La démence, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques sont trois maladies neurodégénératives parmi les plus communes et affectant au moins 55 millions de personnes dans le monde. À ce jour, les causes de ces maladies demeurent largement incertaines, et, comme elles sont incurables, l’identification de facteurs de risques modifiables associés à ces maladies est primordiale, notamment pour mettre en place des stratégies de prévention.
Une récente hypothèse suggère que l’exposition au trafic routier pourrait être un facteur de risque associé au déclin cognitif et aux pathologies neurodégénératives. Cette hypothèse est supportée notamment par l’émergence de preuves provenant d’études toxicologiques chez l’animal ainsi que par des études épidémiologiques qui sous-tendent que le bruit et la pollution de l’air pourraient occasionner des effets neurologiques néfastes. Toutefois, les études s’intéressant au bruit ou à la pollution de l’air et à leurs potentiels effets sur les maladies dégénératives affectant les fonctions cognitives sont peu nombreuses, et celles de nature épidémiologique sont limitées par l’effectif de la population étudiée et leur design souvent de type transversal qui ne permet pas d’appuyer l’inférence causale.
Dans une étude récemment publiée dans la revue The Lancet, Chen et al. ont investigué, à partir d’une large cohorte basée sur la population ontarienne, l'association entre la proximité résidentielle aux routes majeures et l’incidence de maladies neurodégénératives, plus précisément la démence, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques. Cette étude est résumée dans les paragraphes qui suivent.