25 janvier 2010

Plombémie chez les donneurs de sang québécois

Publication

Les effets néfastes du plomb sur la santé sont indéniables et rapportés à des concentrations dans le sang de plus en plus faibles, particulièrement chez les jeunes enfants. La transmission de plomb par la transfusion de sang est une voie possible d’exposition qui a été très peu étudiée. On estime cependant qu’elle pourrait représenter une source non négligeable chez les enfants qui doivent recevoir du sang au cours des premières années de vie. Des chercheurs de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), en collaboration avec Héma-Québec, se sont intéressés à la plombémie des donneurs de sang du Québec. Les résultats de leurs travaux sont présentés dans le rapport intitulé Étude de la prévalence de la plombémie chez les donneurs de sang au Québec, 2006-2007 (Rhainds et coll.).

L’étude épidémiologique de type transversale devait notamment permettre de déterminer la distribution des niveaux sanguins de plomb parmi les donneurs de sang au Québec, d’identifier les variables associées à une plombémie supérieure à 0,15 µmol/l et supérieure ou égale à 0,25 µmol/l. La faisabilité d’utiliser une méthode de dépistage par questionnaire pour identifier la proportion des donneurs de sang dont la plombémie est supérieure à ces seuils aussi été évaluée. Au total, 3 490 donneurs provenant de 15 régions sociosanitaires ont participé à l’étude lors de collectes de sang. Les centres commerciaux ont été privilégiés comme sites de collecte. La concentration de plomb dans le sang a été déterminée à partir d’un échantillon de sang prélevé par Héma-Québec. Les analyses de la plombémie ont été effectuées à l’INSPQ par le Laboratoire de toxicologie. Les renseignements de type sociodémographique, sur l’environnement domestique, les habitudes de vie de même que les activités professionnelles et de loisirs à risque pour une exposition au plomb ont été obtenus à partir d’un questionnaire auto-administré.

Au terme de la recherche, les auteurs concluent que les concentrations de plomb mesurées chez les donneurs de sang québécois sont faibles et comparables à celles déjà rapportées au sein de la population générale du Québec et des États-Unis. Ils notent également que plusieurs facteurs tels que l’âge, le sexe, le niveau de scolarité, les habitudes de vie liées au tabagisme et à la consommation d’alcool, les activités professionnelles et de loisirs à risque pour une exposition au plomb, le lieu et l’âge de la résidence sont susceptibles d’influencer la plombémie. Finalement, les résultats de l’étude suggèrent qu’il serait possible de réduire considérablement le risque de transfusion de sang dont la teneur en plomb est supérieure à 0,15 µmol/l chez les jeunes enfants par la connaissance du sexe et de l’âge des donneurs de sang. [KC]

Collaboration: Marc Rhainds