Les techniques d’épuration extracorporelle, telles que l’hémodialyse, permettent d’accroître l’élimination de certains poisons. Néphrologues et médecins d’urgence doivent collaborer dans le traitement des intoxications aiguës pouvant bénéficier de ces techniques. À ce jour, les critères pour décider quels patients en bénéficieront n’ont pas fait l’objet de revues systématiques. Les données probantes se limitent à des rapports de cas, d’articles d’opinion ou d’éditoriaux, desquels il est difficile d’appliquer des critères spécifiques à l’ensemble des patients. Peu d’études randomisées existent. Régulièrement, des discussions ont lieu entre les équipes pour décider s’il est pertinent d’orienter un patient intoxiqué à une substance potentiellement dialysable vers un centre de dialyse. En attendant l’arrivée de publications de haut grade d’évidence sur cette question, le groupe Extracorporeal treatments in poisoning (EXTRIP) a été mis sur pied pour étudier l’état actuel des connaissances. L’objectif de ce groupe de recherche est d’utiliser une méthodologie rigoureuse (GRADE) afin de systématiser l’évidence disponible et, avec des représentants de spécialités concernées, tenter de faire consensus selon la méthode AGREE. Les résultats de leur recherche éclaireront la communauté médicale sur les indications, les contre-indications, la durée et le type de modalités extracorporelles à utiliser dans divers types d’intoxications.