2 septembre 2010

Revue systématique sur les effets cardiovasculaires liés à la pollution de l’air extérieur

Publication

Si les liens entre les effets sanitaires liés à l’exposition aux particules fines de l’air sont relativement bien connus, les études épidémiologiques et celles examinant les effets physiologiques cardiovasculaires le sont beaucoup moins lorsqu’il s’agit d’expositions quotidiennes de courte durée.

Une revue systématique préparée par Brugan et al. traite de cet enjeu dans l’article « Cardiovascular effects of sub-daily levels of ambient fine particles : a systematic review » (Environmental Health 2010, 9:26). Pour se faire, seules les études épidémiologiques et expérimentales menées chez les personnes de plus de 18 ans ont été conservées après examen des parutions datant de 1996 à 2008 à partir de Medline et Elsevier’s EMBase.

Des 231 articles identifiés, 49 ont satisfait les critères d’inclusion. De ce nombre, 17 concernaient la relation entre les expositions de courte durée aux matières particulaires et les effets cardiovasculaires. Les études sont regroupées à l’aide de tableaux portant soit sur les effets cardiovasculaires (sous-décalage du segment ST, arythmie ou fibrillation, infarctus du myocarde ou arrêt cardiaque), soit sur les mécanismes pouvant conduire à des effets cardiovasculaires (vasoconstriction, coagulation). Les éléments retenus dans la description des études sont : design de l’étude, population, caractéristiques de l’exposition (par ex. moyenne, étendue des valeurs, intervalles de confiance, durée, mise en évidence d’une association statistique).

Les résultats tirés des études épidémiologiques retenues dans la revue systématique indiquent que l’exposition de courte durée à des matières particulaires est associée à l’infarctus du myocarde et à des événements ischémiques chez les personnes âgées. Elles suggèrent également l’existence d’un mécanisme biologique plausible impliquant le système nerveux autonome alors que les études expérimentales révèlent une dysfonction vasomotrice qui pourrait aussi être reliée à la survenue d’infarctus du myocarde et d’événements ischémiques.

Bien que des études supplémentaires permettraient de clarifier davantage le lien entre exposition de courte durée et effets cardiovasculaires, les auteurs sont d’avis que les effets sont suffisants pour conseiller aux individus aux prises avec des maladies cardiovasculaires d’éviter les situations mettant en cause ce type d’exposition. [CL]