Intégrer l'éthique et la communication

 

Déterminer la ou les valeurs prioritaires dans la situation

Il s’agit d’ordonnancer les valeurs pour identifier la plus importante dans la situation. En effet, quand on cherche des solutions qui répondront le mieux possible à « comment bien faire dans la situation? », on cherche en fait à établir quelle est la valeur qui compte le plus, celle qui devrait avoir priorité dans la gestion des risques particuliers à la situation examinée. L’arbitrage entre les différentes valeurs en présence, surtout lorsqu’elles sont en conflit, implique de conjuguer les différentes perspectives, ce qui représente tout un défi.

L’analyse des valeurs, en vue de les ordonnancer, c’est aussi l’analyse de la portée des moyens proposés et l’exploration de moyens qui permettraient de mieux respecter la ou les valeurs prioritaires tout en gardant un équilibre avec d’autres valeurs jugées importantes dans la situation. Le critère de proportionnalité est donc principalement discuté. En effet, l’option doit d’abord, pour être valide, être efficace. Ainsi, la justification de l’investissement de ressources et d’une éventuelle atteinte à des valeurs importantes ne peut s’appuyer que sur une probabilité raisonnable d’atteindre les objectifs sanitaires fixés. Évidemment, ces objectifs auront au préalable été démontrés raisonnables.

Lorsqu’une option est susceptible de porter atteinte à une valeur, il y a lieu d’explorer comment cette atteinte peut être minimisée. Cette appréciation des conséquences éventuelles des options possibles permet d’envisager des mesures d’atténuation de ces conséquences. Ainsi, une préoccupation éthique liée à la possibilité de stigmatisation d’un sous-groupe de la population ne signifie pas forcément le rejet de l’option. Cela force plutôt à explorer comment réduire ce risque de stigmatisation.

 

Expliquer l'acceptabilité du risque et l'évaluation des options

Il convient d’adapter les messages de communication en fonction des :

  • des publics cibles (acteurs clés, parties affectées ou intéressées dont la population).
  • du risque et du contexte.
  • des perceptions du risque, des préoccupations, des attentes et des intérêts des parties prenantes (OMS, 2013 et Sandman, 2003).

À cette phase du processus, la communication devrait viser à expliquer les critères qui ont guidé le jugement sur l’acceptabilité du risque. Dans le cas d’ambiguïté, il est souhaitable d’expliquer les différences de perceptions ou les conflits de valeurs en présence et de justifier la priorisation retenue des valeurs.

Il s’agit aussi d’expliquer les différentes options possibles, notamment informer les parties affectées de ce qu’elles peuvent faire pour se protéger. Il peut aussi être utile de communiquer les avantages et les inconvénients des options ainsi que le niveau de confiance dans leur efficacité respective pour réduire ou contrôler le risque.