L’ère de l’Anthropocène invite l’humanité à la réflexion, au questionnement et à la prise de conscience à propos des conséquences de ses agissements sur l’environnement. Les deux articles choisis (Bonneuil et Fressoz, 2016; Locher et Fressoz, 2012), écrits par des historiens français des sciences et de l’environnement, proposent un récit historique de la relation entre l’humanité et le climat. Chaque récit présente à sa façon un portrait des préoccupations climatiques dans l’action politique et l’organisation sociale, ce qui permet d’éclairer les dynamiques historiques et actuelles de la relation entre l’homme contemporain et les changements climatiques.
Les deux articles rappellent ce qu’est le concept d’« Anthropocène ». Ce terme, inventé au début du 21e siècle par deux scientifiques (Crutzen et Stoermer, 2000), qualifie l’ère géologique actuelle, qui est caractérisée par la domination de l’homme sur son environnement. L’Anthropocène débuterait vers la fin du 18e siècle, concordant avec le développement de nouvelles technologies qui affectent l’environnement de façon globale, comme l’invention par James Watt de la première machine à vapeur (en 1784), et l’augmentation des gaz à effet de serre (GES) sur la planète.