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Résumé des recommandations d’EXTRIP 2014-2015

Le rôle des thérapies d’épuration extracorporelle (ECTR) demeure incertain pour les cliniciens dans le traitement des intoxications en raison de l’absence d’évidences solides dans la littérature. Ce constat a conduit le groupe de travail EXtracorporeal TReatments In Poisoning (EXTRIP) à se donner pour mandats notamment la réalisation de revues systématiques sur l’utilisation des ECTR dans le traitement des intoxications et, toujours en ce qui concerne les cas d’intoxication, la formulation de recommandations quant aux indications et au choix d’une ECTR, et à l’établissement de critères visant l’arrêt de ce type de thérapie. De janvier 2014 à juillet 2015, des lignes directrices ont été publiées par ce groupe qui recommande notamment le recours à une ECTR sous certaines conditions lors d’intoxications graves par l’acétaminophène, les barbituriques, la carbamazépine, le lithium, la metformine, le méthanol, la phénytoïne, les salicylates, la théophylline et l’acide valproïque. Toutefois, il recommande de ne pas entreprendre d’ECTR lors d’intoxications par les antidépresseurs tricycliques. Ces différentes lignes directrices d’EXTRIP peuvent orienter les cliniciens dans la prise en charge de leurs patients intoxiqués.

Épidémiologie et caractéristiques des intoxications par le monoxyde de carbone chez les plaisanciers

Dans un article publié en 2015, les auteurs discutent des intoxications par le monoxyde de carbone s’étant produites chez des plaisanciers aux États-Unis de 2002 à 2011, soit des intoxications ayant été répertoriées dans la banque de données de la garde côtière américaine. Le nombre annuel moyen d’intoxications est de 14,5, dont 6 sont mortelles, et l’incidence serait stable dans le temps. La majorité des intoxications ont lieu sur des bateaux comportant des cabines plutôt que sur des bateaux de type ouvert. L’étude dont traite cet article sensibilise davantage à la survenue possible de cette grave intoxication chez les plaisanciers.

Les appels au Centre antipoison du Québec : les demandeurs et les types d’exposition

De 2008 à 2014, le Centre antipoison du Québec (CAPQ) a comptabilisé en moyenne 45 300 appels par année pour des intoxications. La plupart des appels proviennent du public et concernent de très jeunes enfants (c’est-à-dire les 0 à 4 ans). Un peu plus de 20 % des appels au CAPQ sont effectués par des professionnels du réseau de la santé et des services sociaux. L’analyse descriptive des appels provenant des professionnels indique une légère hausse des taux annuels de 2010 à 2014, alors que les taux annuels d’appels du public diminuent constamment depuis une dizaine d’années. Une analyse complémentaire met en exergue que la complexité des appels reçus par le CAPQ provenant des professionnels est en augmentation pour la même période. Par ailleurs, les résultats des analyses concernant les appels relatifs à une exposition volontaire permettent de déceler une tendance à la hausse de ces taux d’appels de 2011 à 2014. De même, les taux annuels d’appels relatifs à des erreurs thérapeutiques augmentent depuis une dizaine d’années au Québec. Les appels au CAPQ concernant les intoxications sont riches et pourraient être mieux utilisés pour la surveillance et la protection de la santé publique. Des analyses complémentaires sont suggérées afin de renforcer l’usage de ces données dans le réseau de santé publique.

La toxicité méconnue du chlorméquat

Le chlorure de chlorméquat est un régulateur de croissance destiné à un usage professionnel en agriculture. L’intoxication aiguë par le chlorure de chlorméquat ressemble à celle se produisant avec des insecticides anticholinestérasiques. La crise cholinergique observée résulte d’une action directe du chlorure de chlorméquat sur les récepteurs nicotiniques et muscariniques, mais ne résulte en aucun cas d’une inhibition de l’activité des cholinestérases. La série de cas présentée confirme l’extrême gravité des intoxications volontaires par ingestion de préparations phytopharmaceutiques à base de chlorure de chlorméquat avec un engagement du pronostic vital dans l’heure qui suit l’ingestion.

Changements à la direction médicale du Centre antipoison du Québec

Le 1er juillet 2015 est marqué par le premier changement à la direction médicale du Centre antipoison du Québec depuis sa création en 1986. Cet éditorial a pour objectif de présenter brièvement, sous la forme d’un interview, le directeur médical sortant et la directrice médicale entrante.