Intégrer l'éthique et la communication

 

Effectuer le cadrage éthique

Il s’agit principalement de déterminer :

  • les valeurs spontanément associées au risque et à sa gestion;
  • les préoccupations concernant les désaccords pressentis de valeurs et ce qu’ils expriment.

L’examen éthique d’une situation nécessite une capacité de distance critique de la part des professionnels afin de leur permettre d’être attentifs aux éventuels a priori qui pourraient les empêcher de prendre en compte des points de vue différents. Il importe d’ailleurs de considérer les a priori d’ordre scientifique tout autant que les autres. Par exemple, les controverses qui caractérisent une situation ambigüe peuvent notamment être liées à des valeurs éthiques qui éventuellement orienteront l’adoption d’un point de vue scientifique.

L’intégration de la dimension éthique pourrait devoir être soutenue par des professionnels spécialisés sur ces questions. Les personnes qui animeront d’éventuels groupes de travail ou délibérations doivent aussi être sensibilisées à la question des valeurs soulevées par les différentes parties.

Élaborer un plan de communication

 

Il convient d’adapter le plan de communication aux publics cibles, soit les acteurs clés et les parties affectées ou intéressées dont fait partie la population. Ce plan de communication devrait aussi être modulé en fonction du risque et du contexte.

Pour des situations notamment complexes incertaines ou ambiguës, le plan de communication devrait entre autres (adapté d’OMS, 2005, 2008 et 2013) :

  • cibler les enjeux de la communication;
  • déterminer les moments du processus où la communication est jugée essentielle et déterminer les objectifs de communication pour chacun de ces moments (Sandman, 2005; EPA, 2009);
  • identifier les publics cibles et documenter leurs caractéristiques propres (préoccupations, connaissances, perceptions du risque, attentes et intérêts, etc.);
  • établir les stratégies et les moyens de communication adaptés aux publics cibles en tenant compte des perceptions du risque, des préoccupations, des attentes et des intérêts des parties prenantes (Sandman, 2003);
  • dégager les principaux messages en fonction des publics cibles incluant au besoin les premières recommandations pour les mesures de protection;
  • désigner un ou des porte-paroles crédibles selon la situation, le plus souvent, l’expert en communication sera en soutien au porte-parole et non porte-parole lui-même;
  • prévoir une évaluation des retombées des actions de communication.

Tout au long du processus, il est important d’établir des canaux de communication durables afin de permettre l’intégration de toute mise à jour des données pertinentes à l’évaluation du risque et à sa gestion. Finalement, il convient de suivre de près l’évolution de la situation de risque et les résultats de la communication afin d’ajuster le plan de communication et nos interventions de communication, s’il y a lieu.

Pour des situations plus simples que l’on rencontre plus fréquemment, la planification de la communication peut être simplifiée. Elle se résume généralement à identifier les personnes, la population, les groupes sociaux ou les organismes avec qui communiquer, les meilleurs moyens pour les joindre et les bons moments pour le faire.