19 juin 2015

Empoisonnement à la phosphine au Canada

Brèves d'actualité

La phosphine est un dérivé du phosphure d’aluminium, largement utilisé dans plusieurs pays à titre d’insecticide où il peut être employé pour éliminer les punaises de lit. En vente libre dans plusieurs pays, les phosphures métalliques (comme le phosphure d’aluminium) se présentent sous forme de poudre, de granulés ou de pastilles. Au contact de l’eau, les phosphures métalliques produisent de la phosphine, hautement toxique, qui peut provoquer la mort en quelques heures des humains exposés, généralement par dysrythmie ou suite à un dysfonctionnement pulmonaire. La limite admissible à laquelle un humain ou un animal peut être exposé est de 0,03 ppm (ou 30 ppb, parties par milliards).

Les personnes gravement affectées par la phosphine, ou qui en décèdent, le sont à la suite d’une exposition directe à cette substance (malgré son odeur désagréable d’ail ou de putréfaction, qui devrait susciter une réaction de retrait ou de questionnement) ou après ingestion d’un phosphure métallique, lequel se transforme en phosphine dans l’estomac. C’est vraisemblablement ce qui a causé la mort de deux Québécoises, dans une chambre d’hôtel de la Thaïlande, en juin 2012. La chambre en question aurait été traitée avec un phosphure métallique pour notamment éradiquer les punaises de lit.

Une situation similaire est survenue au Canada au début de l’année 2015, à Fort McMurray, en Alberta, où un garçonnet et une fillette d’une famille sont morts à la suite d’une exposition à la phosphine. Trois autres enfants de la même famille ont été hospitalisés. Il appert que les parents, originaires du Pakistan, ont rapporté au Canada du phosphure métallique lors d’une visite dans ce pays et l’ont utilisé pour une raison quelconque.

Santé Canada et les organisations de santé publique rappellent que seuls les spécialistes en contrôle antiparasitaire sont autorisés à se procurer de la phosphine (elle n’est donc pas en vente libre) et que, de plus, son utilisation est interdite dans la lutte contre les punaises de lit, à cause du trop grand risque d’intoxication des occupants. [PC]

Sources :

Santé Canada canadiensensante.gc.ca/recall-alert-rappel-avis/hc-sc/2015/43925a-fra.php

Centre de collaboration nationale en santé environnementale www.ccnse.ca/documents/empoisonnement-involontaire-%C3%A0-la-phosphine-%C3%A0-la-suite-d%E2%80%99un-traitement-contre-les-punaises

Huffington Post quebec.huffingtonpost.ca/2015/02/26/un-deuxieme-enfant-succombe-apres-un-empoisonnement-en-alberta_n_6764058.html

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