public ont été mises en œuvre par la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) de Loire-Atlantique dans le cadre du plan POL­MAR TERRE (Pollution Maritime Terre) (pour un résumé des événements voir le Bulletin d'information en santé environnementale, 11(6) : 1-4). À l’hiver 2000, une partie importante de l’action menée par la DDASS consistait à gérer la procédure d’ouverture des plages au public en prévision de la saison estivale suivante, incluant les moyens de communication à mettre en place. Afin d’apprécier la perception par le public des moyens d’information mis à leur disposition et de l’état sanitaire des plages, une étude a été confiée à l’association ESSCA, de l’École Supérieure des Sciences Commerciales d’Angers. Le présent article en dresse le bilan.

Plusieurs documents de communication ont été produits afin de diffuser l’information sanitaire pertinente aux différents usagers et responsables des plages. À titre d’exemple, la DDASS avait préparé une fiche de recommandation à l’intention des clubs qui souhaitaient pratiquer des activités de loisirs nautiques sur le littoral de communes où des travaux de dépollution étaient en cours. De la même façon, pour les maires du littoral et les maîtres nageurs sauveteurs, la DDASS avait diffusé un document d’information ainsi qu’une fiche de procédure à suivre lorsque surviendraient des cas de souillure de la peau des estivants par du fioul. Au niveau national, un site Web (www.suivi-erika. info) a été mis en place et une plaquette intitulée Les plages après le naufrage de l’Erika – conseils pour vos vacances, traduite en anglais et en allemand, a été publiée. Des consignes sanitaires nationales ont été reprises par la DDASS sous forme d’affichettes intitulées Information marée noire Erika et mises à la disposition des élus, afin qu’ils les fassent installer à l’entrée des plages, de façon à ce qu’elles soient visibles pour le public. Selon la qualité de la plage, des affichettes « état sanitaire satisfaisant » ou « état sanitaire non satisfaisant », également traduites en anglais et en allemand, devaient être apposées à l’entrée des plages. Pour évaluer la perception des estivants qui fréquentent le littoral de Loire-Atlantique de « l’état sanitaire » des plages et des deux moyens d’information, une étude a été réalisée du 11 au 23 août 2000 auprès de 384 personnes âgées de 18 ans et plus (une personne par famille), réparties sur 12 plages.

Évaluation des interventions de communication du risque associé à la présence de contaminants chimiques dans l’eau potable

Des interventions de santé publique en lien avec des cas de contamination chimique de l’eau potable sont effectuées régulièrement par l’équipe de santé environnementale de la Direction de santé publique de Chaudière-Appalaches (DSP). Ces interventions ne sont généralement pas évaluées, que ce soit en fonction de leur déroulement ou de leurs effets sur la population. Ainsi, l’objectif de l’étude était de mieux connaître les facteurs et les retombées associées aux activités de communication du risque auprès de la population afin de les améliorer. Elle visait plus spécifiquement à :

vérifier si les informations fournies par les autorités ont rejoint la population visée; connaître les résultats sur les connaissances acquises et sur les habitudes de consommation d’eau des populations visées; connaître l’opinion des populations visées : par rapport au processus de gestion et de communication du risque; concernant les moyens de communication retenus et le message transmis…