Récurrence des condylomes génitaux externes liés à une infection au virus du papillome humain au sein d’une population adulte à haut risque à Montréal, Canada

Recurrence of Human Papillomavirus External Genital Wart Infection Among High-Risk Adults in Montréal, Canada

Thomas R, Steben M, Greenwald Z, Stutz M, Rodier C, DeAngelis F, Rampakakis E.

Au Québec, un programme public de vaccination contre les VPH avec le vaccin quadrivalent a été introduit en septembre 2008 pour les filles âgées de 9 à 17 ans. Dans 90 % des cas, la survenue des condylomes génitaux est liée aux VPH 6 et 11, inclus dans le vaccin quadrivalent. L’article propose un état des lieux de la récurrence des condylomes génitaux externes, parmi une population adulte montréalaise à haut-risque d’infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), dans le contexte pré-vaccinal.

Méthode

L’étude réalisée consiste en une analyse rétrospective de la récurrence des condylomes génitaux externes. Les personnes incluses devaient être âgées entre 18 et 45 ans au moment du diagnostic du premier condylome génital externe lié au VPH. Les dossiers retenus des patients devaient contenir un suivi médical pendant au moins une année suivant le premier diagnostic, entre le 1er juillet 2006 et le 30 juin 2012.

Principaux résultats

400 primo-infections ont été retenues dans l’analyse :

  • 90 % des patients ont rapporté une disparition du premier condylome, avec une durée moyenne d’élimination de 4 mois.
  • Indépendamment du nombre d’épisodes, 95% des patients avaient reçu au moins un traitement (cryothérapie majoritairement).
  • 1 à 6 épisodes subséquents ont été documentés
  • 48,5 % des patients ont eu une récurrence de condylome génital externe.
  • Pour la moitié des épisodes, la survenue du second épisode de condylome a eu lieu avant 4 ans (temps médian de 3,97 ans)
  • Une diminution du comportement à haut-risque a été observée au fur à mesure de la survenue d’épisodes subséquents.

Malgré une grande proportion d’épisodes traités, et l’observation de la diminution des comportements à risque, la proportion observée de récurrences était élevée. En l’absence de génotypage du type de VPH ayant été à l’origine du condylome, il n’est toutefois pas possible de dire s’il s’agit de réinfections avec le même type ou de nouvelles infections contractées.

Pour consulter le résumé de l’article ou les résultats et discussion plus en détail, consultez l’article publié dans le journal Sexually Transmitted Infections : http://sti.bmj.com/content/93/Suppl_2/A163.2

Rédigé par
Fannie Defay – Espace ITSS
Publication date: 6 juin 2018