19 juin 2015

La contribution anthropique aux changements climatiques

Brèves d'actualité

Deux chercheurs de l’Institute for Atmospheric and Climate Science, à Zurich, ont récemment publié une étude dans Nature Climate Change faisant état de certains travaux qu’ils ont réalisés. En analysant les vagues de chaleur et les précipitations à partir de 25 modèles climatiques, de 1901 à 2005, ainsi qu’une projection de 2006 à 2011, ils ont déterminé la fraction des événements de précipitions extrêmes et des vagues de chaleur attribuable à la production anthropique de gaz à effet de serre. Les températures étant globalement de 0,85oC plus chaude qu’à l’époque préindustrielle, ils ont ainsi déterminé que 18 % des événements de précipitations extrêmes étaient attribuables à l’humain, à l’heure actuelle. De la même façon, la proportion de températures extrêmes attribuées à l’humain est actuellement chiffrée à 75 %.

Les chercheurs ont aussi étudié plusieurs scénarios de réchauffement, notamment une augmentation de température de 2oC, soit la prévision d’augmentation de température d’ici 2040, si la tendance se maintient (bien que les Nations Unies envisagent plutôt un réchauffement entre 4 et 5oC). Cette augmentation marquée de température ferait passer l’influence anthropique des précipitations extrêmes à 40 %. Ainsi, des événements qui se produisaient une fois tous les trente ans à l’époque préindustrielle pourraient avoir une fréquence plus rapprochée, soit tous les 10 ou 20 ans. En matière de températures extrêmes, le scénario d’un réchauffement de 2oC ferait passer la proportion attribuable à l’être humain à 96 %.

En entrevue, l’un des auteurs rappelle que de nombreuses études confirment que l’influence humaine sur le système climatique est claire et que le réchauffement de la planète depuis le milieu du 20e siècle est causé par l’humain. Par ailleurs, il mentionne qu’il souhaite que ces résultats ne soient pas vains et qu’ils permettent de faire des liens avec les impacts des conditions météorologiques extrêmes sur le terrain. Il met en évidence l’importance de s’adapter et de préparer les communautés aux catastrophes. « Nous pouvons nous adapter à certaines choses en construisant de meilleures infrastructures, en adoptant une meilleure planification, en assurant une meilleure gestion de la réponse des autorités en cas de désastre, etc. » Il mentionne les ouragans Sandy (New York, 2012) et Katrina (Nouvelle-Orléans, 2005) en terme de préparation et d’infrastructures, alors que les deux tempêtes avaient été prédites par les scientifiques du climat. Pour Sandy, les autorités ont évacué la ville avant la tempête et, malgré les coûts importants de la catastrophe, le bilan des décès a été de 50 morts. À l’opposé, dans le cas de Katrina, plus de 1 800 décès ont été recensés alors que les autorités n’étaient pas préparées, que les infrastructures étaient mauvaises et la réponse faible. « En prenant de meilleures décisions, nous pouvons nous améliorer et être moins vulnérables. » [MB]

Sources :

www.nature.com/nclimate/journal/v5/n6/full/nclimate2617.html

www.theweathernetwork.com/news/articles/study-75-per-cent-of-extreme-hot-days-due-to-climate-change/50234