2 septembre 2010

Infestation de puces chez des étudiants en maçonnerie

Brèves d'actualité

La Direction de santé publique de l’Outaouais a reçu en juillet dernier une plainte du service de garde en santé publique concernant un évènement qui semblait être associé à des morsures d’insectes. Étonnamment, le lieu concerné était un centre de formation professionnelle, et plus précisément une classe de formation en maçonnerie destinée aux adultes. Sur un total de 17 élèves, une dizaine d’entre eux présentaient des symptômes qui, d’après les photos fournies montrant les jambes et le tronc des individus touchés, semblaient être associés à des morsures de puce. Mais quelle pouvait bien être l’origine de cette infestation qui durait depuis plusieurs jours déjà?

C’est en se rendant sur les lieux que les représentants de la santé publique ont pu mieux apprécier le déroulement des événements. Le sable utilisé par les étudiants en maçonnerie arrivait par camion d’un fournisseur externe et était entreposé dans le local qui servait de salle de cours pour le montage de murs de brique. En y regardant de plus près, les représentants ont constaté que les puces provenaient du sable en question. Après une courte recherche sur la biologie de ces insectes, ils réalisèrent qu’il s'agissait vraisemblablement de puces de chats (Ctenocephalides felis), ces derniers ayant probablement eu accès au sable entreposé chez le fournisseur.

Les puces, dont l’espèce Ctenocephalides felis, possèdent un cycle de vie à métamorphose complète (œuf, larve, nymphe, adulte). La puce adulte peut rester enfermée plusieurs mois dans l’enveloppe de la nymphe (cocon) jusqu'à ce que des conditions ambiantes favorables à s’alimenter l'en fassent sortir, telles qu’une augmentation de température et des concentrations de dioxyde de carbone ou encore la présence de vibrations. L’utilisation du sable par les élèves dans la production du ciment a donc procuré ces conditions aux puces qui se sont alors attaquées à ceux-ci, leurs hôtes naturels, les chats et les chiens, n’étant alors pas disponibles. Après avoir fait désinfecter le local par un exterminateur, la solution retenue a été d’entreposer le sable à l’extérieur, et d’y préparer le mortier.

Dans ce genre de situation, on comprend bien pourquoi il s’avère difficile pour les personnes atteintes d’établir un lien entre les symptômes dont elles souffrent et l’origine de ces derniers. Ce type de demande est plutôt inusité en santé publique mais constitue un précédent qui peut servir ultérieurement à les traiter plus promptement. [JML]

Source : Louis-Marie Poissant, DSP de l’Outaouais