15 juin 2011

Genpatsu-shinsai au Japon

Brèves d'actualité

Genpatsu-shinsai est une expression japonaise créée pour désigner un accident nucléaire survenu à la suite d’un fort séisme.

Le 11 mars 2011, un puissant séisme, de magnitude 8,9 sur l’échelle de Richter, est survenu au large de la côte nord-est du Japon provoquant un tsunami qui a déferlé sur le littoral de cette région du pays. D’importants dommages matériels ont été observés et des défaillances ont été rapportées dans de nombreuses installations nucléaires japonaises, affectant particulièrement la centrale de Fukushima Daiichi située à un peu plus de 200 km au nord de Tokyo. Actuellement, l’Agence japonaise de sûreté nucléaire (NISA) classe l’accident de Fukushima Daiichi au niveau 7, soit celui le plus élevé sur l’échelle internationale des événements nucléaires (INES).

Bien que l’accident de Fukushima constitue un événement grave, il ne peut être considéré identique à celui survenu à Tchernobyl. En effet, une estimation réalisée par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) suggère que les rejets de Fukushima représentent environ 10 % de ceux observés en 1986 lors de l’accident de Tchernobyl pour les radioéléments les plus volatils.

Dans la gestion de cette urgence, les efforts de réponse ont notamment porté sur l’évacuation de la chaleur issue du combustible présent dans les réacteurs nucléaires ou entreposé dans des piscines de déchets radioactifs. Les dommages infligés au réseau électrique de la centrale, aux sources d’énergie auxiliaires (d’urgence) et aux systèmes de refroidissement ont entraîné la surchauffe et la fonte du combustible contenu dans les réacteurs, cascade d’évènements nommée « fusion du cœur ». Ceci aurait occasionné une perte de l’intégrité des enceintes de confinement, soit les barrières de protection contre le rejet de polluants radioactifs dans l’environnement. Selon l’IRSN, le panache engendré était constitué de césium 137, d’iode 131 et d’autres radionucléides volatils relâchés lors de la dégradation du combustible. L’IRSN, de concert avec Météo-France, a réalisé une modélisation de la dispersion des rejets radioactifs de l’accident de Fukushima dans l’atmosphère à l’échelle mondiale, pour la période du 12 mars au 12 avril 2011.

Dans la foulée de ces événements, l’évacuation de la population résidant à proximité de la centrale et la mise à l’abri ont rapidement été mises en œuvre par les autorités japonaises afin de minimiser l’exposition aux rayonnements ionisants et de prévenir le développement ou l’aggravation d’effets néfastes sur la santé. Des comprimés d’iode ont aussi été distribués à la population.

Au Canada comme à l’étranger, la population s’est interrogée sur les impacts potentiels des rejets et des masses d’air contaminées sur leur santé. D’après Santé Canada, les centrales nucléaires japonaises endommagées ne représentent pas de risques significatifs pour la santé et la sécurité et ne nécessitent pas de précautions particulières pour la population canadienne. Santé Canada précise que compte tenu de la distance qui sépare le Japon du Canada, les polluants radioactifs rejetés de la centrale de Fukushima devraient se disperser au-dessus de l’océan et leur concentration dans l’air diminuera à un niveau représentant un risque négligeable pour la santé avant d’atteindre le pays. Santé Canada poursuit néanmoins ses activités de surveillance du rayonnement sur l’ensemble du territoire. [PP]

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