Zoonoses

L’Atlas de la santé et du climat de l’OMS et l’OMM présente les liens entre santé, climat et changement climatique

Exemple de collaboration fructueuse entre la santé publique et les services météorologiques, l’Atlas de la santé et du climat (The Atlas of Health and Climate) contient des cartes, tableaux et graphiques qui rendent plus explicites les liens entre la santé et le climat. L’Atlas de la santé et du climat a été publié conjointement par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Il illustre certains des défis actuels et émergents les plus pressants. Il a été publié en octobre 2012 en anglais et puis traduit en français.

Contexte

Alors que le climat continue de changer dans le monde, les dangers augmentent pour la santé de l’être humain. Chaque année, les sécheresses, les inondations et les cyclones affectent la santé de millions de personnes. La variabilité du climat et les conditions extrêmes, comme les inondations, peuvent également déclencher des épidémies de diarrhées, de paludisme, de dengue ou de méningite, entraînant la…

Que faut-il améliorer dans la surveillance des zoonoses au Québec?

Collaboratrice :
Florence Danner, Agente d'information Mon climat, ma santé à la Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, équipe des changements climatiques.

Virus du Nil occidental, maladie de Lyme, rage du raton laveur… durant la dernière décennie, plusieurs zoonoses ont émergé au Québec ou au Canada. Comment relever les défis posés par les zoonoses dans le contexte des changements climatiques?

La Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, dans le cadre d’un mandat de l’Institut national de santé publique du Québec, a effectué en 2011 une consultation auprès d’experts sur l’état de la surveillance des zoonoses au Québec dans ce contexte en mutation. Publié en octobre 2012, le rapport issu de la consultation dresse un portrait de la situation et met en exergue les points à améliorer dans le contexte des changements climatiques. Il repose principalement sur une approche qualitative avec un…

Les punaises de lit, retour vers le futur

Dès le milieu des années 1990, tant les professionnels de la santé que les spécialistes de la gestion parasitaire (ou gestionnaires de parasites) ont noté une augmentation des plaintes liées à la présence des punaises de lit dans les grandes villes à travers le monde (Hwang et al., 2005; Ter Poorten and Prose, 2005). Des infestations de punaises ont notamment été signalées dans des maisons, des immeubles à logements, des hôtels, des motels, des établissements de soins, des refuges pour sans-abri et des résidences pour étudiants et pour personnes âgées (Ter Poorten and Prose, 2005).

Bien que nous n’ayons pas de chiffres précis pour décrire l’évolution du problème à Montréal, nous disposons de quelques indices. Par exemple, en 2006, malgré une politique très bien structurée d’éradication des punaises, 219 logements sur 20 382 que gère l’Office municipal d’habitation de Montréal étaient aux prises avec un problème de punaises, alors que de septembre 2008 à septembre 2009, 1 282 logements étaient infestés (Sansregret, 2009). Selon les chiffres provenant d’un gestionnaire de parasites, le nombre de cas d’infestations de punaises de lit à Montréal a augmenté par un facteur de 40 entre 2005 et 2009. Ces données suggèrent que l’épidémie est bien réelle et semble évoluer de manière incontrôlée à Montréal et possiblement dans d’autres municipalités du Québec.

Le prion : un agent pathogène peu connu

Il y a quelques décennies, alors que l’agent étiologique était encore inconnu, des maladies neurodégénératives létales et apparemment transmissibles, touchant les humains et les animaux, furent regroupées sous le vocable des encéphalopathies spongiformes transmissibles, ou EST. À défaut de connaître la véritable identité de l’agent responsable, celui-ci fut nommé «agent transmissible non conforme» (ATNC). Ce n’est que dans les années 1980, sous les travaux de l’équipe du professeur Stanley Prusiner, que le caractère très particulier de l’agent étiologique présumé responsable des EST fut confirmé. Les études de ce professeur démontrèrent que des extraits purifiés de cerveaux de hamster, qui présentaient des anomalies à la suite d’une inoculation de la «tremblante», contenaient une glycoprotéine se révélant étroitement liée au pouvoir infectieux. Cette glycoprotéine fut nommée prion (de «proteina­ceous infectious particle») et notée «PrP», pour «protease resistant protein». Cette découverte valut au Docteur Prusiner le Prix Nobel de médecine en 1997.

La rage : mesures préventives au Québec

La rage est une infection virale qui, à cause de ses conséquences potentiellement mortelles, fut l’une des premières maladies infectieuses à recevoir l’attention des scientifiques.

Au Québec, les cas de rage humaine sont extrêmement rares. Le décès d’un garçon de 9 ans ayant été en contact avec une chauve-souris à l’automne 2000 a toutefois fait ressurgir cette préoccupation au sein du public et des professionnels de la santé. En fait, depuis une quarantaine d’années, on ne relève que deux cas de rage humaine au Québec, le précédent cas remontant à 1964 alors qu’une fillette avait été mordue par une mouffette. Dans ces deux cas, les enfants sont décédés parce qu’ils n’avaient pu recevoir à temps une prophylaxie post-exposition.

La rage est toutefois une maladie encore largement répandue sur la planète puisque chaque année, environ 50 000 décès humains sont attribuables à cette infection. De ce nombre, quelques 30 000 se produisent en Inde alors que la majorité des…

Choix d’un adulticide pour le contrôle de la transmission du virus du Nil occidental au Québec

Le contrôle des insectes piqueurs au moyen d’insecticide constitue, en situation épidémique, une alternative employée par plusieurs états dans la lutte contre la transmission du virus du Nil occidental. Or, l’utilisation d’insecticides chimiques à cette fin n’est pas sans présenter certains risques pour la santé humaine. Dans ce contexte, il devient essentiel de choisir, au cas où un tel usage s’avérerait nécessaire au Québec, le produit qui offre la meilleure innocuité, tant pour la population que pour les travailleurs qui auront à effectuer les traitements. Dans le cadre de cet avis, les principaux indices de toxicité des insecticides homologués au Canada pour le contrôle des populations d’insectes adultes, soit le malathion, la resméthrine, la perméthrine, le propoxur et le dichlorvos, ont été évalués.

Cet exercice de comparaison des données toxicologiques disponibles a entre autres servi à faire une première sélection d’insecticides en fonction de leur innocuité et à orienter les priorités d’évaluation des risques toxicologiques associés à l’utilisation d’adulticides dans le cadre d’un programme de contrôle vectoriel de la transmission du virus du Nil occidental.

Infections causées par le virus du Nil occidental – profil épidémiologique

Le virus du Nil occidental (VNO) a été isolé pour la première fois en 1937 en Ouganda. Il s’agit d’un virus à ARN, du groupe des Flaviviridae, dont fait partie, entre autres, le virus de l’encéphalite de Saint-Louis. Le VNO est reconnu comme étant le plus répandu de ce groupe et son activité est endémique sur plusieurs continents. Il a été la cause d’éclosions dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie de l’Ouest, du Moyen-Orient et d’Europe. Il a été également associé à des épidémies en Roumanie (1996 à 1998) ainsi que plus récemment, en Russie (1999), aux États-Unis (1999-2000) et en Israël (2000).

Le moustique est le vecteur du VNO le plus souvent identifié. à ce jour, le virus a été isolé chez 43 espèces de moustiques à travers le monde. Le genre Culex est le plus fréquemment infecté. La tique pourrait aussi transmettre le VNO, mais ce mode de transmission n’a pas encore été observé en Amérique du Nord.

Les moustiques se reproduisent dans les milieux aquatiques ou sur des sols humides. Ils se nourrissent de sève et de nectar de végétaux. La femelle doit piquer un mammifère afin de prélever le sang nécessaire à la ponte des œufs. Dans les régions tempérées, la femelle a tendance à ne piquer qu’une seule fois alors que plus au sud, elle aura la possibilité de piquer à plusieurs reprises. Certaines espèces de moustiques ont une préférence pour les oiseaux (ornithophiles) tandis que d’autres, dont Culex spp, piquent autant les oiseaux que les mammifères. La durée de vie d’un moustique adulte peut varier d’une semaine à plus de trente jours.

La persistance du virus a été démontrée chez des moustiques femelles prélevés durant l’hiver; de même, la transmission trans-ovarienne du virus pourrait contribuer à maintenir le virus actif chez le vecteur bien que cela demeure controversé.

Le larvicide Bti pour le contrôle du virus du Nil occidental : une alternative aux pesticides chimiques

Les propriétés de l’insecticide biologique Bacillus thuringiensis subsp. israelensis (Bti) en font un produit de choix pour contrôler la transmission du virus du Nil occidental. Au Québec, il est employé depuis 1984 dans des programmes de lutte contre les insectes piqueurs comme les moustiques et les mouches noires. Cependant, l’utilisation d’un insecticide, même biologique, dans l’environnement et la possible exposition de la population humaine vient poser la question de sa sécurité pour la santé publique. En 1995, à la demande du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS), le Comité de santé environnementale du Québec (CSE) avait produit un avis scientifique sur l’utilisation du Bt en milieux forestier, agricole et urbain. Dans le contexte de l’arrivée possible du virus du Nil occidental au Québec dans les prochaines années, la mise à jour de cet avis s’avère essentiel. Notons cependant que, puisqu’il existe peu de documentation spécifique sur les effets sur la santé humaine et animale du Bti, l’information présentée dans cet article discute en général de l’innocuité du Bt et de ses différentes souches.