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Programme d’avertissement montréalais de chaleur accablante : pour prévenir les risques à la santé

À la suite des nombreux épisodes de canicule survenus l’été dernier, l’unité de Santé au travail et environnementale de la Direction de santé publique de Montréal-Centre planifie pour l’été 2002, la mise en place d’un programme d’avertissement de chaleur accablante. Ce programme s’apparentera dans sa structure au programme Info-Smog, activité instaurée dans la région de Montréal en 1994 pour prévenir la population lors d’épisodes de mauvaise qualité de l’air ambiant.

Les problèmes de santé directement imputables à la chaleur accablante sont de gravité variable. Ils vont des crampes de chaleur qui affectent surtout l’abdomen, les bras et les jambes jusqu’au coup de chaleur en passant par l’épuisement dû à la chaleur qui se manifeste par plusieurs symptômes dont les étourdissements, la faiblesse et la fatigue. On entend par coup de chaleur une incapacité à contrôler la température corporelle qui augmente très rapidement, pouvant atteindre plus de 40ºC. Les symptômes associés…

Les risques à la santé associés à l’utilisation de pesticides à des fins esthétiques

L’engouement de plus en plus marqué pour l’entretien paysager et l’horticulture ornementale est en grande partie responsable de l’utilisation accrue de pesticides à des fins esthétiques. Cette augmentation de l’utilisation domestique des produits de synthèse ne manque pas d’inquiéter de nombreux citoyens, les groupes environnementaux, de même que les intervenants du secteur public (santé publique et environnement). C’est dans ce contexte que le ministère de l’Environnement du Québec a créé le Groupe de réflexion sur les pesticides en milieu urbain dont le mandat était de dégager des recommandations visant à réduire l’utilisation des pesticides en milieu urbain (voir l'encadré). Le présent article présente d’abord un bref profil de l’utilisation des pesticides à des fins esthétiques, pour aborder ensuite la question des effets sur la santé associés à leur utilisation ainsi que les orientations proposées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

En mars dernier, le Groupe de réflexion sur les pesticides en milieu urbain déposait officiellement un rapport intitulé « Pour la protection de la santé et de l’environnement, la gestion environnementale en milieu urbain ». Ce rapport constitue la synthèse de 48 mémoires présentés par différents groupes ainsi que des points de vue exprimés lors des journées de consultation par divers organismes issus des milieux universitaires et environnementaux, d’ordres professionnels, du monde municipal, d’associations de professionnels de fabricants et d’utilisateurs de pesticides. Dans la démarche entreprise par le groupe, deux principes ont orienté les recommandations du groupe soit le principe de précaution et celui d’exemplarité. Le premier indique qu’en l’absence de certitude scientifique, il faut observer une certaine prudence tandis que le second suggère que pour favoriser le changement d’attitudes chez les citoyens, les autorités gouvernementales et les institutions publiques doivent donner l’exemple. De plus, la gestion environnementale est identifiée comme point central tel qu'en témoignent les recommandations suivantes:

  • Interdire les pesticides sur les espaces verts publics et municipaux et également sur tous les autres espaces verts lorsqu’ils sont appliqués par un service d’entretien, sauf lorsque des seuils d’intervention sont atteints.
  • Limiter l’accès aux pesticides dans les points de vente.
  • Former les intervenants qui gravitent autour du citoyen (vendeurs de pesticides, professionnels qui offrent des services, professionnels des lieux publics et parapublics) afin qu’ils puissent les conseiller en matière de gestion environnementale.
  • Mettre sur pied des campagnes d’information, de sensibilisation et d’éducation de la population aux risques inhérents aux pesticides, à la gestion environnementale et aux méthodes alternatives.
  • Favoriser la mise en disponibilité des méthodes alternatives et de produits moins nocifs.
  • Créer un encadrement réglementaire adéquat, comprenant l’adoption prochaine d’un Code de gestion des pesticides, qui pourra accélérer l’implantation de la gestion environnementale.
  • Favoriser la recherche relative aux effets sur la santé et l’environnement ainsi que sur les solutions alternatives aux pesticides.

Aliments génétiquement modifiés et risques pour la santé

Le génie biotechnologique développe à rythme accéléré les techniques et les applications du transfert des gènes d’un organisme à un autre. Ce travail de précision à l’intérieur de la plus petite entité vivante crée, à partir de l’information génétique contenue dans l’ADN, de nouveaux agents actifs à l’intérieur de la cellule. Les aliments transgéniques sont le résultat de la technique de recombinaison d’ADN appliquée aux espèces vivantes comestibles. Cette technique permet la modification de plantes, d’animaux ou des micro-organismes par le transfert de gènes d’un organisme à l’autre. La manipulation consiste à isoler un gène étranger et à l’introduire dans une cellule hôte. Cependant, la compréhension des mécanismes d’adhérence et d’expression des gènes dans les cellules est limitée. Une nouvelle protéine se synthétise dans la cellule hôte à partir du code génétique du gène étranger. L’expression de nouvelles protéines confère de nouvelles propriétés à la cellule hôte. Les méthodes de recombinants d’ADN utilisent différents vecteurs pour effectuer le transfert de gènes, le vecteur étant un intermédiaire dans le processus de transfert génétique dont le rôle est de produire le gène en quantité importante en se multipliant. Les principaux vecteurs utilisés sont des virus, des bactéries ou des particules métalliques de tungstène ou d’or. Le choix du vecteur est spécifique à l’organisme hôte.

La dissémination des nouveaux gènes, leur évolution par mutation ponctuelle vers des résistances non souhaitables, leurs effets toxiques, allergènes ou cancérigènes potentiels inquiètent les membres de la communauté scientifique. Par contre, les possibilités de développement des organismes génétiquement modifiés (OGM) créent de nombreuses attentes (nouvelles cultures, médicaments, clonage de végétaux et d’animaux, amélioration de la valeur nutritionnelle, augmentation de la productivité pour des populations grandissantes, etc.); les enjeux sont ainsi d’ordre agricole, scientifique, social, politique, environnemental et économique.

Cet article s’intéresse particulièrement aux risques pour la santé que pourrait entraîner la consommation d’aliments génétiquement modifiés (AGM). Il est à noter qu’au Canada, les AGM se classent essentiellement en produits résistants aux herbicides ou insecticides, en produits résistant à certains virus végétaux, en produits dont la teneur en acide gras est différente de l’aliment déjà utilisé, et en produits dont le vieillissement est retardé. Les végétaux à caractères nouveaux sont notamment le canola, le maïs, la tomate, la pomme de terre, le soja, les graines de coton et les courges.

Exposition au bois traité à l’arséniate de cuivre chromaté

Certains organismes, dont l’Agence canadienne de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) et l’Agence américaine de protection de l’environnement (US EPA), sont conscients des inquiétudes du public en rapport avec les dangers potentiels associés à l’utilisation de bois traité sous pression avec de l’arséniate de cuivre chromaté (ACC). Plus particulièrement, l’utilisation de ces matériaux dans les aires de jeux, près des piscines ou sur les patios pourrait favoriser l’exposition des jeunes enfants à l'ACC. En effet, ceux-ci pourraient être exposés soit par un contact cutané direct avec le bois traité et/ou avec le sol adjacent à ces structures, soit par l’ingestion des résidus présents dans le bois et/ou dans le sol. Les enfants sont particulièrement ciblés en raison de leur modèle de comportement particulier. En effet, ils ont souvent tendance à porter les mains à la bouche. Or, les études rapportent que l’exposition à l’arsenic est clairement associée à l’apparition de certains types de cancers notamment de la peau, de la vessie, du poumon et du rein.

En raison des craintes exprimées, l'ARLA et le US EPA ont entrepris un processus d’évaluation de l’exposition et des risques associés à l’utilisation des pièces de bois traité à l’ACC dans les aires de jeux. Pour effectuer une telle évaluation, il était primordial de faire une revue aussi complète que possible des études scientifiques existantes. À cet effet, le US EPA vient de terminer la réévaluation toxicologique de deux des composants inorganiques de l’ACC, soit l’arsenic et le chrome.

Changements climatiques et risque pour la santé : une première conférence canadienne

Une première Conférence annuelle sur les politiques de santé et de bien-être et la planification sur les mesures d’adaptation au changement climatique a eu lieu du 5 au 7 novembre dernier à Canmore, en Alberta. Organisée par Santé Canada, la conférence visait à sensibiliser les intervenants et les analystes en politiques de santé et de services sociaux aux impacts du changement climatique sur la santé et à favoriser l’intégration de ces enjeux dans les programmes et les politiques de santé publique. La conférence visait également à favoriser la création de réseaux multidisciplinaires en vue de définir des mesures stratégiques concernant le changement climatique et la santé.

De concert avec l’OMS, Santé Canada a identifié huit catégories d’effets importants sur la santé qui devraient s’intensifier au fur et à mesure que le climat changera: la morbidité et la mortalité liées à la température, les effets de conditions météorologiques exceptionnelles, les effets liés à la pollution atmosphérique, la contamination par l’eau et la nourriture, les maladies infectieuses à transmission vectorielle, l’exposition accrue au rayonnement ultraviolet dû à l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, les populations particulièrement vulnérables et les impacts socio-économiques sur la santé et le bien-être des populations (voir tableau).

Choix d’un adulticide pour le contrôle de la transmission du virus du Nil occidental au Québec

Le contrôle des insectes piqueurs au moyen d’insecticide constitue, en situation épidémique, une alternative employée par plusieurs états dans la lutte contre la transmission du virus du Nil occidental. Or, l’utilisation d’insecticides chimiques à cette fin n’est pas sans présenter certains risques pour la santé humaine. Dans ce contexte, il devient essentiel de choisir, au cas où un tel usage s’avérerait nécessaire au Québec, le produit qui offre la meilleure innocuité, tant pour la population que pour les travailleurs qui auront à effectuer les traitements. Dans le cadre de cet avis, les principaux indices de toxicité des insecticides homologués au Canada pour le contrôle des populations d’insectes adultes, soit le malathion, la resméthrine, la perméthrine, le propoxur et le dichlorvos, ont été évalués.

Cet exercice de comparaison des données toxicologiques disponibles a entre autres servi à faire une première sélection d’insecticides en fonction de leur innocuité et à orienter les priorités d’évaluation des risques toxicologiques associés à l’utilisation d’adulticides dans le cadre d’un programme de contrôle vectoriel de la transmission du virus du Nil occidental.

Infections causées par le virus du Nil occidental – profil épidémiologique

Le virus du Nil occidental (VNO) a été isolé pour la première fois en 1937 en Ouganda. Il s’agit d’un virus à ARN, du groupe des Flaviviridae, dont fait partie, entre autres, le virus de l’encéphalite de Saint-Louis. Le VNO est reconnu comme étant le plus répandu de ce groupe et son activité est endémique sur plusieurs continents. Il a été la cause d’éclosions dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie de l’Ouest, du Moyen-Orient et d’Europe. Il a été également associé à des épidémies en Roumanie (1996 à 1998) ainsi que plus récemment, en Russie (1999), aux États-Unis (1999-2000) et en Israël (2000).

Le moustique est le vecteur du VNO le plus souvent identifié. à ce jour, le virus a été isolé chez 43 espèces de moustiques à travers le monde. Le genre Culex est le plus fréquemment infecté. La tique pourrait aussi transmettre le VNO, mais ce mode de transmission n’a pas encore été observé en Amérique du Nord.

Les moustiques se reproduisent dans les milieux aquatiques ou sur des sols humides. Ils se nourrissent de sève et de nectar de végétaux. La femelle doit piquer un mammifère afin de prélever le sang nécessaire à la ponte des œufs. Dans les régions tempérées, la femelle a tendance à ne piquer qu’une seule fois alors que plus au sud, elle aura la possibilité de piquer à plusieurs reprises. Certaines espèces de moustiques ont une préférence pour les oiseaux (ornithophiles) tandis que d’autres, dont Culex spp, piquent autant les oiseaux que les mammifères. La durée de vie d’un moustique adulte peut varier d’une semaine à plus de trente jours.

La persistance du virus a été démontrée chez des moustiques femelles prélevés durant l’hiver; de même, la transmission trans-ovarienne du virus pourrait contribuer à maintenir le virus actif chez le vecteur bien que cela demeure controversé.

Insectifuges : efficacité et profil toxicologique

Il existe sur le marché canadien une multitude de produits insectifuges conçus pour prévenir les piqûres d’insectes chez les humains et les animaux. En vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) autorise l’utilisation de cinq ingrédients actifs pouvant être appliqués chez l’humain. Il s’agit de l’huile de lavande, de l’huile de citronnelle, du di-n-propyl isocinchoméronate, du DEET (N,N-diéthyl-m-toluamide ou N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide) et de l’huile de soya. Cependant, les produits insectifuges à base d’huile de soya ne sont plus disponibles sur le marché canadien.

Le larvicide Bti pour le contrôle du virus du Nil occidental : une alternative aux pesticides chimiques

Les propriétés de l’insecticide biologique Bacillus thuringiensis subsp. israelensis (Bti) en font un produit de choix pour contrôler la transmission du virus du Nil occidental. Au Québec, il est employé depuis 1984 dans des programmes de lutte contre les insectes piqueurs comme les moustiques et les mouches noires. Cependant, l’utilisation d’un insecticide, même biologique, dans l’environnement et la possible exposition de la population humaine vient poser la question de sa sécurité pour la santé publique. En 1995, à la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS), le Comité de santé environnementale du Québec (CSE) avait produit un avis scientifique sur l’utilisation du Bt en milieux forestier, agricole et urbain. Dans le contexte de l’arrivée possible du virus du Nil occidental au Québec dans les prochaines années, la mise à jour de cet avis s’avère essentiel. Notons cependant que, puisqu’il existe peu de documentation spécifique sur les effets sur la santé humaine et animale du Bti, l’information présentée dans cet article discute en général de l’innocuité du Bt et de ses différentes souches.

Critères de santé humaine pour la valoristion agricole des matières fertilisantes

Depuis l’adoption du Plan d’action sur la gestion des matières résiduelles 1998-2008 découlant des conclusions d’une consultation québécoise sur la gestion des déchets, les municipalités et les industries sont encouragées par le ministère de l’Environnement du Québec (MENV) à valoriser les résidus qu’elles génèrent1. Les propriétés fertilisantes d’un certain nombre de ces matières font en sorte qu’elles peuvent être valorisées en agriculture, en sylviculture, en aménagement paysager ou encore pour la réhabilitation de sites dégradés. Cette pratique présente donc le triple avantage de fournir des matières d’intérêt pour la culture des végétaux, de répondre aux objectifs fixés par le Plan d’action et d’éviter un enfouissement systématique de matières réutilisables.

Les matières résiduelles fertilisantes (MRF) valorisées au Québec sont essentiellement des boues (généralement appelées biosolides) de stations d’épuration industrielles (notamment de l’industrie papetière et de l’industrie agro-alimentaire) ou municipales, et des amendements calciques ou magnésiens tels les poussières de cimenterie, les cendres ou les résidus magnésiens. Toutes ces matières sont dites « fertilisantes » car elles sont riches en matière organique et/ou en éléments nutritifs majeurs (azote, phosphore, potassium) ou car elles permettent de réguler l’acidité des sols.