2 décembre 2010

Potentiel d’épuration de l’air intérieur par les plantes

Brèves d'actualité

Le recours à certains types de plantes pour améliorer la qualité de l’air intérieur a fait l’objet ces derniers temps d’une médiatisation importante, suscitant de grandes attentes de la part de la population. L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur, en collaboration avec la Faculté de Pharmacie de Lille et l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie), a fait le point sur la question à l’occasion d’un séminaire organisé au mois de mai dernier.

Dans son bulletin de juin 2010, l’Observatoire précise notamment que des études sont menées depuis plus de deux décennies dans le but de mettre en évidence la capacité des plantes à épurer l’air intérieur. À ce jour, une centaine d’espèces ont fait l’objet d’études à travers le monde. Trois familles y sont principalement représentées : les Aracées, les Araliacées et les Agavacées. En laboratoire, sous des conditions contrôlées, certains végétaux ont montré leur capacité à éliminer des polluants gazeux présents dans l’air intérieur. Sur le plan physiologique, la captation des polluants par les végétaux met en jeu des mécanismes qui se situent soit au niveau de l’appareil aérien, soit au niveau du système racinaire, via un transit par le substrat.

Peu d’études ont cependant pu démontrer l’efficacité des plantes en pots à épurer l’air intérieur à l’échelle d’une pièce, que celle-ci soit une chambre ou un bureau. En fait, selon les auteurs, trop peu d’expérimentation ont été menées en conditions réelles (faibles concentrations de polluants, mélange de substances, ventilation réaliste des locaux, volume d’air à épurer, etc.).

Il apparaît ainsi que dans l’état actuel des connaissances, il s’avèrerait tout à fait prématuré d’attribuer aux plantes la capacité d’épuration de l’air. De ce fait, il n’est pas possible, à l’heure actuelle, d’émettre des recommandations pratiques en ce sens pour le grand public. [JML]

Photo : C. Laliberté