Gazons synthétiques : nouvel avis de la DSP Montréal
La Direction de santé publique de Montréal (DSP), à la demande d’une école sur son territoire, a publié un avis concernant les risques que peuvent représenter les composantes d’un gazon synthétique pour la santé des élèves. La DSP a émis ses conclusions et recommandations après avoir fait le point sur les risques sanitaires, le risque de cancer, les connaissances concernant les nanoparticules issues des granulats de pneus utilisés comme matériel de remplissage des gazons synthétiques et la température plus élevée. Les plus récentes recommandations émises par les organismes de santé publique ont aussi été considérées.
Ainsi, la DSP de Montréal conclut que « les risques à la santé reliés à l’utilisation de ce type de surface sont non significatifs et que, conséquemment, les joueurs peuvent pratiquer leur sport sur ce type de surface en toute sécurité ».
La DSP mentionne qu’il apparaît peu probable que la concentration de nanoparticules au-dessus d’un gazon synthétique soit significativement différente de celle présente dans l’air ambiant. Toutefois, comme il s’agit de nouvelles technologies et que la recherche sur ces nanoparticules se poursuivra, la DSP maintiendra sa veille de la littérature scientifique à ce sujet.
Devant la capacité des gazons synthétiques de retenir la chaleur, la DSP recommande d’être prudent avec les jeunes sportifs qui s’entraînent sur ces terrains, en s’assurant qu’ils demeurent bien hydratés, qu’ils fassent plus de pauses à l’ombre et qu’ils réduisent, au besoin, l’intensité de l’effort physique. La DSP souligne qu’une bonne façon de réduire la chaleur est de planter des arbres autour de ces terrains.
Finalement, la DSP indique que les bonnes pratiques d’hygiène sont recommandées : lavage des mains après le jeu sur le terrain, surveillance des plus jeunes pour éviter qu’ils ingèrent les particules et éviter de manger sur le terrain.
Les recommandations de la DSP de Montréal sont en conformité avec celles émises par le Toronto Public Health au printemps 2015, lors d’une évaluation des impacts à la santé. Dans son étude, le Toronto Public Health mentionnait par ailleurs la perte de biodiversité que représentent les gazons synthétiques, les risques de contamination des eaux de ruissellement (des substances dangereuses provenant des granulats peuvent ruisseler et contaminer les eaux souterraines ou de surface) et le plus grand risque de blessures par abrasion de la peau, pouvant conduire à des infections cutanées, entre autres. [MB]
Sources :
Direction régionale de santé publique de Montréal du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (2015) Gazon synthétique en milieu scolaire : évaluation des risques à la santé. 32 p.
Toronto Public Health (2015). Health Impact Assessment of the Use of Artificial Turf in Toronto. Ville de Toronto, 82 p.