Groupes vulnérables

Logements insalubres cherchent partenaires pour partage de responsabilités : compte rendu de la journée thématique des JASP 2018

D’importantes difficultés perdurent toujours au Québec quant à la prise en charge et à la résolution des problèmes d’insalubrité dans les logements. Un nouveau guide réalisé par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) en 2017 proposait d’entreprendre une réflexion pour assurer une prise en charge intégrée des situations d’insalubrité. Pour ce faire, une journée thématique a été organisée aux 22e Journées annuelles de santé publique (JASP) et a permis de réunir un éventail d’acteurs. Différents enjeux ont été abordés, comme la complexité des situations d’insalubrité, l’absence de réglementation municipale, la variabilité des interventions, les délais judiciaires, le manque de ressource et de financement, etc. Face à ces défis, plusieurs pistes de solution ont été proposées (ex. : ententes intersectorielles, code du logement provincial, sensibilisation, politiques globales et intégrées, etc.), mais il demeure que le partage des responsabilités et la collaboration entre partenaires dans le cadre de leurs mandats respectifs doivent être encouragés pour permettre la résolution de problématiques d’insalubrité complexes.

Strontium stable dans l’eau potable : revue des connaissances et soutien aux directions de santé publique

En mars 2014, le Groupe scientifique sur l’eau (GSE) de la Direction de la santé environnementale et de la toxicologie de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a été sollicité par une Direction de santé publique (DSP) pour fournir un soutien à l’évaluation des risques sanitaires en lien avec la présence de strontium (Sr) dans l’eau potable d’un réseau municipal alimenté en eau souterraine.

Une revue des connaissances et des valeurs-guides disponibles pour le strontium dans l’eau potable a été effectuée. À la suite de l’analyse des quelques valeurs-guides existantes, le GSE a retenu la dose de référence jugée la plus adéquate parmi celles disponibles pour proposer deux objectifs sanitaires, soit un pour l’adulte et un pour l’enfant.

Le Projet Habitat : documenter l’environnement bâti dans les milieux urbains défavorisés en Montérégie pour agir efficacement sur les inégalités environnementales

Tel qu’explicité dans les articles publiés conjointement dans ce numéro du BISE, l’environnement bâti et, plus largement les conditions d’habitat, exercent une forte influence sur plusieurs problématiques de santé, telles que les maladies chroniques ou respiratoires (asthme, maladies cardiovasculaires, allergies, obésité, etc.), la santé mentale ou les traumatismes (Bergeron & Reyburn, 2010; Institut canadien d'information sur la santé, 2006; Robitaille, 2009).

Il est dorénavant bien documenté qu’ensemble, les facteurs socioéconomiques et l’environnement physique ont une influence plus importante sur l’état de santé que les soins de santé (respectivement 60 % et 25 %) (Sous-comité sénatorial sur la santé des populations, 2009). Ainsi, la défavorisation, qu’elle soit matérielle ou sociale, conditionne à différents degrés l’environnement dans lequel vivent les populations (Pampalon & Raymond, 2003). Par exemple, les populations défavorisées peuvent être contraintes à vivre dans des quartiers situés près des sources de pollution ou de risque (autoroute, industries, etc.), ou encore dans lesquels les logements sont anciens et vétustes (Institut canadien d'information sur la santé, 2006).

Service automatisé d’alertes téléphoniques de la Cote air santé : étude de l’observance des recommandations de santé transmises chez un groupe de patients vulnérables à la qualité de l’air

La pollution atmosphérique est associée à une diversité d’effets sur la santé, variant de symptômes respiratoires bénins à de la mortalité prématurée. Ces effets sont généralement catégorisés en deux types : les effets à court terme (aigus) et les effets à long terme (chroniques).

Les personnes vulnérables, notamment les personnes atteintes de problèmes respiratoires ou cardiovasculaires, sont plus sensibles aux variations de la qualité de l’air et peuvent ressentir certains effets associés à une exposition de courte durée aux polluants atmosphériques (Anderson et autres, 2003). Ceux-ci se traduisent généralement par l’aggravation d’une maladie chronique déjà existante et surviennent de quelques heures à quelques jours à la suite d’une élévation des concentrations ambiantes de pollution (Jacques et autres, 2005). Au Canada, il est estimé que l’exposition à court terme aux polluants atmosphériques entraînerait un excès de 1 800 décès annuellement (Judek et autres, 2004).

Considérant les effets aigus potentiels de la pollution atmosphérique sur la santé des personnes vulnérables, certains professionnels et médecins en santé environnementale suggèrent qu’elles considèrent la qualité de l’air ambiant dans la planification de leurs activités et se tiennent informées des alertes et des avis pour connaitre les moments où la qualité de l’air se détériore (Abelsohn et autres, 2002; Association pulmonaire du Canada, 2009; Shofer et autres, 2007; Watson et Sheppeard, 2005). L’idée est qu’en reconnaissant les épisodes de mauvaise qualité de l’air et les recommandations de santé associées, les personnes vulnérables puissent adopter, au moment approprié, des comportements préventifs permettant de réduire leur exposition et le risque d’apparition de symptômes.

L’Atlas de la santé et du climat de l’OMS et l’OMM présente les liens entre santé, climat et changement climatique

Exemple de collaboration fructueuse entre la santé publique et les services météorologiques, l’Atlas de la santé et du climat (The Atlas of Health and Climate) contient des cartes, tableaux et graphiques qui rendent plus explicites les liens entre la santé et le climat. L’Atlas de la santé et du climat a été publié conjointement par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Il illustre certains des défis actuels et émergents les plus pressants. Il a été publié en octobre 2012 en anglais et puis traduit en français.

Contexte

Alors que le climat continue de changer dans le monde, les dangers augmentent pour la santé de l’être humain. Chaque année, les sécheresses, les inondations et les cyclones affectent la santé de millions de personnes. La variabilité du climat et les conditions extrêmes, comme les inondations, peuvent également déclencher des épidémies de diarrhées, de paludisme, de dengue ou de méningite, entraînant la…

Santé Canada rend disponibles de nouveaux outils de sensibilisation de la population à la chaleur

Santé Canada a récemment rendu disponibles trois outils de sensibilisation de la population à la chaleur. Ceux-ci sont destinés plus particulièrement aux parents de jeunes enfants, aux personnes actives en période de chaleur et aux adultes aux prises avec une condition de santé les rendant plus vulnérables à la chaleur.

Ces outils, en plus d’aborder les effets sur la santé liés à la chaleur, prodiguent des conseils pratiques adaptés aux différentes clientèles pour se protéger de la chaleur et ainsi prévenir ses effets (hydratation, prise de douches ou de bains rafraîchissants, ventilation, fréquentation de lieux climatisés, etc.). Des recommandations sont aussi évoquées pour guider l’intervention en cas de coup de chaleur.

Des dépliants forts utiles en cette période de canicule!

Pour consulter ces outils : 

Vous êtes actifs quand il fait chaud. Vous êtes à risque! Protégez-vous du temps très chaud

Évaluation des impacts sociosanitaires de la pêche au fleuve parmi la population défavorisée de Montréal-Centre

Cette étude a été rendue possible grâce à une subvention du Domaine d’intervention santé humaine de Saint-Laurent Vision 2000.

Contexte et problématique

Divers scientifiques et groupes environnementaux ont fait état, au cours des dernières années, de l’assertion suivante : les populations défavorisées des régions urbaines des Grands Lacs et du Saint-Laurent constitueraient un groupe particulièrement à risque du fait qu’elles seraient davantage exposées aux contaminants environnementaux par la consommation de poissons issus de la pêche de subsistance1-2. Une telle affirmation présume d’abord que ces populations pratiquent une pêche de subsistance dans les milieux pollués du fleuve, alors qu’à ce jour, cette pratique n’a jamais été démontrée de façon claire et aucune recherche n’a pu identifier à quel point la pêche dans le fleuve pouvait contribuer ou non à la sécurité alimentairea(voir encadré). Cette affirmation laisse également sous-entendre que les populations…

Programme d’avertissement montréalais de chaleur accablante : pour prévenir les risques à la santé

À la suite des nombreux épisodes de canicule survenus l’été dernier, l’unité de Santé au travail et environnementale de la Direction de santé publique de Montréal-Centre planifie pour l’été 2002, la mise en place d’un programme d’avertissement de chaleur accablante. Ce programme s’apparentera dans sa structure au programme Info-Smog, activité instaurée dans la région de Montréal en 1994 pour prévenir la population lors d’épisodes de mauvaise qualité de l’air ambiant.

Les problèmes de santé directement imputables à la chaleur accablante sont de gravité variable. Ils vont des crampes de chaleur qui affectent surtout l’abdomen, les bras et les jambes jusqu’au coup de chaleur en passant par l’épuisement dû à la chaleur qui se manifeste par plusieurs symptômes dont les étourdissements, la faiblesse et la fatigue. On entend par coup de chaleur une incapacité à contrôler la température corporelle qui augmente très rapidement, pouvant atteindre plus de 40ºC. Les symptômes associés…

Conditions de logement et santé publique dans la région métropolitaine

Depuis une vingtaine d’années, à Montréal comme dans l’ensemble de l’Amérique du Nord et en Europe, de nombreuses recherches scientifiques font état d’une hausse des cas d’asthme. Dans la région de Montréal, le nombre d’enfants asthmatiques âgés entre 3 et 7 ans a augmenté de 72 % au cours des quinze dernières années. Les États-Unis sont tout aussi concernés par cette vague de problèmes respiratoires puisque selon l’Association pulmonaire américaine, l’asthme infantile est responsable de 10 % des journées d’écoles perdues par an, ce qui en fait la première cause d’absentéisme scolaire pour une maladie chronique.

Attentive à l’ampleur de ce problème de santé dans la population et en réponse à des demandes sans cesse croissantes, la Direction de la santé publique de Montréal-Centre développe, depuis quelques années, une approche de santé publique visant une action concertée pour agir sur la qualité de l’air, tant extérieur qu’intérieur, principal déterminant des problèmes d’asthme.

Une programmation ciblant la qualité de l’air extérieur est déjà en cours. À celle-ci se greffe maintenant des interventions touchant la qualité de l’air intérieur incluant l’ensemble des conditions de salubrité des logements, plusieurs chercheurs identifiant les conditions des logements insalubres comme un des facteurs importants du développement de l’asthme et des problèmes respiratoires.

Cet article fait une synthèse des connaissances actuelles sur les impacts santé associés aux conditions de logements, en particulier sur le développement de l’asthme et les autres problèmes respiratoires. Certains autres problèmes de santé moins spécifiques, mais associés à des mauvaises conditions de logement, sont également décrits.