COVID-19 : Modes de transmission et mesures de prévention et de protection contre les risques, incluant le rôle de la ventilation

Questions-réponses

Sur cette page :

Est-ce que la COVID-19 se transmet par l’air?

Le SRAS-CoV-2 se transmet surtout à proximité par déposition de gouttes ou d’aérosols sur les muqueuses ou par inhalation d’aérosols de toutes tailles. La transmission par aérosols, surtout à proximité, est bien reconnue et semble être le mode prédominant de transmission du SRAS-CoV-2.

Certaines investigations d’éclosion ont démontré une transmission du SRAS-CoV-2 à plus de deux mètres lorsque plusieurs personnes étaient présentes pendant une période prolongée dans un endroit restreint, sans masque médical ou couvre-visage dans des endroits ventilés inadéquatement. Certaines situations, comme des contacts avec des cas suspects ou confirmés qui ne portent pas de masque et qui ne peuvent respecter la distanciation sont particulièrement à risque.

Il est toutefois difficile de distinguer comment se fait réellement la transmission puisqu’à proximité, elle peut autant avoir été causée par un contact direct, par les aérosols dans l’air que par un contact avec une surface contaminée par des particules respiratoires émises par une personne infectée. C’est la raison pour laquelle nous parlons d’un continuum : ce sont toutes des particules respiratoires de différentes tailles qui contribuent à la transmission.

Existe-t-il des conditions spécifiques qui favorisent la transmission par aérosols, que ce soit sur une distance de deux mètres ou une plus grande distance?

Le risque de transmission du SRAS-CoV-2 est augmenté dans des espaces restreints, mal ventilés, à forte densité d’occupants et lorsque la durée d’exposition est prolongée, c’est-à-dire qu’elle dure plus de 15 minutes. Les études suggèrent que les courants d'air entre les personnes dans des milieux intérieurs peuvent aussi être associés à la transmission à plus de deux mètres.

Considérant que le virus se transmet par les aérosols, à proximité, comment peut-on se protéger pour éviter d’avoir la COVID-19?

La mise en œuvre d’un ensemble de mesures de prévention et de protection permet de limiter la transmission du SRAS-CoV-2, que ça soit en milieu communautaire, dans les milieux de travail et dans les milieux de soins. Ces mesures comprennent notamment :

  • La limitation des contacts et la distanciation physique;
  • L’hygiène et l’étiquette respiratoires;
  • L’hygiène des mains;
  • La ventilation adéquate;
  • Le port d’un masque;
  • Le nettoyage et la désinfection de l’environnement;
  • L’application des pratiques de base et des précautions additionnelles de prévention et contrôle des infections recommandées selon le milieu.

Quel est le rôle de la ventilation d’un milieu intérieur dans la propagation du virus?

Le rôle des mesures de prévention telles que l’hygiène des mains, l’hygiène et l’étiquette respiratoires, le nettoyage et la désinfection, la diminution des contacts et la distanciation physique est assez bien reconnu pour limiter la transmission du virus SRAS-CoV-2.

Une bonne ventilation d’un milieu fermé contribue par ailleurs certainement à une meilleure qualité de l’air. Elle permet d’éviter l’accumulation de particules potentiellement infectieuses dans les espaces intérieurs.

Il est important d’impliquer les spécialistes responsables de la calibration des systèmes de ventilation. Ceux-ci permettent d’opter pour des solutions de ventilation dont l’impact est bien évalué et adapté au contexte.

Quelle est la différence entre ventilation et filtration de l’air?

La ventilation et la filtration sont des éléments pouvant faire partie d’une série de mesures de contrôle appliquées de manière préventive en ce qui a trait à la transmission du SRAS-Co-V-2 dans les milieux intérieurs.

La ventilation consiste à extraire l’air intérieur vicié d’un milieu et à diluer les contaminants s’y trouvant en introduisant de l’air en provenance de l’extérieur. La ventilation des milieux intérieurs peut être effectuée à l’aide de systèmes mécaniques ou encore par l’ouverture de fenêtres.

Dans la majorité des bâtiments, la capacité d’aspiration des systèmes de ventilation mécaniques n’est pas suffisante pour capter les gouttes et aérosols plus volumineux dans l’environnement intérieur, lesquelles tendent rapidement à retomber au sol. Les stratégies d’atténuation du risque relevant de l’ingénierie, dont le maintien d’une ventilation efficace, devraient être mises en place en complémentarité avec les autres mesures de protection telles que les mesures de distanciation physique, de minimisation des contacts et de respect de l’hygiène et de l’étiquette respiratoires.

La filtration mécanique, quant à elle, consiste en l’utilisation de types de filtres conçus pour éliminer les particules dans l’air. Les filtres peuvent être insérés dans un système de ventilation, ou dans un dispositif de filtration portable.

Ces mesures de ventilation et de filtration sont-elles efficaces pour limiter la transmission du virus SRAS-CoV-2?

Il est généralement admis qu’une ventilation adéquate des milieux intérieurs constitue une mesure de gestion efficace des contaminants de l’air intérieur. En effet, les systèmes de ventilation mécaniques peuvent contribuer à extraire et à diluer les gaz et les particules fines ou les autres contaminants en suspension dans l’air. Les systèmes de ventilation doivent être bien conçus, bien installés, bien entretenus et bien utilisés afin d’être efficaces.

Des filtres peuvent être disposés dans un système de ventilation pour diminuer les particules de l’air en recirculation. Également correctement sélectionnés, positionnés, entretenus et utilisés, ils pourraient contribuer à réduire les concentrations de particules virales de l’air intérieur.

Les dispositifs portatifs de filtration d’air peuvent-ils réduire la transmission du SRAS-CoV-2?

Dans certaines situations, les dispositifs d’épuration de l’air portatifs munis de filtres HEPA pourraient constituer un moyen complémentaire pour réduire la charge infectieuse présente dans l’air intérieur. Toutefois, malgré leur relative efficacité théorique, les preuves sont insuffisantes pour démontrer que ces dispositifs contribuent à diminuer ou à augmenter la transmission de maladies respiratoires.

De plus, plusieurs éléments devraient être pris en compte. Comme il a été documenté que des systèmes créant des mouvements d'air directionnels ont été impliqués dans le transport d'aérosols à distance, il est important d’impliquer les spécialistes responsables de la calibration des systèmes de ventilation et non d’opter pour des solutions de ventilation ou de filtration de l’air dont l’impact n’est pas pleinement analysé et adapté. Les systèmes de ventilation et de filtration doivent être bien conçus, bien installés, bien entretenus et bien utilisés afin d’être efficaces.

Le recours à la ventilation devrait être préconisé en association avec les autres mesures de protection telles que les mesures de distanciation physique, de minimisation des contacts et de respect de l’étiquette respiratoire. C’est la complémentarité de toutes ces mesures de contrôle qui permet de réduire le risque de transmission de la COVID-19 dans les milieux intérieurs.

Est-ce que des mesures impliquant la ventilation naturelle pourraient être efficaces pour diminuer les risques de transmission du virus?

La ventilation naturelle d’une pièce peut se faire en procédant à l’ouverture des fenêtres ou des portes donnant vers l’extérieur. Cette ventilation est causée par la différence de pression d’air entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment, l’air se déplaçant des zones de haute pression vers les zones de basse pression. Cependant, l’efficacité de cette pratique de ventilation varie, puisque la différence de pression peut être modulée par plusieurs facteurs, dont la différence de température entre l’air intérieur et extérieur, la présence ou l’absence de vent et sa direction, le type, le nombre et la disposition des fenêtres, etc.

Dans le contexte où certains bâtiments ne sont pas munis de systèmes de ventilation mécaniques ou que ceux-ci ne peuvent pas délivrer les volumes d’air frais recommandés, le recours à la ventilation naturelle peut s’avérer une option de rechange ou complémentaire d’intérêt. En revanche, l’efficacité de ce type d’approche pour renouveler l’air intérieur d’un milieu donné demeure conditionnelle à une bonne compréhension des éléments qui pourraient faire entrave à l’écoulement de l’air dans le bâtiment ou le faciliter (architecture des lieux, présence d’obstacles, interaction avec divers systèmes mécaniques, etc.).

Différentes options, dont la combinaison de mesures, peuvent être envisagées à l’égard de la ventilation naturelle, ces options devant idéalement faire l’objet d’une évaluation en fonction des caractéristiques propres au bâtiment concerné et aux occupants.

Il est par ailleurs recommandé de procéder à ce type de ventilation naturelle, d’une durée d’environ 10-15 minutes, au moins deux fois par jour, à certains moments stratégiques de la journée où les locaux sont inoccupés (durant les pauses, durant les repas, etc.).

Comment la mesure du CO peut-elle guider la gestion des milieux intérieurs?

Le dioxyde de carbone (CO2) est un gaz présent partout dans l’environnement et chimiquement stable dans des conditions usuellement rencontrées en milieux intérieurs et extérieurs.

  • À l’extérieur, la concentration de CO2 dans l’air varie faiblement.
  • À l’intérieur, le CO2 provient essentiellement de l’air expiré par les occupants.
  • La concentration de CO2 dans l’air intérieur peut varier de façon importante, selon la densité et la durée d’occupation, le volume de la pièce, le type d’activité pratiquée et la ventilation de la pièce.
  • Ce sont majoritairement les échanges d’air avec le milieu extérieur, par la ventilation naturelle telle que l’ouverture des fenêtres, et par la ventilation mécanique, qui contribuent à moduler les concentrations de ce gaz dans les milieux intérieurs occupés.
  • La mesure du CO2 en milieu intérieur est un indicateur de confort et de l’intensité de la ventilation appliquée dans un milieu donné puisque ce gaz, en soi, n’occasionne pas de problème de santé aux concentrations généralement observées en milieux intérieurs.
  • Le suivi de sa concentration peut notamment être utilisé pour moduler la ventilation d’une pièce, d’un local ou d’un milieu intérieur donné.

La mesure du CO2 peut-elle être utilisée pour définir le risque de transmission de la COVID-19 en milieu intérieur?

Des facteurs environnementaux et comportementaux, comme la ventilation inadéquate et la densité d’occupation élevée et prolongée, sont susceptibles de créer une augmentation de la concentration de CO2 et d’aérosols infectieux dans l’air intérieur lorsqu’une ou des personnes infectées s’y trouvent. Cependant, toute association directe entre une concentration de CO2 élevée et un risque accru de transmission du virus doit être interprétée avec prudence. Le principal mode de transmission de la COVID-19 demeurant les contacts directs ou rapprochés entre les individus sur une période prolongée.

Il est toutefois reconnu qu’une ventilation déficiente des milieux intérieurs occupés peut engendrer un risque accru d’accumulation d’aérosols et, par conséquent, de transmission potentielle de la COVID-19.

L’évaluation des concentrations de CO2 en milieu intérieur, sur la base de protocoles conçus à cette fin, peut constituer une approche intéressante pour déterminer l’intensité de la ventilation dans un milieu intérieur donné. Cependant, les résultats de telles mesures ne peuvent être associées à un niveau de risque de transmission de la COVID-19 pour les occupants.

Est-ce que les recommandations ont évolué ou devraient évoluer en ce qui concerne l’aération ou la ventilation des lieux publics intérieurs?

Cette question relève des instances gouvernementales. Ceci dit, les recommandations de la CNESST demeurent que les locaux sans possibilité de ventilation ne devraient pas être occupés par des travailleurs. Ces recommandations sont notamment dans le Règlement sur la santé et la sécurité du travail (article 101 et subséquents, section XI). Les normes de changement d’air à l’heure pour chaque milieu sont bien balisées pour les différents milieux. Des suggestions spécifiques ont été mises de l’avant pour l’entretien des systèmes de ventilation pour le SRAS-CoV-2, mais l’entretien et l’évaluation des systèmes doivent toujours être supervisés par un professionnel.

Lorsque les systèmes de chauffage et de ventilation sont désuets dans les hôpitaux, CHSLD et écoles, qu’est-ce qui pourrait être fait pour protéger les usagers?

La première chose à faire, c’est de s’assurer du respect de l’ensemble des mesures barrière, autant individuelles, notamment la distanciation physique, qu’environnementales, par l’installation de plexiglas par exemple. Autrement dit, il faut assurer la protection individuelle et la limitation des contacts. Avec le respect de ces mesures, il sera alors possible de limiter les éclosions dans les milieux.

Ceci étant dit, les systèmes de ventilation sont très complexes. Des spécialistes sont responsables de la calibration de la ventilation pour les différents milieux comme les hôpitaux, les écoles et autres bâtiments publics. Il est donc important de les impliquer, comme ce qui a été fait depuis le début de la pandémie, afin qu’ils optimisent les systèmes de ventilation déjà en place, pour qu’ils répondent aux normes selon l’usage spécifique du milieu.

Quelles sont les recommandations de l’INSPQ sur la question de la protection des travailleurs de la santé en milieux de soins, compte tenu du risque de transmission par aérosols?

C’est le respect de l’ensemble des mesures de prévention et de protection qui demeure crucial dans le contrôle de la transmission du SRAS-CoV-2 et des éclosions, autant en milieux de soins que dans les autres milieux. Aucune mesure n’est efficace à 100 % à elle seule.

Assurer une ventilation adéquate dans toutes les installations de soins est important. Ceci implique une bonne connaissance des systèmes en place et l’identification des secteurs où la ventilation doit être améliorée. Il est important d’impliquer des spécialistes responsables de la calibration des systèmes de ventilation.

Le Comité sur les infections nosocomiales du Québec (CINQ) recommande également de promouvoir que tous les travailleurs de la santé affectés aux soins des usagers ou des résidents des unités de soins ou milieux de vie soient adéquatement vaccinés contre la COVID-19.

Le port d’un appareil de protection respiratoire (APR) de type N95 est recommandé dans certaines situations pouvant augmenter le risque de transmission, comme lors d’interventions médicales générant des aérosols. Il est également recommandé dans d’autres circonstances explicitées sur la page Prévention et contrôle des infections.

Le CINQ poursuit ses travaux en vue d’adapter, au besoin, les recommandations sur le port d’équipements de protection individuelle selon l’évolution des connaissances scientifiques sur la COVID-19.

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