Intégrer l'éthique et la communication

 

Prendre une décision raisonnable sur le plan éthique

La priorisation des valeurs établie oriente la décision aussi bien au regard de l’appréciation du risque que des moyens qui seront déployés pour en assurer le contrôle. À partir de la synthèse des éléments discutés dans les phases précédentes, il sera possible de déterminer laquelle des options envisagées permet le mieux de gérer le risque dans le respect des valeurs en présence et, le cas échéant, quels éléments mériteraient d’être reconsidérés (ajustés, retirés, ajoutés, etc.). La ou les décisions seront justifiées à partir de l’argumentation qui s’est construite au cours du processus.

Une décision, même lorsqu’elle est justifiée sur le plan éthique, peut comporter des conséquences plus ou moins souhaitables pour l’ensemble des populations concernées ou pour certaines en particulier. Il convient d’en tenir compte et de chercher à réduire autant que possible la survenue de telles conséquences.

Afin de valider le caractère raisonnable de la décision sur le plan éthique, voici quatre questions à se poser lors d’une prise de décision (Lacroix A., 2012) :

  • Êtes-vous suffisamment confiants pour éventuellement présenter publiquement votre analyse, votre décision et les arguments la justifiant?
  • Pensez-vous que votre analyse, votre décision et les arguments la justifiant puissent servir d’exemple pour résoudre toute autre situation similaire?
  • Si vous subissiez les conséquences de votre choix, jugeriez-vous toujours qu’il s’agit d’un bon choix?
  • Si vous présentiez les arguments justifiant la décision à un tribunal d’appel composé de personnes que vous estimez faire preuve de discernement et qui ne partagent pas toutes vos vues, votre décision serait-elle jugée raisonnable?

Expliquer la décision et les plans d'intervention et d'amélioration continue

 

Il convient toujours d’adapter les messages-clés de communication aux publics cibles et aux acteurs clés ainsi qu’en fonction du risque et du contexte.

La justification de la décision est facilitée lorsque les options à retenir font l’unanimité. Lorsqu’il y a des opinions minoritaires divergentes ou de la controverse, il convient de communiquer en expliquant les raisons scientifiques et éthiques qui ont mené à privilégier une option ou une combinaison d’options, car cela contribue à légitimer cette décision et favorise son acceptation.

Par ailleurs, il est souvent pertinent de préciser les critères d’évaluation des options et leur pondération respective afin d’éclairer ce qui a guidé la décision. Dans le cas d’ambiguïté soutenue, il faut exprimer qu’on est conscient des conflits de valeurs et des différences de perceptions tout en justifiant la priorisation retenue des valeurs. Bien sûr, une attitude d’empathie est largement souhaitable ici. Cette empathie pourra s’exprimer à l’aide de formulations telles que « nous sommes conscients que vous serez contraints sur la base de cette valeur, mais nous avons pris cette décision sur la base des valeurs et critères suivants : (…) ».

Au cours de cette dernière phase du processus de gestion des risques, les parties prenantes apprécieront une communication claire et transparente autour du plan de mise en œuvre des interventions ainsi que sur leur suivi et contrôle à plus long terme (possiblement par un plan d’amélioration continue). En particulier, il s’agira de communiquer adéquatement aux parties prenantes concernées les nouvelles procédures mises en place pour réduire les risques, les enseignements tirés de cet effort de gestion et leurs contributions attendues.