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Les patients sont-ils à risque d'une toxicité induite par les contaminants retrouvés dans une émulsion lipidique à base d'huile de poisson pour administration intraveineuse?

Les émulsions lipidiques à base d’huile de poisson sont de plus en plus utilisées pour le traitement de la cholestase associée à l’alimentation parentérale chez les nourrissons et les enfants recevant de l’alimentation parentérale à long terme. Pour cette indication, une dose de 1 g/kg/jour en perfusion intraveineuse continue est généralement utilisée. Celle-ci est de 5 à 10 fois plus élevée que la dose de 0,1 à 0,2 g/kg/jour approuvée en Europe. Cette étude a été menée pour déterminer le niveau de divers contaminants potentiellement toxiques retrouvés dans une émulsion lipidique à base d’huile de poisson, pour évaluer le potentiel d’exposition à ces contaminants et estimer le risque toxicologique auquel les patients recevant ce produit pourraient être exposés. Un échantillon de 100 ml de cette émulsion lipidique a été analysé au Laboratoire de toxicologie de l’Institut national de santé publique du Québec afin d’en déterminer la teneur en métaux et en composés organochlorés et organobromés. Les résultats n’ont pas suscité de préoccupations toxicologiques significatives quant à la présence de certains contaminants pour les patients recevant une dose de 1 g/kg/jour en traitement de la cholestase associée à l’alimentation parentérale.

Le sirop d'ipéca n'est plus recommandé au Québec

Le sirop d’ipéca ne fait plus partie des interventions du Centre antipoison du Québec à titre de décontaminant gastrique pour les empoisonnements par voie orale depuis environ 15 ans. Malgré tout, en 2012, le sirop d’ipéca est toujours disponible dans les pharmacies communautaires et les établissements de santé dans une proportion importante. Étant donné que ce sirop ne possède plus d’indication médicale et que son mésusage par certaines personnes est considéré comme une problématique de santé publique, les auteurs émettent certaines recommandations en lien avec le sirop d’ipéca.

Dosage urinaire de médicaments dangereux: état des lieux, enjeux et perspectives

Après quelques années de surveillance environnementale au Québec et de nombreuses publications sur le sujet, l’Unité de recherche en pratique pharmaceutique pense qu’il est opportun d’offrir à moyen terme un programme de surveillance biologique comprenant la recherche de présence de médicaments dangereux dans l’urine des travailleurs québécois de la santé, exposés ou non à ces médicaments dangereux. Dans la perspective de la mise en place de ce programme, une revue documentaire s’est imposée. L’objectif de cet article est de présenter une revue de la littérature sur la surveillance urinaire de médicaments dangereux, ainsi que les enjeux et perspectives d’un programme de surveillance biologique québécois. Sur les 109 articles recensés, 60 ont été retenus pour analyse. De ceux-ci, 17 articles ont été exclus. En somme, 43 articles ont été inclus dans la revue de la littérature. Les auteurs rapportent la présence de cyclophosphamide, d’ifosfamide, d’anthracyclines, de méthotrexate, de 5-fluorouracil, de paclitaxel, de gemcitabine ou de platines dans l’urine des travailleurs exposés. Entre autres, la proportion de travailleurs ayant des échantillons urinaires positifs au cyclophosphamide tend à diminuer au fil du temps ou suivant des interventions visant la réduction de la contamination. Néanmoins, des précautions demeurent de mise pour les travailleurs. En collaboration avec l’Unité de recherche en pratique pharmaceutique et l’Institut national de santé publique du Québec, cette revue de la littérature ouvre la voie à un projet pilote de surveillance biologique de traces de médicaments dangereux dans les échantillons urinaires de travailleurs du réseau de la santé au Québec.

Une nouvelle formulation de thiosulfate de sodium homologuée au Canada pour l'intoxication au cyanure

Une compagnie canadienne commercialisera sous peu le Seacalphyxmd. Selon la monographie officielle, cette formulation injectable de thiosulfate de sodium est indiquée uniquement comme traitement séquentiel avec le nitrite de sodium pour le traitement de l’intoxication aiguë au cyanure qui est jugée comme étant potentiellement létale. Depuis plusieurs années déjà, l’hydroxocobalamine est considérée le premier choix de traitement par le Centre antipoison du Québec, tandis que le thiosulfate de sodium est considéré comme traitement adjuvant lorsqu’il y a une réponse partielle ou une intolérance à l’hydroxocobalamine. Le nitrite de sodium n’est plus recommandé par le Centre antipoison du Québec pour aucune indication.

Un remède traditionnel chinois adultéré avec de la chlorphéniramine

On retrouve dans la littérature scientifique plusieurs études qui montrent la présence d’ingrédients dangereux dans certains produits de santé naturels et elle peut être volontaire ou accidentelle. Malgré que Santé Canada homologue certains produits, une analyse détaillée de leur composition n’est pas effectuée de façon systématique, et plusieurs produits non homologués restent offerts sur le marché. Par ailleurs, le gouvernement canadien a créé en janvier 2012 un comité consultatif spécifiquement sur les remèdes traditionnels chinois afin d’accélérer le processus d’homologation. Un remède traditionnel chinois contre les allergies, qui a été acheté dans un magasin du quartier chinois de Montréal à l'été 2012, a été soumis pour analyse au Laboratoire de toxicologie de l’Institut national de santé publique du Québec. Les résultats d’analyses ont démontré la présence en concentration non négligeable de chlorphéniramine, un antihistaminique de synthèse, dans les comprimés. Les autorités sanitaires devraient s’assurer d’une meilleure vérification de la composition réelle des produits de santé naturels, surtout ceux importés de l’extérieur du territoire canadien. Le public québécois est exposé, à son insu et contre sa volonté, à des substances potentiellement toxiques.