19 juin 2015

Analyse descriptive des appels au Centre antipoison du Québec de 2008 à 2014

Article
Auteur(s)
Germain Lebel
M. A., M. Sc., conseiller scientifique, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie
Marjolaine Dubé
B. Sc., conseillère scientifique, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie

Les auteurs tiennent à remercier les membres du Comité surveillance de la Table nationale de concertation en santé environnementale, de même que mesdames Anne Letarte et Hélène Levasseur du Centre antipoison du Québec pour la révision du contenu de cet article.

Introduction

Le Centre antipoison du Québec (CAPQ) répond à la population et aux professionnels de la santé confrontés à une situation urgente d’intoxication ou d’empoisonnement. Il offre un service téléphonique d’urgence, sans frais, 24 heures par jour durant toute l’année. Une équipe d’infirmières et de médecins spécialisés dans la prise en charge de telles situations répond aux appels concernant :

  • Les empoisonnements aigus, réels ou suspectés;
    Un empoisonnement aigu désigne une exposition, unique ou répétée, dans un court intervalle de temps impliquant un enfant ou un adulte qui :
    • avale un produit dangereux, soit : des produits chimiques, une mauvaise dose de médicament, des drogues, des champignons vénéneux, des aliments douteux, etc.;
    • est atteint par contact cutané ou dans les yeux par un produit dangereux;
    • respire les vapeurs d’un produit dangereux.
  • L’exposition à des produits domestiques ou industriels, à des pesticides, à des plantes toxiques, à des champignons vénéneux, à des drogues ou à des animaux venimeux;
  • La mauvaise utilisation d’un médicament;
  • Les accidents de travail impliquant une exposition aigüe à un produit toxique;
  • Les demandes de renseignement concernant un produit toxique.

Cet article constitue une mise à jour des statistiques publiées pour la période de 1989 à 2007 (Lebel et al., 2009). Il faut noter que, depuis cette publication, la définition des pesticides utilisée lors de la compilation des appels a été modifiée afin de correspondre à la définition du Code de gestion des pesticides (Gouvernement du Québec, 2008). Par conséquent, la fréquence des appels concernant une exposition aux pesticides ne peut être comparée directement avec la publication antérieure. Les statistiques concernant les appels au CAPQ, de 1989 à 2014 sont disponibles, pour les intervenants du réseau de la santé et des services sociaux, sous l’onglet du Plan national de surveillance de l’Infocentre de santé publique.

L’objectif principal de cet article est de dresser un portrait provincial et régional des appels au CAPQ pour intoxication, pendant la période de 2008 à 2014.

Méthodologie

L’analyse porte sur les appels au CAPQ pour l’ensemble du territoire québécois. La période d’étude s’étend de 1989 à 2014, même si l’accent est mis sur les données les plus récentes, soit de 2008 à 2014.

Les appels au CAPQ sont extraits du registre TOXIN. Les appels provenant de l’extérieur du Québec, ainsi que les appels concernant des demandes de renseignement ont été exclus. Les effectifs de population selon l’année, le sexe, le groupe d’âge et la région sociosanitaire (RSS) sont issus des estimations et projections démographiques du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (www.informa.msss.gouv.qc.ca).

Définitions

Pour chaque appel reçu au CAPQ, plusieurs renseignements sont colligés. Dans le présent article, une attention particulière est portée sur le demandeur, la catégorie de produit, le type d’exposition et la voie d’exposition.

Le demandeur est la personne qui fait l’appel au CAPQ, cette personne peut être un citoyen ou un professionnel de la santé.

Les produits en cause pour chacun des appels sont classés selon cinq catégories :

  • Pesticides : tous les produits soumis au Code de gestion des pesticides (Gouvernement du Québec, 2008);
  • Médicaments : tous les produits soumis à la Loi sur les aliments et drogues (Ministère de la Justice du Canada, 1985a) à l’exclusion des cosmétiques et des aliments qui ne possèdent pas de numéro DIN1;
  • Produits domestiques : tous les produits destinés aux consommateurs canadiens et qui sont soumis à la Loi sur les produits dangereux (Ministère de la Justice du Canada, 1985b). Les plantes, les champignons, les aliments, les cosmétiques (sauf ceux qui possèdent un numéro DIN), les engrais et les vitamines pour plantes sont inclus dans cette catégorie.
  • Produits industriels : tous les produits dont l’usage est industriel ou commercial et qui sont soumis au Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT2);
  • Monoxyde de carbone : gaz inodore et incolore fréquemment responsable d’intoxications.

Le type d’exposition est la circonstance liée à l’exposition au(x) produit(s). Les valeurs disponibles sont : involontaire, volontaire, toxicomanie, erreur thérapeutique, occupationnelle, alimentaire, effet secondaire, autre et inconnu.

La voie d’exposition est le mode de pénétration de la substance dans l’organisme. Les modalités sont : orale (ingestion), inhalation, cutanée, oculaire, multiple, et autre et inconnue.

Analyses statistiques

Taux bruts

L’âge exact de la personne concernée par l’intoxication n’est pas toujours connu dans les statistiques extraites du CAPQ. Ce problème concerne de manière plus fréquente les adultes (annexe 1). De 2008 à 2014, la proportion d’appels concernant un adulte d’âge indéterminé est de 7,1 %. La proportion d’appels concernant un adulte d’âge indéterminé diminue dans le temps. Ainsi, on observe que la proportion d’appels concernant des adultes d’âge indéterminé passe de 16,3 % pour la période de 2000 à 2006, à 4,2 % de 2011 à 2014 (données non présentées). Afin de tenter de minimiser l’impact de l’absence de l’âge précis des individus concernés par l’intoxication, les taux bruts ont été utilisés pour comparer la fréquence des appels par année et par RSS. Pour les statistiques nationales (à l’échelle du Québec), plusieurs groupes d’âge sont utilisés chez les adultes, dans ce cas une sous-estimation des taux bruts est possible. Les taux bruts sont calculés selon la formule suivante :

Équation 1 - Taux bruts

La comparaison de deux taux bruts (T1 et T2) se fait à l’aide du test Z de la différence des logarithmes népériens utilisant l’approximation par la loi normale (équation 2).

Équation 2 - Comparaison de deux taux

où : ln(T) désigne le logarithme népérien du taux;
Var(T) est la variance du taux brut.

La variance du taux brut (Var(T)) (équation 3) est calculée selon la méthode utilisée à l’Infocentre de santé publique (Institut national de santé publique du Québec en collaboration avec le Groupe de travail des indicateurs du Plan commun de surveillance à l'Infocentre de santé publique, 2015) :

Équation 3 - Variance d’un taux brut

où :  m est le nombre d’appels reçus au cours de la période;
PJ est le nombre de personnes-jours à risque au cours de la période.

Tendance temporelle

Le test du rapport de vraisemblance, dans le cadre de la loi de Poisson, a été utilisé afin de vérifier la présence de tendance temporelle (annuelle) significative. Le résultat du test a été obtenu avec la procédure GENMOD de SAS.

Dans le présent article, compte tenu de la fréquence élevée du nombre d’appels, le seuil statistique utilisé sera de 1 %.

Résultats

Les tendances temporelles

De 2008 à 2014, le CAPQ a reçu 317 098 appels pour une intoxication, soit en moyenne 45 300 appels par année. Le taux brut d’appels pour cette période est de 566/100 000 personnes-années (p-a), ce qui représente une diminution significative par rapport à la période de 2001 à 2007, alors que le taux était de 639/100 000 p-a. En fait, le taux total d’appels diminue depuis 1996, mais il semble se stabiliser à partir de 2009 (figure 1). L’analyse par groupes d’âge indique que les taux annuels d’appels chez les 0 à 4 ans diminuent à partir de 2005, en moyenne de 4 % par année. Chez les 5 à 17 ans, et chez les 18 ans et plus3, les taux sont relativement stables au cours de cette période (annexe 1).

Figure 1 - Taux bruts d’appels au CAPQ selon l’année et le groupe d'âge, Québec, 1989-2014

La répartition régionale

La figure 2 et l’annexe 1 présentent les nombres et les taux bruts d’appels au CAPQ par région sociosanitaire (RSS) pour l’ensemble de la population et pour les enfants de 0 à 4 ans. La répartition régionale des taux bruts pour les autres groupes d’âge ne varie pas de manière importante par rapport aux taux de l’ensemble de la population (annexe 1).

Pour l’ensemble de la population, les RSS du Nunavik, des Terres-Cries-de-la-Baie-James et du Nord-du-Québec enregistrent les taux d’appels les plus élevés, soit respectivement 1 160/100 000 p-a, 1 021/100 000 p-a, et 918/100 000 p-a (annexe 1). Par ailleurs, les RSS de Montréal et de Laval enregistrent les taux les plus bas, avec respectivement, 437 et 416/100 000 p-a (figure 2).

Chez les 0 à 4 ans, les RSS du Nord-du-Québec et du Saguenay–Lac-Saint-Jean présentent les taux d’appels au CAPQ les plus élevés. De plus, chez ce même groupe d’âge, la RSS du Nunavik a le taux le plus bas (2 457/100 000 p-a) au Québec, alors qu’elle affiche le taux le plus élevé pour l’ensemble de la population. De même, la RSS des Terres-Cries-de-la-Baie-James arrive au quinzième rang chez les 0 à 4 ans, alors qu’elle se classe au 2e rang des taux les plus élevés pour l’ensemble de la population (figure 2, annexe 1).

Figure 2 - Taux bruts d’appels au CAPQ, selon la RSS, Québec, 2008-2014

Les caractéristiques individuelles

Le groupe d’âge et le sexe

L’analyse des taux bruts d’appels au CAPQ par groupe d’âge quinquennal révèle qu’ils sont très élevés chez les 0 à 4 ans (figure 3). Les appels pour les 0 à 4 ans représentent 35,1 % du nombre total d’appels de 2008 à 2014. Le taux provincial d’appels pour ce groupe d’âge est très élevé (3 697/100 000 p-a) (annexe 1). Les taux d’appels diminuent chez les 5 à 9 ans et les 10 à 14 ans. Par la suite, des taux élevés sont observés chez les 15 à 19 ans, puis ils diminuent jusqu’aux 65 à 69 ans, pour augmenter à nouveau jusqu’aux 90 ans et plus. Notons qu’il faut présumer que les appels impliquant des adultes d’âge indéterminé sont répartis de manière uniforme dans les groupes d’âge quinquennaux de 20 ans et plus.

L’analyse des taux spécifiques selon le groupe d’âge et le sexe révèle certaines disparités (figure 3). Dans l’ensemble de la population, la répartition des appels au CAPQ selon le sexe indique qu’elle est assez uniforme entre les hommes (48 %) et les femmes (52 %). Cependant, les taux d’appels chez les garçons sont plus élevés chez les 0 à 4 ans (3 862/100 000 p-a) que chez les filles (3 517/100 000 p-a). La situation est la même chez les 5 à 9 ans. Le ratio homme/femme s’inverse à partir des 10 à 14 ans, et les taux d’appels chez les femmes sont systématiquement plus élevés que chez les hommes, des 15 à 19 ans, jusqu’aux 80 à 84 ans. Les taux d’appels selon le sexe dans les deux derniers groupes d’âge (85-89 ans et 90 ans et plus), ainsi que chez les 10 à 14 ans, ne sont pas statistiquement différents.

Figure 3 - Taux bruts d’appels au CAPQ, selon le sexe et les groupes d'âge, Québec, 2008-2014

La catégorie de produits

La répartition des appels reçus au CAPQ selon la catégorie de produits indique que la majorité concerne les médicaments (50 %) et les produits domestiques (41 %) (tableau 1). L’importance relative des catégories de produits diffère selon le groupe d’âge (figures 4a à 4f, tableau 1, annexe 2). Chez les 0 à 4 ans, les appels concernent, à parts égales : les produits domestiques (47 %) et les médicaments (47 %) (tableau 1) et très peu les autres catégories de produits. Par ailleurs, les médicaments prédominent comme catégorie de produits chez les 65 ans et plus (66 %), ainsi que chez les 45 à 64 ans. Finalement, les produits industriels et le monoxyde de carbone sont plus fréquemment impliqués chez les 18 à 44 ans et les 45 à 64 ans.

Les appels liés aux produits industriels et au monoxyde de carbone sont plus fréquents chez les hommes (respectivement 64 % et 61 %), que chez les femmes (respectivement 36 % et 39 %) (tableau 2). À l’inverse, les appels liés aux médicaments sont plus fréquents chez les femmes (56 %), alors que cette proportion est de 43 % chez les hommes. Cette différence est accentuée chez les 18 ans et plus, où 63 % des appels concernant les médicaments sont effectués par des femmes (données non présentées).

Figure 4       Répartition des appels au CAPQ, selon la catégorie de produits et le groupe d’âge, Québec, 2008-2014

Tableau 1 - Nombre et proportion des appels au CAPQ, selon la catégorie de produits et le groupe d’âge, Québec, 2008-2014

Groupe d'âge 0 à 4 ans 5 à 17 ans 18 à 44 ans 45 à 64 ans 65 ans et plus Enfant d'âge indéterminé Adulte d'âge  indéterminé Indéterniné Total
  n  % n  % n  % n  % n  % n  % n  % n  % n  %
Monoxyde de carbone 140 0,1 212 0,7 2 028 2,4 953 2,3 220 1,0 7 0,6 318 1,4 39 1,5 3 917 1,2
Pesticides 5 308 4,8 975 3,0 2 863 3,5 1 532 3,6 661 3,1 67 5,8 1 009 4,5 127 4,8 12 542 4,0
Produits industriels 1 487 1,3 897 2,8 6 037 7,3 2 438 5,8 532 2,5 22 1,9 1 570 6,9 153 5,8 13 136 4,1
Produits domestiques 51 791 46,5 12 875 39,5 31 995 38,6 13 427 31,7 5 988 27,9 729 63,6 12 221 54,0 1 253 47,4 130 279 41,1
Médicaments 52 676 47,3 17 599 54,1 39 989 48,2 23 987 56,7 14 084 65,6 322 28,1 7 495 33,1 1 072 40,5 157 224 49,6
Total 111 402 100 32 558 100 82 912 100 42 337 100 21 485 100 1 147 100 22 613 100 2 644 100 317 098 100

Tableau 2 - Nombre et proportion d’appels au CAPQ, selon la catégorie de produits et le sexe, Québec, 2008-2014

Sexe Pesticides Médicaments Produits domestiques Produits industriels Monoxyde de carbone Total
n % n % n % n % n % n %
Masculin 6 386 50,9 68 255 43,4 66 657 51,2 8 431 64,2 2 390 61,0 152 119 48,0
Féminin 6 145 49,0 88 751 56,4 63 417 48,7 4 679 35,6 1 518 38,8 164 510 51,9
Indéterminé 11 0,1 218 0,1 205 0,2 26 0,2 9 0,2 469 0,1
Total 12 542 100 157 224 100 130 279 100 13 136 100 3 917 100 317 098 100

Le demandeur

La répartition des appels au CAPQ selon le demandeur montre que, pour l’ensemble du Québec, 78 % des appels proviennent d’un citoyen, tandis que 22 % proviennent d’un professionnel de la santé. Cette répartition diffère de façon significative selon le groupe d’âge. En effet, chez les 0 à 4 ans, 95 % des appels proviennent d’un citoyen, alors que cette proportion est moindre dans les autres groupes d’âge (annexe 2).

Pour les appels concernant les pesticides et les produits domestiques, les proportions d’appels dont le demandeur est un citoyen sont respectivement de 89 % et 88 % (annexe 2). Ces proportions sont plus élevées, comparativement à ce qui est observé pour les médicaments (70 %), les produits industriels (63 %) et le monoxyde de carbone (69 %). Cette tendance est observée dans tous les groupes d’âge.

L’analyse du demandeur par RSS est présentée à la figure 5. Dans les RSS Terres-Cries-de-la-Baie-James et du Nunavik, les appels proviennent majoritairement d’un professionnel de la santé. Notons que pour ces deux régions, les taux d’appels provenant d’un citoyen sont les plus bas, alors que les taux provenant d’un professionnel sont les plus élevés. Dans la RSS Nord-du-Québec, les taux d’appels proviennent à parts égales d’un citoyen ou d’un professionnel de la santé. Dans toutes les autres RSS, les appels au CAPQ proviennent, très majoritairement, du public.

Figure 5 - Taux bruts d’appels au CAPQ, selon la RSS et le demandeur, Québec, 2008-2014

Le type d’exposition

La majorité des appels pour intoxication concernent des expositions involontaires (64 %), puis, par ordre d’importance, les intoxications volontaires (16 %) et les erreurs thérapeutiques (11 %) (tableau 3). Chez les enfants âgées de 0 à 4 ans, la proportion d’appels issus d’une exposition involontaire est de 94 %. Les expositions volontaires représentent environ 30 % des appels reçus au CAPQ pour les groupes d’âge 18 à 44 ans et 45 à 64 ans. Enfin, les erreurs thérapeutiques arrivent au deuxième rang en importance chez les 65 ans et plus (tableau 3).

Tableau 3 - Nombre et proportion des appels au CAPQ, selon le type d’exposition et le groupe d’âge, Québec, 2008-2014

Type d'exposition 0 à 4 ans 5 à 17 ans 18 à 44 ans 45 à 64 ans 65 ans et plus Enfant d'âge inconnu Adulte d'âge inconnu Inconnu Total
n % n % n % n % n % n % n % n % n %
Effet secondaire 51 0,0 127 0,4 548 0,7 229 0,5 145 0,7 4 0,3 220 1,0 11 0,4 1 335 0,4
Alimentaire 192 0,2 137 0,4 708 0,9 425 1,0 192 0,9 8 0,7 398 1,8 24 0,9 2 084 0,7
Toxicomanie 0 0,0 1 147 3,6 2 828 3,4 449 1,1 41 0,2 9 0,8 1 325 5,9 79 3,0 5 878 1,9
Professionnel 0 0,0 418 1,3 9 315 11,2 2 975 7,0 122 0,6 1 0,1 2 191 9,7 156 5,9 15 178 4,8
Erreur thérapeutique 6 314 5,7 4 577 14,1 6 985 8,4 6 274 14,8 7 567 35,2 59 5,1 1 667 7,4 229 8,7 33 672 10,6
Volontaire 0 0,0 7 164 21,5 25 775 31,1 12 869 30,4 1 888 8,8 23 2,0 3 392 15,0 420 15,9 51 531 16,3
Involontaire 104 618 93,8 18 598 57,5 35 155 42,4 18 043 42,6 10 971 51,1 1 032 90,0 12 777 56,5 1 660 62,8 202 854 64,0
Autre et inconnu 227 0,2 390 1,2 1 598 1,9 1 073 2,5 559 2,6 11 1,0 643 2,8 65 2,5 4 566 1,4
Total 111 402 100 32 558 100 82 912 100 42 337 100 21 485 100 1 147 100 22 613 100 2 644 100 317 098 100

La voie d’exposition

Le tableau 4 présente le nombre et la proportion d’appels reçus au CAPQ selon la voie d’exposition et le groupe d’âge. De 2008 à 2014, la majorité des appels reçus au CAPQ concernent des intoxications par voie orale (74 %). Chez les 0 à 4 ans, cette proportion est de 91 %. Les autres voies d’exposition sont d’une importance secondaire dans tous les groupes d’âge.

Tableau 4 - Nombre et proportion d’appels au CAPQ, selon la voie d’exposition et le groupe d’âge, Québec, 2008-2014

Voie d'exposition 0 à 4 ans 5 à 17 ans 18 à 44 ans 45 à 64 ans 65 ans et plus Enfant d'âge inconnu Adulte d'âge inconnu Inconnu Total
 n  % n % n % n % n % n % n % n % n %
Multiple 3 631 3,3 741 2,3 2 146 2,6 815 1,9 192 0,9 36 3,1 536 2,4 72 2,7 8 169 2,6
Cutanée 1 857 1,7 1 502 4,6 7 032 8,5 2 856 6,7 970 4,5 88 7,7 3 079 13,6 229 8,7 17 613 5,6
Oculaire 2 391 2,1 2 098 6,4 7 992 9,6 2 938 6,9 727 3,4 50 4,4 2 707 12,0 225 8,5 19 128 6,0
Inhalation 1 413 1,3 1 832 5,6 13 399 16,2 6 241 14,7 1 774 8,3 66 5,8 4 601 20,3 422 16,0 29 748 9,4
Orale 101 198 90,8 25 569 78,5 50 285 60,6 28 140 66,5 16 976 79,0 881 76,8 10 640 47,1 1 622 61,4 235 311 74,2
Autre et inconnue 912 0,8 816 2,5 2 058 2,5 1 347 3,2 846 3,9 26 2,3 1 050 4,6 74 2,8 7 129 2,2
Total 111 402 100 32 558 100 82 912 100 42 337 100 21 485 100 1 147 100 22 613 100 2 644 100 317 098 100

Discussion

Les appels au CAPQ concernant des cas d’intoxication sont très fréquents. Une part très importante (35 %) des appels concernent une intoxication survenue chez des enfants de 0 à 4 ans. Les statistiques indiquent cependant que la part relative des appels concernant les 0 à 4 ans diminue comparativement à la période antérieure (1989-2007) pendant laquelle 42 % des appels au CAPQ concernaient les 0 à 4 ans (Lebel et al., 2009). En comparaison, la proportion des appels qui concernent une intoxication chez les enfants de 0 à 4 ans est plus importante aux États-Unis en 2013 (46 %, statistiques des 57 centres antipoison américains [Mowry et al., 2014]).

Chez les 0 à 4 ans, les taux d’appels au CAPQ, de 2008 à 2014, sont plus élevés chez les garçons, ce qui est à l’inverse de ce qui est observé pour tous les autres groupes d’âge. Cette situation est analogue à celle observée dans les statistiques des centres antipoison aux États-Unis en 2013 (Mowry et al., 2014). Il est difficile d’expliquer cette disparité, mais on peut émettre l’hypothèse que les garçons soient plus curieux ou plus téméraires.

La répartition géographique des appels pour l’ensemble de la population montre que les taux d’appels sont très élevés dans les RSS du Nunavik, des Terres-Cries-de-la-Baie-James et du Nord-du-Québec; les régions de Laval et de Montréal affichent les taux les plus bas (figure 2). Chez les 0 à 4 ans, les taux les plus élevés se retrouvent au Nord-du-Québec et au Saguenay–Lac-Saint-Jean, alors que le Nunavik affiche le taux d’appels le plus faible. De plus, la provenance des appels diffère selon la RSS (figure 5). Ainsi, ce sont très majoritairement les professionnels de la santé qui interpellent le CAPQ au Nunavik (87 %) et dans les Terres-Cries-de-la-Baie-James (81 %). Dans les autres régions (à l’exception du Nord-du-Québec), les appels proviennent essentiellement (78 %) d’un citoyen. On peut émettre l’hypothèse que l’organisation des services de soins de santé dans ces régions pourrait expliquer ces disparités. Il est également possible que les particularités linguistiques dans ces régions font en sorte que les citoyens aient moins tendance à consulter le CAPQ.

La fréquence des appels au CAPQ en fonction du type d’exposition révèle aussi des différences marquées chez les 0 à 4 ans. En effet, 94 % des appels chez les 0 à 4 ans sont reliés à une exposition involontaire (tableau 3). Dans tous les autres groupes d’âge, cette proportion est plus faible, même si, parmi l’ensemble de la population, les expositions involontaires demeurent les plus fréquentes (64 %). Les statistiques américaines de l’année 2013 indiquent que 80 % des appels concernent une exposition involontaire, cette proportion étant de 99 % chez les moins de cinq ans (Mowry et al., 2014).

La voie d’exposition la plus fréquemment rapportée est la voie orale (74 %) pour l’ensemble des appels reçus au CAPQ de 2008 et 2014. Encore une fois, chez les 0 à 4 ans, la voie orale est impliquée dans 91 % des appels au CAPQ, comparativement à 70 % chez les 5 ans et plus (tableau 4).

Il importe toutefois de considérer avec circonspection l’interprétation de ces données, notamment en raison de leur qualité qui varie dans le temps. En fait, on observe une nette amélioration de la qualité des données des appels au CAPQ dans le temps. À titre d’exemple, la proportion d’appels concernant un adulte d’âge indéterminé diminue de manière importante de 2000 à 2014, passant de 23,8 % à 3,1 %. Le système de gestion informatisé des appels au CAPQ est actuellement en refonte et il est impératif que cette tendance à l’amélioration de la qualité des données se poursuive.

L’absence de l’âge précis des individus concerné par l’intoxication entraîne une limite méthodologique importante, soit l’utilisation des taux bruts pour comparer la fréquence des appels dans le temps et dans l’espace. De plus, ce problème génère une sous-estimation systématique du nombre d’appels lorsqu’on subdivise les appels concernant les individus de 18 ans et plus en plusieurs groupes d’âge. Cependant, il est très probable que cette limite puisse être levée en utilisant seulement les données les plus récentes (depuis 2011, la proportion d’appels concernant un adulte d’âge indéterminé est de moins de 5 %, données non-présentées).

Conclusion

En conclusion, à l’instar des autres provinces canadiennes (Durigon et al., 2013; McLean et al., 2014) et des États-Unis (Law et al., 2014; Litovitz et al., 2010) les appels au centre antipoison constituent un indicateur de surveillance de santé publique des plus pertinent. Les appels au CAPQ de 2008 à 2014 impliquent fréquemment les enfants âgés de 0 à 4 ans. Sur plusieurs plans, ce groupe d’âge se démarque par une répartition géographique différente, les produits domestiques y sont rapportés de manière plus fréquente, et finalement, la voie orale et une exposition involontaire sont plus souvent impliquées. Pour ces raisons, il serait pertinent d’évaluer la possibilité de développer, en collaboration avec le CAPQ, une campagne de sensibilisation visant à prévenir les intoxications, en ciblant plus spécifiquement les parents des enfants de 0 à 4 ans.

  1. DIN (Drug Identification Number) : Le numéro d'identification d'un médicament est le numéro inscrit sur l'étiquette du médicament de prescription ou en vente libre qui a été évalué par la Direction des produits thérapeutiques de Santé Canada et homologué pour la vente au Canada.
  2. www.reptox.csst.qc.ca/Simdut.htm
  3. Ce groupe d’âge inclut les adultes d’âge indéterminé.

Références

  1. Durigon, M., Elliott, C., Purssell, R., Kosatsky, T. (2013). Canadian poison control centres : preliminary assessment of their potential as a resource for public health surveillance, Clin Toxicol. (Phila)., Vol. 51, No. 9, pp. 886-891.
  2. Gouvernement du Québec (2008). Code de gestion des pesticides, Éditeur officiel du Québec, Québec, Loi sur les pesticides (L.R.Q., c. P-9.3, a. 101, 104, 105, 105.1 106, 107 et 109, par. 2 et 10 à 13).
  3. Institut national de santé publique du Québec en collaboration avec le Groupe de travail des indicateurs du Plan commun de surveillance à l'Infocentre de santé publique (2015). Cadre méthodologique des indicateurs du Plan national de surveillance (Plan commun de surveillance et Plan ministériel de surveillance multithématique) à l'Infocentre de santé publique, Version 3, Québec, 191 p.
  4. Law, R. K., Sheikh, S., Bronstein, A., Thomas, R., Spiller, H. A., Schier, J. G. (2014). Incidents of potential public health significance identified using national surveillance of US poison center data (2008-2012), Clin Toxicol. (Phila)., Vol. 52, No. 9, pp. 958-963.
  5. Lebel, G., O.Tairou, F., Lefebvre, L. (2009). Fréquence des appels pour intoxications au Centre antipoison du Québec, 1989-2007, Bulletin d'information en santé environnementale, Vol. 20, No. 1, pp. 1-9.
  6. Litovitz, T., Benson, B. E., Youniss, J., Metz, E. (2010). Determinants of U.S. poison center utilization, Clin Toxicol. (Phila)., Vol. 48, No. 5, pp. 449-457.
  7. McLean, K. E., Henderson, S. B., Kent, D., Kosatsky, T. (2014). Calls to the British Columbia Drug and Poison Information Centre : A summary of differences by health service areas, Online J Public Health Inform., Vol. 6, No. 2, p. e179.
  8. Ministère de la Justice du Canada (1985a). Loi sur les aliments et drogues, (L.R., 1985, ch. F-27).
  9. Ministère de la Justice du Canada (1985b). Loi sur les produits dangereux, (L.R., 1985, ch. H-3).
  10. Mowry, J. B., Spyker, D. A., Cantilena, L. R., Jr., McMillan, N., Ford, M. (2014). 2013 Annual Report of the American Association of Poison Control Centers' National Poison Data System (NPDS): 31st Annual Report, Clin Toxicol. (Phila)., Vol. 52, No. 10, pp. 1032-1283.

Annexe 1 - Taux et proportion d’appels au CAPQ pour intoxication, selon le groupe d'âge et la région, Québec, 2008-2014

Région 0 à 4 ans 5 à 17 ans 18 à 44 ans 45 à 64 ans  65 ans et plus Enfant d'âge indéterminé Adulte d'âge indéterminé Inconnu Total
n Taux* n Taux* %  n  Taux* % n Taux* % n Taux* % n % n % n % n Taux* %
01 Bas-Saint-Laurent 2 862 4373,3 33,1 806 465,1 9,3 2 216 524,0 25,6 1 394 297,3 16,1 768 277,6 8,9 23 0,3 515 6,0 58 0,7 8 642 614,1 100
02 Saguenay - Lac-Saint-Jean 4 565 4789,3 35,0 1 248 493,9 9,6 3 412 550,1 26,2 1 950 309,1 15,0 1 045 309,2 8,0 30 0,2 688 5,3 102 0,8 13 040 673,2 100
03 Capitale-Nationale 9 824 4006,4 32,6 2 877 489,0 9,6 8 412 471,0 27,9 4 227 285,4 14,0 2 194 253,6 7,3 95 0,3 2 198 7,3 272 0,9 30 099 606,2 100
04 Mauricie et Centre-du-Québec 7 456 4357,6 34,1 1 997 441,5 9,1 5 954 535,0 27,2 3 172 287,4 14,5 1 820 274,1 8,3 75 0,3 1 227 5,6 176 0,8 21 877 624,4 100
05 Estrie 4 998 4372,3 34,6 1 515 503,6 10,5 3 876 525,2 26,8 1 940 295,8 13,4 1 109 289,8 7,7 44 0,3 826 5,7 135 0,9 14 443 659,0 100
06 Montréal 19 577 2673,1 33,3 5 366 321,6 9,1 16 331 294,9 27,7 7 502 216,9 12,7 4 333 208,8 7,4 219 0,4 5 038 8,6 506 0,9 58 872 437,0 100
07 Outaouais 5 535 3722,5 37,6 1 623 425,1 11,0 3 738 390,0 25,4 2 026 260,4 13,8 692 207,7 4,7 55 0,4 961 6,5 104 0,7 14 734 566,6 100
08 Abitibi-Témiscamingue 2 456 4221,4 35,8 786 517,3 11,5 1 944 564,5 28,4 918 287,3 13,4 367 239,9 5,4 22 0,3 312 4,6 51 0,7 6 856 667,6 100
09 Côte-Nord 1 458 3946,5 33,1 441 452,3 10,0 1 271 564,2 28,9 704 331,4 16,0 251 261,2 5,7 15 0,3 226 5,1 34 0,8 4 400 658,4 100
10 Nord-du-Québec 285 4950,5 30,7 101 632,8 10,9 317 872,8 34,2 134 414,4 14,4 30 280,1 3,2 4 0,4 52 5,6 5 0,5 928 918,0 100
11 Gaspésie - Îles-de-la-Madeleine 1 049 3953,9 31,2 324 416,1 9,6 830 449,9 24,7 580 248,3 17,3 344 253,5 10,2 4 0,1 194 5,8 34 1,0 3 359 510,3 100
12 Chaudière-Appalaches 6 222 3902,9 39,8 1 497 374,6 9,6 3 734 388,7 23,9 2 102 236,8 13,5 973 201,8 6,2 58 0,4 910 5,8 127 0,8 15 623 540,7 100
13 Laval 4 368 2764,6 37,1 1 396 325,3 11,9 2 871 281,7 24,4 1 439 181,8 12,2 862 197,6 7,3 35 0,3 706 6,0 98 0,8 11 775 415,5 100
14 Lanaudière 8 184 4324,0 41,0 2 266 453,9 11,4 4 809 417,1 24,1 2 413 237,9 12,1 1 127 239,9 5,6 68 0,3 941 4,7 139 0,7 19 947 599,8 100
15 Laurentides 8 976 4222,7 35,3 2 941 493,3 11,6 6 696 494,0 26,4 3 673 301,6 14,5 1 526 267,5 6,0 75 0,3 1 347 5,3 173 0,7 25 407 642,8 100
16 Montérégie 20 773 3641,7 38,0 6 054 398,3 11,1 13 628 381,2 25,0 7 094 231,9 13,0 3 439 223,5 6,3 182 0,3 3 043 5,6 387 0,7 54 600 532,0 100
17 Nunavik 260 2457,2 26,2 139 596,0 14,0 419 1164,7 42,3 92 724,6 9,3 15 527,2 1,5 8 0,8 49 4,9 9 0,9 991 1160,1 100
18 Terres-Cries-de-la-Baie-James 440 3310,5 37,8 165 560,6 14,2 427 896,0 36,7 58 320,7 5,0 21 369,8 1,8 5 0,4 35 3,0 14 1,2 1 165 1020,6 100
Région inconnue 2 114   20,4 1 016   9,8 2 027   19,6 919   8,9 569   5,5 130 1,3 3 345 32,4 220 2,1 10 340   100
Ensemble du Québec 111 402 3696,9 35,1 32 558 425,2 10,3 82 912 412,2 26,1 42 337 258,5 13,4 21 485 243,2 6,8 1 147 0,4 22 613 7,1 2 644 0,8 317 098 566,3 100

*(/ 100 000 personnes-années)

Annexe 2 - Nombre et proportion des appels au CAPQ pour intoxication, selon les catégories de produits et le groupe d’âge, Québec, 2008-2014

Groupe d'âge

Demandeur

Pesticides

Médicaments

Produits domestiques

Produits industriels

Monoxyde de carbone

Total

n

%

n

%

n

%

n

%

n

%

n

%

0 à 4 ans

Public

5 094

96,0

48 993

93,0

49 843

96,2

1 368

92,0

95

67,9

105 393

94,6

 

Professionnel

209

3,9

3 642

6,9

1 916

3,7

117

7,9

45

32,1

5 929

5,3

 

Inconnu

5

0,1

41

0,1

32

0,1

2

0,1

0

0

80

0,1

 

Total*

5 308

4,8

52 676

47,3

51 791

46,5

1 487

1,3

140

0,1

111 402

100

5 à 17 ans

Public

879

90,2

12 908

73,3

11 210

87,1

665

74,1

141

66,5

25 803

79,3

 

Professionnel

95

9,7

4 676

26,6

1 661

12,9

232

25,9

71

33,5

6 735

20,7

 

Inconnu

1

0,1

15

0,1

4

0,0

0

0,0

0

0

20

0,1

 

Total*

975

3,0 

17 599

54,1 

12 875

39,5 

897

2,8 

212

0,7 

32 558

100

18 à 44 ans

Public

2337

81,6

20 306

50,8

25 431

79,5

3502

58,0

1447

71,4

53 023

64,0

 

Professionnel

526

18,4

19 631

49,1

6539

20,4

2532

41,9

578

28,5

29 806

35,9

 

Inconnu

0

0,0

52

0,1

25

0,1

3

0,0

3

0,1

83

0,1

 

Total*

2 863

3,5 

39 989

48,2 

31 995

38,6 

6 037

7,3 

2 028

2,4 

82 912

100

45 à 64 ans

Public

1242

81,1

11 848

49,4

10 401

77,5

1315

53,9

591

62,0

25 397

60,0

 

Professionnel

290

18,9

12 111

50,5

3020

22,5

1119

45,9

361

37,9

16 901

39,9

 

Inconnu

 

0,0

28

0,1

6

0,0

4

0,2

1

0,1

39

0,1

 

Total*

1 532

3,6 

23 987

56,7 

13 427

31,7 

2 438

5,8 

953

2,3 

42 337

100

65 ans et plus

Public

529

80,0

9531

67,7

4615

77,1

363

68,2

146

66,4

15 184

70,7

 

Professionnel

131

19,8

4533

32,2

1370

22,9

168

31,6

74

33,6

6276

29,2

 

Inconnu

1

0,2

20

0,1

3

0,1

1

0,2

0

0,0

25

0,1

 

Total*

661

3,1 

14 084

65,6 

5 988

27,9 

532

2,5 

220

1,0 

21 485

100

Enfant d'âge indéterminé

Public

60

89,6

274

85,1

678

93,0

16

72,7

7

100,0

1035

90,2

 

Professionnel

7

10,4

47

14,6

51

7,0

6

27,3

0

0,0

111

9,7

 

Inconnu

0

0,0

1

0,3

0

0,0

0

0,0

0

0,0

1

0,1

 

Total*

67

5,8 

322

28,1 

729

63,6 

22

1,9 

7

0,6 

1 147

100

Adulte d'âge indéterminé

Public

884

87,6

5847

78,0

10 847

88,8

1009

64,3

233

73,3

18 820

83,2

 

Professionnel

125

12,4

1645

21,9

1369

11,2

561

35,7

85

26,7

3785

16,7

 

Inconnu

0

0,0

3

0,0

5

0,0

0

0,0

0

0,0

8

0,0

 

Total*

1 009

4,5 

7 495

33,1 

12 221

54,0 

1 570

6,9 

318

1,4 

22 613

100

Inconnu

Public

117

92,1

717

66,9

1060

84,6

89

58,2

28

71,8

2011

76,1

 

Professionnel

10

7,9

355

33,1

189

15,1

64

41,8

11

28,2

629

23,8

 

Inconnu

0

0,0

0

0,0

4

0,3

0

0,0

0

0,0

4

0,2

 

Total*

127

4,8 

1 072

40,5 

1 253

47,4 

153

5,8 

39

1,5 

2 644

100

Total

Public

11 142

88,8

110 424

70,2

114 085

87,6

8 327

63,4

2 688

68,6

246 666

77,8

 

Professionnel

1 393

11,1

46 640

29,7

16 115

12,4

4 799

36,5

1 225

31,3

70 172

22,1

 

Inconnu

7

0,1

160

0,1

79

0,1

10

0,1

4

0,1

260

0,1

 

Total*

12 542

4,0

157 224

49,6

130 279

41,1

13 136

4,1

3 917

1,2

317 098

100

* Pour cette ligne, les proportions sont établies par rapport au nombre total d’appels, pour l’ensemble des catégories de produits.

Sujet(s)
Sujet(s) INSPQ