La combustion du bois et du charbon, quels sont les enjeux sanitaires pour l’Europe et l’Amérique du Nord?
On reconnaît depuis plusieurs années la contribution du chauffage domestique au bois à la pollution de l’air, extérieur comme intérieur. Une recherche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a permis de mesurer des effets importants sur la santé associés à cette source de pollution, principalement sur la morbidité et la mortalité respiratoire et cardiovasculaire. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait paraître au début de 2015 une synthèse de ces connaissances ayant pour titre Residential heating with wood and coal : health impacts and policy options in Europe and North America, en y ajoutant de nombreuses options stratégiques dans le but de s’attaquer au problème, en particulier en contexte européen et nord-américain.
Le bois, à l’instar du charbon, ne constitue pas la première source d’énergie pour le chauffage dans ces régions, l’enjeu est de taille, car la combustion du bois contribue à la formation de PM2, 5 (matières particulaires de 2,5 micromètres, respirables), reconnues pour ses effets nocifs. De plus, les statistiques sur la tendance des émissions résidentielles de PM2, 5 montrent une augmentation de ces particules, notamment aux États-Unis, même si en terme absolu (en million de tonnes), elles ont révélé une diminution constante depuis les années 1990.
En fait, pour l’OMS, le contexte social et énergétique actuel va favoriser une augmentation de l’utilisation du bois comme combustible pour le chauffage, accroissant ainsi la concentration de PM2, 5 dans l’atmosphère. Mais comment? Parce que le bois est considéré comme un combustible bioénergétique et renouvelable, par opposition aux énergies fossiles qui jouent un rôle dans les changements climatiques, son utilisation pourrait être encouragée et soutenue. C’est du moins un véritable motif d’inquiétude pour l’organisation internationale qui constate que les questions de santé ne sont pas toujours prises en considération dans les politiques publiques concernant l’environnement et l’efficacité énergétique. Plusieurs suggestions pour réduire la contribution du bois comme source de pollution sont présentées aux administrations nationales, régionales ou locales ainsi qu’aux décideurs politiques et le grand public. [CL]
Le document est disponible pour téléchargement sur le site de l’OMS (en anglais et en russe) www.euro.who.int/fr/publications/abstracts/residential-heating-with-wood-and-coal-health-impacts-and-policy-options-in-europe-and-north-america