Au cours des dernières décennies, le développement des productions animales, et particulièrement de la production porcine au Québec, a été remarquable. Cet accroissement a entraîné une augmentation notable du volume de déjections animales à gérer tandis que parallèlement, les superficies d’épandage diminuaient de façon substantielle.
L’analyse des données disponibles concernant la qualité des eaux des bassins versants à prédominance agricole montre, au cours des dernières décennies, des excès notables en azote et en phosphore ainsi qu’une dégradation de la qualité bactériologique de l’amont vers l’aval. Des études québécoises réalisées en milieu rural démontrent également que les puits d’alimentation en eau potable sont fréquemment contaminés par des micro-organismes et des nitrates.
Parallèlement à ce phénomène, on dénote également pour cette période une augmentation importante des odeurs provenant des sites de production. Globalement, la charge d’odeur provenant uniquement des bâtiments d’élevage et des structures d’entreposage s’est accrue d’environ 500 % entre 1961 et 1996, à laquelle il faut ajouter les odeurs ponctuelles provenant des épandages.
Nous présentons ici une évaluation de l'impact possible des répercussions environnementales causées par la production animale sur la santé des populations susceptibles d’y être exposées. L’approche utilisée pour cette évaluation est de type qualitatif puisqu’il n’est pas possible, dans l’état actuel des connaissances, de quantifier le degré d’exposition de la population rurale aux contaminants générés dans l’environnement par les activités de production animale.