19 août 2005

Évaluation des moyens de communication destinés aux estivants fréquentant les plages de Loire-Atlantique

Article
Auteur(s)
François Mansotte
Direction départementale des Affaires sanitaires et sociales de la Gironde

Contexte

À la suite du naufrage du pétrolier ERIKA le 12 décembre 1999, des actions de contrôle sanitaire et d’information du public ont été mises en œuvre par la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) de Loire-Atlantique dans le cadre du plan POL­MAR TERRE (Pollution Maritime Terre) (pour un résumé des événements voir le Bulletin d'information en santé environnementale, 11(6) : 1-4). À l’hiver 2000, une partie importante de l’action menée par la DDASS consistait à gérer la procédure d’ouverture des plages au public en prévision de la saison estivale suivante, incluant les moyens de communication à mettre en place. Afin d’apprécier la perception par le public des moyens d’information mis à leur disposition et de l’état sanitaire des plages, une étude a été confiée à l’association ESSCA, de l’École Supérieure des Sciences Commerciales d’Angers. Le présent article en dresse le bilan.

État sanitaire des plages et information du public

Plusieurs documents de communication ont été produits afin de diffuser l’information sanitaire pertinente aux différents usagers et responsables des plages. À titre d’exemple, la DDASS avait préparé une fiche de recommandation à l’intention des clubs qui souhaitaient pratiquer des activités de loisirs nautiques sur le littoral de communes où des travaux de dépollution étaient en cours. De la même façon, pour les maires du littoral et les maîtres nageurs sauveteurs, la DDASS avait diffusé un document d’information ainsi qu’une fiche de procédure à suivre lorsque surviendraient des cas de souillure de la peau des estivants par du fioul. Au niveau national, un site Web (www.suivi-erika. info) a été mis en place et une plaquette intitulée Les plages après le naufrage de l’Erika – conseils pour vos vacances, traduite en anglais et en allemand, a été publiée. Des consignes sanitaires nationales ont été reprises par la DDASS sous forme d’affichettes intitulées Information marée noire Erika et mises à la disposition des élus, afin qu’ils les fassent installer à l’entrée des plages, de façon à ce qu’elles soient visibles pour le public. Selon la qualité de la plage, des affichettes « état sanitaire satisfaisant » ou « état sanitaire non satisfaisant », également traduites en anglais et en allemand, devaient être apposées à l’entrée des plages. Pour évaluer la perception des estivants qui fréquentent le littoral de Loire-Atlantique de « l’état sanitaire » des plages et des deux moyens d’information, une étude a été réalisée du 11 au 23 août 2000 auprès de 384 personnes âgées de 18 ans et plus (une personne par famille), réparties sur 12 plages.

L’enquête de perception

Le questionnaire, qui comportait 50 questions, a permis de documenter les points suivants : la composition de la famille et son origine géographique, les activités pratiquées sur la plage, la perception vis-à-vis de la propreté de la plage, les conditions de souillures éventuelles par le fioul (suivi des recommandations), l’impact de la diffusion de la plaquette nationale Les plages après le naufrage de l’Erika – conseils pour vos vacances ainsi que l’impact de l’information fournie par les affichettes placées à l’entrée des plages.

L’échantillon de l’étude représente 17 % des plages, dont l’état sanitaire avait été évalué par la DDASS, sur un total de 72 plages possibles : 9 parmi les 66 plages dont l’état sanitaire a été jugé « satisfaisant » et 3 parmi les 6 plages dont l’état sanitaire a été jugé « non satisfaisant ».

Résultats

La population rejointe par l’enquête était constituée à 58 % de femmes; 66 % des gens interrogés étaient âgés entre 26 et 50 ans et 48 % s’y rendaient en famille. Parmi les personnes venant en famille, près des deux tiers étaient accompagnés d’enfants de moins de cinq ans. L’origine géographique se répartit entre la Loire-Atlantique (37 %), les autres départements des Pays de la Loire (6 %), du reste de la France (53 %) et de pays étrangers (4 %). 58 % des gens sondés étaient interrogés sur la plage qu’ils ont l’habitude de fréquenter. Parmi les personnes fréquentant les plages, 88,9 % y pratiquent la baignade, 28 % des jeux de plage, 10 % des châteaux de sable et 4 % la pêche. Le tableau qui suit présente les principaux résultats obtenus lors de cette enquête.

Tableau 1. Principaux résultats de l’enquête de perception

Discussion et conclusion

Dans un contexte où la DDASS ne disposait pas de site Web permettant de tenir à jour l’état sanitaire des plages, il était essentiel de pouvoir comparer la portée d’une information du public par diffusion de plaquette avec celle d’une information par affichage disponible à l’entrée des plages. Les résultats sont forts révélateurs : pour les plages sur lesquelles l’affichage était réalisé, 60 % des personnes interrogées ont déclaré avoir vu l’affichette et 43 % l’avoir lu ; à l’inverse, seuls 9 % des mêmes personnes ont déclaré avoir vu la plaquette nationale, et 3 % l’avoir lu. La remise des panneaux aux maires des communes du littoral souillées par le pétrole a permis d’uniformiser le message au niveau du contenu et surtout au niveau de la forme. Concernant les plages pour lesquelles l’information du public n’était pas adéquate, la DDASS a signalé par écrit, aux maires concernés, la nécessité d’améliorer l’affichage.

Les résultats de l’enquête ont été connus plusieurs mois après la fin de la saison estivale. Néanmoins, ils confirment le bien-fondé des actions de la DDASS de Loire-Atlantique quant à l’intérêt d’informer le public et surtout de ne pas sous-estimer l’impact de l’affichage à l’entrée des plages. En termes d’efficacité, une affiche bien placée en entrée de plage peut être vue par des centaines d’estivants par jour. Le rapport [nombre de personnes informées / coût de la campagne] de l’information des estivants sur le lieu même de leurs vacances s’avère nettement supérieur que celui associé à la diffusion d’une plaquette.

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