Air intérieur

Seuils de température sécuritaires en milieux intérieurs : état des connaissances

Dans le but de brosser un portrait des avenues méthodologiques utiles pour définir des seuils de température élevée sécuritaires en milieu intérieur pour le Québec, les auteurs du présent article ont réalisé une revue de la littérature scientifique portant sur l’identification de seuils de température élevée sécuritaires en milieu intérieur fondés sur des effets à la santé. Les résultats de cette recherche littéraire n’ont toutefois pas permis de cibler une avenue unique et consensuelle pouvant mener à la détermination d’un tel seuil. Cette dernière s’avère une démarche complexe et la réalisation d’études additionnelles s’avère nécessaire pour être en mesure de mener ce travail à terme. Il est à noter que cet article constitue une synthèse des résultats des travaux menés par une résidente (soit l’auteure principale) au cours d’un bref stage à l’INSPQ.

Logements insalubres cherchent partenaires pour partage de responsabilités : compte rendu de la journée thématique des JASP 2018

D’importantes difficultés perdurent toujours au Québec quant à la prise en charge et à la résolution des problèmes d’insalubrité dans les logements. Un nouveau guide réalisé par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) en 2017 proposait d’entreprendre une réflexion pour assurer une prise en charge intégrée des situations d’insalubrité. Pour ce faire, une journée thématique a été organisée aux 22e Journées annuelles de santé publique (JASP) et a permis de réunir un éventail d’acteurs. Différents enjeux ont été abordés, comme la complexité des situations d’insalubrité, l’absence de réglementation municipale, la variabilité des interventions, les délais judiciaires, le manque de ressource et de financement, etc. Face à ces défis, plusieurs pistes de solution ont été proposées (ex. : ententes intersectorielles, code du logement provincial, sensibilisation, politiques globales et intégrées, etc.), mais il demeure que le partage des responsabilités et la collaboration entre partenaires dans le cadre de leurs mandats respectifs doivent être encouragés pour permettre la résolution de problématiques d’insalubrité complexes.

Synthèse des résultats du projet IVAIRE : Étude randomisée concernant l’impact de la ventilation sur la qualité de l’air intérieur et la santé respiratoire des enfants asthmatiques dans les habitations

Depuis le début des années 1980, les bâtiments d’habitations ont été graduellement conçus et construits de façon à optimiser leur efficacité énergétique, faisant en sorte qu’ils soient mieux isolés et plus étanches à l’air que les bâtiments érigés antérieurement. Parallèlement aux bénéfices engendrés par l’application de ces nouveaux procédés de construction sur l’efficacité énergétique, la ventilation naturelle passive, c’est-à-dire l’infiltration et l’exfiltration de l’air par les interstices de l’enveloppe des bâtiments, s’en trouve fortement réduite. L’installation de dispositifs de ventilation mécanique centralisée s’avère alors nécessaire pour assurer le maintien de la qualité de l’air des pièces habitables. À cet égard, il est important de noter qu’au Canada, le Code national du bâtiment (CNB) prescrit des taux minimums de renouvellement d’air par pièce ou espace habitable, équivalant approximativement à un taux global de 0,3 changement d’air à l’heure. 

Il est par ailleurs admis que les enfants en bas âge, plus particulièrement les enfants asthmatiques, constituent une population vulnérable à une exposition aux contaminants de l’air intérieur (Franklin, 2007; Hulin et al., 2012). Certaines études suggèrent qu’une augmentation de la ventilation (entraînant une diminution concomitante de la concentration des contaminants de l’air intérieur) peut réduire les symptômes respiratoires des enfants asthmatiques résidant dans des bâtiments en pays nordiques (Sundell et al., 2011).

C’est dans l’optique de consolider les éléments de preuve que l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et le Conseil national de recherche du Canada (CNRC), en collaboration avec la clinique d’asthme du Centre mère-enfant Soleil du Centre hospitalier universitaire de Québec(CHUQ), ont développé un projet de recherche dont le principal objectif était d’évaluer l’effet de l’augmentation du taux de ventilation dans des maisons unifamiliales sur la qualité de l’air intérieur et la santé respiratoire des enfants asthmatiques.

L’insalubrité dans l’habitation : vers une approche commune au Québec?

L’amélioration des conditions d’hygiène, notamment la qualité de l’air intérieur et les conditions de vie dans les habitations québécoises, constitue un enjeu de santé publique qui préoccupe les autorités provinciales et municipales depuis la fin du XIXe siècle. À cette époque, la croissance démographique, le développement industriel et les nouvelles connaissances sur la transmission des maladies infectieuses imposaient et rendaient possible à la fois la mise en place de mesures d’hygiène publique mieux structurées1.

Au cours des dernières décennies, l’augmentation du nombre de plaintes et de demandes d’information aux Directions de santé publique (DSP) de la part de citoyens témoigne de la persistance et de l’ampleur du problème2. Le manque d’entretien du parc immobilier, l’étanchéité accrue des nouvelles habitations et le vieillissement de la population sont susceptibles de contribuer, au cours des années à venir, à une diminution de la qualité de l’environnement intérieur ainsi qu’à la réémergence de conditions pouvant mener à des situations d’insalubrité.

Au Québec, l’insalubrité résidentielle est de compétence municipale. Cependant, on observe parfois la présence de zones grises en matière de gestion des situations d’insalubrité, faisant ainsi en sorte que divers intervenants peuvent être sollicités afin de donner suite à la déclaration d’un cas problématique (p. ex. inspecteurs municipaux, professionnels de santé publique, intervenants en services sociaux, pompiers, etc.). L’établissement d’une collaboration étroite entre ces intervenants apparaît donc primordial pour gérer efficacement de telles situations. À l’heure actuelle, l’absence de définition légale relative au concept d’insalubrité, ainsi que la disparité des outils généralement utilisés dans la gestion de ces situations, nuisent à la collaboration entre les divers partenaires.

Expositions dans l’environnement intérieur et exacerbation de l’asthme : mise à jour de la revue de l’Institute of Medicine (IOM) publiée en 2000

Considérant que les gens passent la majeure partie de leur temps à l’intérieur, la relation entre l’exposition aux différents contaminants retrouvés dans cet environnement et la santé respiratoire, notamment les symptômes associés à l’asthme, fait depuis de nombreuses années l’objet d’une attention particulière. Une revue des articles scientifiques publiés entre 2000 et 2013 traitant de la relation entre diverses expositions dans l’environnement intérieur et l’exacerbation de l’asthme a été réalisée récemment par Kanchongkittiphon et coll. (2015). L’objectif poursuivi était de mettre à jour les conclusions publiées en 2000 par le Committee on the Assessment of Asthma and Indoor Air de l’Institute of Medicine (IOM, 2000).

Les auteurs ont exclu de cette revue les expositions aux agents infectieux et aux contaminants intérieurs en provenance de l’extérieur. La force de la preuve (evidence) scientifique à l’égard de la relation entre l’exacerbation de l’asthme et chacune des…

Le radon dans l’eau souterraine de la région des basses-terres du Saint-Laurent; influence de la géologie locale et risque à la santé

Une équipe de chercheurs québécois s’est récemment penchée sur la présence de radon (222Rn) dans les eaux souterraines de la plaine des basses-terres du Saint-Laurent, afin d’estimer le risque sanitaire encouru par les populations établies dans ce secteur de la province. La région investiguée, sélectionnée en raison de sa forte densité de population, s’étend de la ville de Québec (au nord) à la frontière américaine (au sud), de la ville de Sherbrooke (à l’est) à la ville de Trois-Rivières (à l’ouest).

Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui provient de la désintégration de l’uranium (238U) naturellement présent en concentrations variables dans la majorité des substrats géologiques. L’inhalation de radon et de ses descendants radiologiques présents dans l’air intérieur constitue un risque cancérigène pour la santé humaine clairement démontré. D’autre part, le risque associé à l’ingestion du radon par l’entremise de l’eau potable est, pour sa part…

La pollution de l’air, principal risque d’origine environnementale pour la santé

En mars 2014, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publiait des nouvelles données sur les décès prématurés attribuables à la qualité de l’air extérieur et intérieur. Ces dernières estimations, portant à 7 millions le nombre de décès prématurés, mettent évidence le lien très fort entre ces types d’exposition et leur rôle dans la survenue de maladies cardiovasculaires comme les accidents vasculaires cérébraux et les cardiopathies ischémiques, ainsi que le cancer.

Les régions particulièrement touchées sont celles de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental. Les principaux facteurs de risque identifiés par l’OMS au chapitre de la pollution intérieure sont liés à la cuisson sur des réchauds à charbon, à bois ou à combustibles utilisant de la biomasse. Les décès prématurés liés à l’exposition à la pollution atmosphérique sont associés à des sources urbaines et rurales.

L’OMS table sur la publication de ces estimations pour renforcer la prévention des maladies…

Risques sanitaires potentiels associés aux altérations des fondations de bâtiments par la pyrrhotite

La présence de pyrrhotite dans les ouvrages de béton coulé est susceptible d'engendrer leur détérioration. Dans certaines circonstances et de façon indirecte, la présence de pyrrhotite pourrait également favoriser une altération de la qualité de l'air intérieur des bâtiments concernés, et mener à des risques pour la santé du système respiratoire des occupants. La détérioration des fondations de bâtiment pourrait alors favoriser l'infiltration de gaz d'origine souterraine (tel le radon) ou encore d'eau, sous forme liquide ou gazeuse, propice au développement des moisissures, d'acariens et émissions de formaldéhyde en provenance de divers matériaux et fournitures synthétiques. Le contrôle de l'activité volumique du radon, des infiltrations d'eau et de l'humidité relative pourraient contribuer à diminuer les risques sanitaires indirects identifiés.

Le rapport est disponible en ligne à l’adresse suivante :
www.inspq.qc.ca/publications/1808

Regard sur les composés BTEX dans les habitations canadiennes

Les BTEX forment un groupe de composés organiques volatils (COV) qui comprennent le benzène, le toluène, l’éthylbenzène et les xylènes (m-p-xylènes et o-xylène). Ces composés proviennent de diverses sources (peinture, gaz d’échappement et d’évaporation de véhicules, fumée de combustion du tabac, de l’énergie fossile, matériaux de construction, etc.) et constituent des contaminants de l’air intérieur couramment rencontrés en milieu résidentiel.

À l’instar d’autres composés qui font partie de la famille des COV, l’exposition aux BTEX est susceptible d’engendrer des effets sanitaires de type aigu ou chronique. Alors que les effets issus d’une exposition aigue (irritation des muqueuses du nez, des yeux et de la gorge, étourdissements, tremblements, vomissements) ne s’observent généralement qu’en milieu de travail, les effets sanitaires potentiels associés à une exposition chronique (atteintes au système nerveux, développement de tumeurs cancéreuses, leucémie) sont théoriquement susceptibles de survenir en milieu résidentiel. En dépit des effets sanitaires pouvant être engendrés par les BTEX, peu d’organismes ont développé des lignes directrices concernant la présence de ces composés dans l’air intérieur.

Étude sur l’exposition cumulative en phtalates chez les enfants dans les domiciles et les garderies

Mise en contexte

Les phtalates constituent un groupe de produits chimiques composés d’un noyau benzénique et de deux groupements carboxylates. Dans un article paru récemment, Bekö et al (2013) précisent que les phtalates sont présents dans de nombreux produits de consommation tels les matériaux de construction, le mobilier, les vêtements, les peintures, les emballages alimentaires, les jouets, les produits de soins personnels et pharmaceutiques. Ils peuvent être libérés dans l'environnement par lixiviation, évaporation, migration, abrasion ou application des produits de soins personnels qui en contiennent. Compte tenu de leur utilisation répandue, notamment à titre d’agent plastifiant, l’ensemble de la population est donc exposée en permanence à ces substances.

Un grand nombre d'études réalisées sur l'homme et l'animal ont mis l'accent sur les effets sanitaires possibles que peut engendrer l'exposition aux phtalates. De façon générale, ces substances sont notamment connues…