En 2002, l’aluminerie de Baie-Comeau découvrait qu’à certains endroits les concentrations de benzo(a)pyrène B(a)P, un hydrocarbure aromatique polycyclique (HAP), dans les sols résidentiels d’une partie du quartier Saint- Georges dépassaient les critères fixés par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs.
Suite à ce constat, une campagne d’échantillonnage a été effectuée. Celle-ci a permis d’identifier que les sols de 135 terrains de certaines rues du quartier Saint-Georges étaient contaminés en HAP. Malgré le fait que ces terrains aient été réhabilités afin de les remettre dans leur état initial et que les résidants de la zone ciblée de ce quartier aient reçu l’assurance de la Direction de la santé publique de la Côte-Nord que leur santé n’était pas menacée, ceux-ci demeuraient tout de même inquiets de la situation en regard de leur santé.
Étant donné le potentiel cancérogène de plusieurs substances de la famille des HAP et le fait que les alumineries qui utilisent la technologie Söderberg émettent des concentrations atmosphériques de HAP non négligeables, il devenait donc important d’évaluer l’exposition à ces substances auprès de la population générale du quartier Saint-Georges résidant à proximité de l’aluminerie.
Un programme de surveillance biologique de l’exposition aux HAP d’origine industrielle auprès des citoyens du quartier Saint-Georges résidant à proximité de l’aluminerie a donc été mis en place. L’intérêt d’une telle étude était d’évaluer, à partir de mesures urinaires répétées d’indicateurs biologiques, si les rejets atmosphériques de HAP émis par l’aluminerie de Baie- Comeau et le fait de demeurer à proximité de l’aluminerie contribuaient à augmenter significativement les doses absorbées de HAP par rapport à un groupe témoin, tout en tenant compte de facteurs de confusion potentiels.