Bulletin d'information toxicologique : novembre 2014

Volume 30, Numéro 3

Énoncé de position sur l'élargissement de l'accès à la naloxone aux États-Unis

Cet article résume les faits saillants de l’énoncé de position sur l’élargissement de l’accès à la naloxone aux États-Unis.

Ingestion d’acétaminophène : quand la n-acétylcystéine ne suffit peut-être plus

Dans certaines situations cliniques, telles les ingestions massives d’acétaminophène, les données actuelles montrent que l’administration de n-acétylcystéine selon le protocole habituel ne serait pas suffisante dans tous les types d’ingestion de ce produit. Le présent article résume les travaux du groupe EXTRIP ainsi que ses recommandations concernant l’utilisation de l’épuration extracorporelle dans le traitement de l’intoxication par l’acétaminophène comprenant une atteinte mitochondriale.

La nitroglycérine topique pour le traitement des lésions attribuables à l’administration de vasopresseurs

Étant donné les ruptures d’approvisionnements en phentolamine, l’utilisation de la nitroglycérine topique comme solution thérapeutique de rechange pour les cas de lésions attribuables à une vasoconstriction causée par l’administration de vasopresseurs s’avère intéressante. Ces lésions sont dans la majorité des cas le résultat d’une injection accidentelle s’étant produite avec un auto-injecteur d’épinéphrine ou d’une extravasation de vasopresseurs. Dans le cas d’injections accidentelles s’étant produites avec des auto-injecteurs d’épinéphrine, plusieurs études de cohortes, de séries de cas et d’études de cas suggèrent que la nitroglycérine topique permet d’obtenir une disparition complète des symptômes. Les données sur l’usage de la nitroglycérine topique lors d’une extravasation de vasopresseurs sont plus limitées. Les cas relevés, tous des cas d’extravasation de dopamine qui touchent presque qu’exclusivement des nouveau-nés, démontrent aussi un bénéfice clinique avec la nitroglycérine topique. Cependant, son efficacité comparativement à celle de la phentolamine reste inconnue. De plus, les questions au sujet de la dose optimale à utiliser, de la forme à privilégier et du délai maximal d’administration à respecter demeurent sans réponse.

Intoxication par de l’acide valproïque : rapport d’un cas et revue de la littérature

Cet article rapporte le cas d’une patiente âgée de 19 ans qui a été rapidement conduite à l’urgence à la suite de l’ingestion volontaire d’acide valproïque. La dose potentiellement ingérée par cette jeune femme est estimée à 11 250 mg, soit 225 mg/kg. Quant à ses dosages sériques d’acide valproïque, ils étaient respectivement de 1 788 μmol/L 2 h postingestion et de 3 348 μmol/L 8 h postingestion. Le dosage sérique d’ammoniaque s’est élevé jusqu’à 110 μmol/L. À ce moment, la patiente est devenue somnolente et hémodynamiquement instable. Son état a nécessité une réplétion volumique puis l’administration de vasopresseur. Un traitement avec de la lévocarnitine intraveineuse a ensuite été entamé. Après 24 heures, la jeune femme était suffisamment stable pour être transférée en garde préventive à l’unité de psychiatrie où son état clinique et psychique a continué de s’améliorer, puis elle a obtenu son congé de l’hôpital 4 jours après le début de son hospitalisation. Un suivi étroit avec le psychiatre a été fixé à l’externe. Une intoxication par de l’acide valproïque peut occasionner une dépression du système nerveux central lorsque la concentration sérique dépasse 1 260 μmol/L. À ce moment, les dosages sériques d’acide valproïque et les signes vitaux doivent être suivis de façon étroite. Après révision de la littérature médicale, il semble que l’utilisation de la lévocarnitine à une dose de charge de 50 à 100 mg/kg, suivie de 15 mg/kg toutes les 4 heures aurait permis une amélioration de l’état clinique des patients selon quelques rapports de cas. Ce traitement doit être envisagé si : le dosage sérique d’ammoniaque est élevé, il y a une dépression du système nerveux central ou le dosage d’acide valproïque est supérieur à 3 000 μmol/L.