11 octobre 2011

Surveillance de la qualité de l’eau des puits privés : quel rôle pour les courtiers immobiliers?

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En Estrie, près de 30 % de la population est approvisionnée en eau par environ 20 900 puits privés. La surveillance de la qualité de cette eau est de la responsabilité des propriétaires. Malgré plusieurs campagnes visant directement les propriétaires de puits, peu d’entre eux suivent les recommandations de leur direction de santé publique à l’effet de s’assurer de la qualité de l’eau. Celles-ci suggèrent de procéder à deux prélèvements d’eau par année pour s’assurer de sa qualité microbiologique et d’inclure au moins une fois une mesure d’arsenic (naturellement présent dans le sol).

Afin d’augmenter l’adoption de cette recommandation, une étude visant à tester une stratégie novatrice auprès des courtiers immobiliers de l’Estrie dans la promotion de ce dépistage a été réalisée dans le cadre d’un stage d’étudiants en santé communautaire (Évaluation des comportements et connaissances des courtiers immobiliers lors de transactions résidentielles concernant des maisons alimentées en eau par un puits privé en Estrie. M. Fournier, C. Gibeault, P. C. Kirouac, A-S. Lessard, C. Muhoza Butoke, DSP Estrie, février 2011). Cette étude avait comme objectif d’évaluer les connaissances des courtiers immobiliers par rapport aux contaminants de l’eau d’un puits, la source de leurs connaissances et leur comportement quant à l’analyse de l’eau des puits privés.

L’étude réalisée est transversale de type descriptif. Elle consistait à joindre par téléphone, du 12 au 15 février 2011, le maximum de courtiers travaillant en Estrie pour répondre à un questionnaire. Ce dernier portait sur les connaissances et les comportements, les obstacles et les motivations pour l’action et sur les formations suivies et souhaitées. Sur 417 courtiers immobiliers inscrits à la Chambre immobilière de l’Estrie, 185 ont été contactés et 54 ont rempli le questionnaire.

Tous les courtiers immobiliers (100 %) mentionnent recommander l’analyse de l’eau lors d’une transaction. Dans la majeure partie des cas (48/54), leurs clients sont référés à un laboratoire accrédité. Il semble cependant qu’il faille compter sur ces laboratoires pour que l’arsenic soit inclus dans les analyses. Bien que 87 % des courtiers connaissent les contaminants microbiologiques, seulement 46 % savent que l’arsenic peut contaminer l’eau. Lorsqu’une analyse d’eau est recommandée par le courtier, ce comportement semble motivé par les exigences des institutions financières (54 %) ou par les expériences vécues.

Comme la plupart des répondants (68,5 %) le suggèrent, les formations continues constituent un bon moyen de rejoindre les courtiers immobiliers. Les laboratoires ont aussi un rôle à jouer dans le dépistage de l’eau des puits, d’où la nécessité de s’assurer qu’ils fournissent des informations adéquates et standardisées aux propriétaires des puits. [CL]

Pour information sur l’étude : Fabien Gagnon, DSP de l’Estrie.