29 octobre 2018

La pollution de l’air extérieur préoccupe les instances sanitaires

Brèves d'actualité
Le texte qui suit ne présente pas la position de l’Institut. Il est le résumé d’articles récents parus dans les médias. L’objectif est de porter à l’attention des lecteurs des éléments récents de l’actualité en santé environnementale.

Selon des données de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la pollution atmosphérique est le principal facteur environnemental de risque sanitaire au sein de l'Union européenne (UE), laquelle serait responsable de quelque 400 000 décès prématurés chaque année. En dépit de ces estimations, la Cour des comptes européenne rapportait en septembre dernier que l’UE ne protège pas suffisamment ses citoyens contre la pollution atmosphérique, que la plupart de ses états membres ne respectent toujours pas les normes de qualité de l'air de l'UE, et qu’ils n'agissent pas avec efficacité pour améliorer la qualité de l'air. Ces déclarations surviennent au moment où de nouvelles études témoignent des risques de la détérioration de la qualité de l’air extérieur sur la santé humaine.

En effet, une récente étude démontre que la pollution atmosphérique n’est pas uniquement susceptible d’engendrer des répercussions négatives sur la santé physique des populations, mais également sur la santé mentale. Selon une nouvelle étude chinoise réalisée de 2010 à 2014, la qualité de l’air peut influencer la capacité de réflexion et influer sur les résultats de certains types d’examens, dont les examens de vocabulaire et de mathématique. Bien que les chercheurs aient démontré l’existence d’un tel lien, ils admettent que d’autres facteurs peuvent avoir influencé les baisses de performance cognitive documentées.

Des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de l’Université Grenoble Alpes ont également analysé les conséquences des expositions environnementales in utero, grâce à une série de données recueillies auprès d’une cohorte de 668 femmes. Les résultats de leur étude révèlent que l’exposition à la pollution atmosphérique est associée à des modifications épigénétiques au niveau du placenta, pouvant présenter un risque pour le fœtus. Ces résultats confirment ainsi une partie de l’hypothèse selon laquelle les expositions prénatales aux polluants de l’air (à des concentrations retrouvées en Europe et en France) pourraient avoir des effets néfastes sur la santé des femmes enceintes et de leurs enfants à naître.

Enfin, une nouvelle étude publiée dans le journal Environmental International indique que les bébés nés de femmes qui ont utilisé un purificateur d’air à leur domicile pendant les deuxième et troisième trimestres de la grossesse pesaient en moyenne 85 grammes de plus que les bébés nés sans avoir bénéficié de tel purificateur d'air. L’une des chercheuses reconnaissait que la réduction de la pollution à la source demeure l’avenue de gestion à préconiser, mais, qu’une fois la pollution émise, l’épuration pouvait s’avérer une solution à envisager dans certaines circonstances.

Sources :