Cet article rapporte le cas d’une patiente âgée de 19 ans qui a été rapidement conduite à l’urgence à la suite de l’ingestion volontaire d’acide valproïque. La dose potentiellement ingérée par cette jeune femme est estimée à 11 250 mg, soit 225 mg/kg. Quant à ses dosages sériques d’acide valproïque, ils étaient respectivement de 1 788 μmol/L 2 h postingestion et de 3 348 μmol/L 8 h postingestion. Le dosage sérique d’ammoniaque s’est élevé jusqu’à 110 μmol/L. À ce moment, la patiente est devenue somnolente et hémodynamiquement instable. Son état a nécessité une réplétion volumique puis l’administration de vasopresseur. Un traitement avec de la lévocarnitine intraveineuse a ensuite été entamé. Après 24 heures, la jeune femme était suffisamment stable pour être transférée en garde préventive à l’unité de psychiatrie où son état clinique et psychique a continué de s’améliorer, puis elle a obtenu son congé de l’hôpital 4 jours après le début de son hospitalisation. Un suivi étroit avec le psychiatre a été fixé à l’externe. Une intoxication par de l’acide valproïque peut occasionner une dépression du système nerveux central lorsque la concentration sérique dépasse 1 260 μmol/L. À ce moment, les dosages sériques d’acide valproïque et les signes vitaux doivent être suivis de façon étroite. Après révision de la littérature médicale, il semble que l’utilisation de la lévocarnitine à une dose de charge de 50 à 100 mg/kg, suivie de 15 mg/kg toutes les 4 heures aurait permis une amélioration de l’état clinique des patients selon quelques rapports de cas. Ce traitement doit être envisagé si : le dosage sérique d’ammoniaque est élevé, il y a une dépression du système nerveux central ou le dosage d’acide valproïque est supérieur à 3 000 μmol/L.