Plan global européen destiné à réduire les risques environnementaux pour la santé
C’est à l’occasion de la Cinquième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé, tenue à Parme en Italie au mois de mars dernier, que 53 États européens ont adopté une déclaration dans laquelle ils s’engagent à réduire, au cours de cette prochaine décennie, les effets sanitaires négatifs des menaces environnementales. Intitulé « Protéger la santé des enfants dans un environnement en mutation », cette conférence s’inscrivait dans le cadre du processus européen Environnement et santé qui a été mis en œuvre il y a plus de 20 ans.
Aux termes de la Déclaration et de l’Engagement à agir, les gouvernements participants ont convenu de mettre en œuvre des programmes nationaux afin d’assurer l’égalité des chances à tous les enfants d’ici 2020, à savoir garantir l’accès à l’eau salubre et à un assainissement adéquat, des conditions propices à l’activité physique et à l’adoption d’un régime alimentaire équilibré, une qualité de l’air améliorée et un environnement exempt de produits chimiques toxiques. D’un même élan, les gouvernements s’engagent à s’attaquer aux effets négatifs du changement climatique sur la santé et à niveler les inégalités sociales en termes d’exposition aux risques. Ils comptent veiller à placer la santé au centre du développement socioéconomique en consentant un investissement accru aux nouvelles technologies et aux emplois verts.
De façon plus spécifique, le texte adopté prévoit certaines actions prioritaires visant à réduire les risques induits par les changements climatiques. Les délégués ont ainsi convenu de renforcer les systèmes d’alerte rapide, de surveillance et de préparation en cas d’événements météorologiques extrêmes et de flambées de maladies. Ils se sont également entendus pour accorder une plus grande responsabilité au secteur de la santé en préconisant la mise en place de mesures de prévention telle l’accessibilité aux soins de santé primaires. Sur le plan politique et stratégique, les gouvernements européens ont réitéré leur engagement à intégrer les questions de santé aux mesures d’atténuation des changements climatiques et d’adaptation à ceux-ci, et ce, dans tous les secteurs d’activité. L’intégration des questions environnementales et sanitaires dans les politiques ciblant les secteurs des transports, de l’énergie, de l’industrie ou de l’agriculture permettrait de réduire leur impact respectif et d’éviter les coûts liés à l’inaction. Les objectifs en matière d’environnement et de santé pourraient aussi motiver l’innovation et la compétitivité dans l’ensemble de ces secteurs.
Constituant une étape importante dans la conjugaison des efforts locaux, nationaux et internationaux dans l’élaboration de politiques socioéconomiques s’attaquant aux problèmes d’environnement et de santé, la Déclaration de Parme est un outil intersectoriel susceptible de susciter un vif intérêt bien au-delà des frontières de l’Europe. Les ministres des 53 États membres de la Région européenne se réuniront à nouveau à l’occasion de la Sixième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé prévue en 2016. [Patrick Poulin, INSPQ]