Depuis quelques années, les conséquences sur la santé humaine des changements climatiques dans les agglomérations urbaines font de plus en plus l’objet d’études scientifiques. On pensera notamment aux différents rapports émis par le GIEC. Certaines pratiques typiquement urbaines y ont ainsi été remises en question, tant par leur impact sur l’environnement que sur la santé. Le recouvrement de terrains de sport par un revêtement de gazon synthétique est l’une de ces pratiques qui suscitent des interrogations en provenance des milieux politiques, scientifiques et citoyens.
Inventés en 1964 par l’entreprise américaine Astroturf, les revêtements en gazon artificiel ont révolutionné le monde du sport avec une promesse : il serait enfin possible de s’adonner au soccer, au rugby ou même à l’équitation sur une surface moins dépendante des conditions climatiques. Les sécheresses ont certainement contribué à l’intérêt porté à cette technologie. Avec les années, les terrains synthétiques ont évolué et sont aujourd’hui considérés comme une option sérieuse lors de la création ou de la réfection d’un terrain à vocations sportives ou récréatives.
Au Québec, le quartier Saint-Paul-Émard, dans le sud-ouest de Montréal, a récemment été le théâtre d’un débat politique à ce sujet. En effet, l’ancienne équipe municipale de l’Arrondissement avait prévu d’y faire installer un terrain en gazon synthétique en 2014-2015. Lors de sa présentation publique, le projet a toutefois mené un certain nombre de citoyens à se prononcer en défaveur de ce projet en invoquant la survenue de risques potentiels pour la santé humaine liés à l’amplification de l’effet d’îlot de chaleur urbain et, plus largement, à l’impact sur la pollution environnementale.
Ce débat soulève quelques questions de santé publique : que disent donc les études et les experts à ce propos?