Déchets et sols pollués

Surveillance biologique de l’exposition aux hydrocarbures aromatiques polycycliques d’origine industrielle à Baie-Comeau

En 2002, l’aluminerie de Baie-Comeau découvrait qu’à certains endroits les concentrations de benzo(a)pyrène B(a)P, un hydrocarbure aromatique polycyclique (HAP), dans les sols résidentiels d’une partie du quartier Saint- Georges dépassaient les critères fixés par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs.

Suite à ce constat, une campagne d’échantillonnage a été effectuée. Celle-ci a permis d’identifier que les sols de 135 terrains de certaines rues du quartier Saint-Georges étaient contaminés en HAP. Malgré le fait que ces terrains aient été réhabilités afin de les remettre dans leur état initial et que les résidants de la zone ciblée de ce quartier aient reçu l’assurance de la Direction de la santé publique de la Côte-Nord que leur santé n’était pas menacée, ceux-ci demeuraient tout de même inquiets de la situation en regard de leur santé.

Étant donné le potentiel cancérogène de plusieurs substances de la famille des HAP et le fait que les alumineries qui utilisent la technologie Söderberg émettent des concentrations atmosphériques de HAP non négligeables, il devenait donc important d’évaluer l’exposition à ces substances auprès de la population générale du quartier Saint-Georges résidant à proximité de l’aluminerie.

Un programme de surveillance biologique de l’exposition aux HAP d’origine industrielle auprès des citoyens du quartier Saint-Georges résidant à proximité de l’aluminerie a donc été mis en place. L’intérêt d’une telle étude était d’évaluer, à partir de mesures urinaires répétées d’indicateurs biologiques, si les rejets atmosphériques de HAP émis par l’aluminerie de Baie- Comeau et le fait de demeurer à proximité de l’aluminerie contribuaient à augmenter significativement les doses absorbées de HAP par rapport à un groupe témoin, tout en tenant compte de facteurs de confusion potentiels.

Évaluation de l’impact sanitaire environnemental de sources ponctuelles d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) à Sydney en Nouvelle-Écosse

De 1901 à 1988, les émissions d’aérosols et de gaz et les rejets solides et liquides de la cokerie et de l’aciérie de Sydney ont sévèrement pollué l’air, l’eau (ruisseaux et havre portuaire), les sédiments du havre, et les sols de la ville et des alentours de cette petite ville côtière (environ 30 000 habitants en 1960) de la Nouvelle-Écosse, une province canadienne dans l’Atlantique. Jusqu’en 1988, année où l’aciérie adopta les fours à arc et où la cokerie ferma ses portes, les travailleurs étaient fortement exposés aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) (autour de 10 000 ng/m3 de BaP d’après une revue d’autres cokeries)( Armstrong et al. 2004).

Les résidents de Sydney étaient aussi surexposés aux HAPs et autres polluants. En 1985, une étude de mortalité réalisée par Santé et Bien-être social Canada a mis en évidence des excès manifestes de mortalité par cancers, de maladies cardiovasculaires et respiratoires dans la population de 35 à 69 ans de Sydney et du comté du Cap-Breton (Mao et al. 1985).