Stratégie gouvernementale de développement durable - l’INSPQ en Commission parlementaire
Le 30 janvier dernier, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) s’est présenté en Commission parlementaire afin de présenter ses commentaires au projet de Stratégie gouvernementale de développement durable révisée 2015-2020. D’entrée de jeu, l’INSPQ s’est dit très favorable au projet déposé par le ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) en décembre 2014. L’organisation a constaté que la santé se retrouve au cœur de la Stratégie et s’arrime aux préoccupations de la santé publique. L’INSPQ insiste sur le fait que le développement durable contribue au maintien et à l’amélioration de la santé et du bien-être en favorisant l’action sur les déterminants de la santé.
En matière de santé environnementale, l’INSPQ s’est dit enthousiaste de constater que la Stratégie souhaite mettre de l’avant des mesures qui contribueront à l’amélioration de la qualité de l’air intérieur, ce qui est un progrès fort notable. « Que ce soit au domicile, au travail ou dans un lieu public, la salubrité des lieux et la qualité de l’air intérieur sont des facteurs essentiels à la santé. La prévalence de certains problèmes de santé associés à l’air intérieur, tels que l’asthme allergique, demeure très élevée au Québec. Plusieurs groupes de la population québécoise y sont sensibles, comme les jeunes enfants, les personnes souffrant d’allergie ou d’asthme, les femmes enceintes et les personnes habitant des quartiers défavorisés. La salubrité et la qualité de l’air intérieur n’ont fait jusqu’à présent l’objet que de peu de politiques et d’actions gouvernementales bien concertées. »
Par ailleurs, l’INSPQ a constaté que la Stratégie omet le problème du bruit environnemental, alors qu’au moins 500 000 Québécois sont exposés à des niveaux de bruits nuisibles dans leur environnement hors travail. « Les principales sources de bruits sont celles liées au transport routier, ferroviaire, et aérien. Dans la littérature scientifique, le bruit est une pollution qui a une influence sur l’état de santé, la qualité de vie et le bien-être d’une population. Il peut occasionner des effets sur la santé, dont la perte auditive, des perturbations du sommeil et des maladies cardiovasculaires. Le bruit a aussi des effets au plan psychosocial (détérioration du voisinage, isolement social, anxiété, trouble d’apprentissage scolaire) et économique (baisse de valeur foncière). Le bruit est souvent un marqueur des inégalités sociales. Plusieurs solutions démontrées efficaces permettent de diminuer l’exposition au bruit, comme l’utilisation d’écrans antibruit, la diminution de la vitesse ou encore le contrôle de l’horaire des activités commerciales bruyantes. Il est aussi bien démontré que l’implantation de ces solutions nécessite des actions gouvernementales cohérentes. »
Finalement, l’INSPQ a réagi favorablement à l’intégration de la lutte contre les changements climatiques dans la stratégie 2015-2020, particulièrement à l’objectif visant le renforcement de la résilience des collectivités par l’adaptation aux changements climatiques et la prévention des sinistres naturels.
D’autres éléments concernant notamment la mobilité durable, l’aménagement du territoire et les inégalités sociales de santé ont été soulevés dans le mémoire.
La nouvelle Stratégie conduira les ministères et organismes à adopter un nouveau Plan d’action de développement durable pour leur organisation respective. [MB]
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