Il y a quelque chose dans l’air!

Ce texte est publié dans le cadre de la série 25 ans en rétrospective qui propose un retour sur des dossiers dont les retombées ont été les plus significatives.

Depuis sa création, l’Institut national de santé publique du Québec s'intéresse de près à la santé environnementale, notamment à la qualité de l'air que nous respirons. Zoom sur les projets les plus marquants en matière de qualité de l'air intérieur.

25 ans en rétrospective

En 2010, l’organisation publie des fiches sur les moisissures généralement présentes dans les milieux intérieurs. Elles décrivent entre autres les conditions favorables à la croissance de ces champignons invisibles à l'œil nu, incluant les matériaux propices à leur prolifération et leurs effets sur la santé. Les équipes participent activement aux travaux du Bureau de normalisation du Québec sur l’élaboration des normes en lien avec les moisissures et la mérule pleureuse, aussi appelée le « cancer des bâtiments ». Ces normes sont venues baliser les méthodes diagnostiques appropriées pour reconnaître les moisissures et la contamination fongique de même que les façons adéquates de les éradiquer. Les inspecteurs, entrepreneurs, propriétaires et gestionnaires de bâtiments sont ainsi en mesure d’investiguer et de prendre en charge plus efficacement ce type de problèmes que par le passé avec l’aide des experts compétents. Il est à noter que ces normes sont également considérées comme des standards pour l’industrie et les organismes réglementaires.

En 2004, l’Institut documente les effets sur la santé de la présence de radon dans les domiciles au Québec. Il s’agit d’un document précurseur de l’abaissement de la ligne directrice canadienne sur le radon prescrit en 2007; la concentration maximale acceptable de ce contaminant cancérigène dans les milieux intérieurs est ainsi passée de 800 à 200 Bq/m³. Dans la foulée de la promotion et de l’application de cette nouvelle ligne directrice fédérale, l’Institut installe des dispositifs dans des écoles primaires, des habitations à loyer modique (HLM) et des centres de la petite enfance du Québec dans le but de mesurer la concentration de radon dans les bâtiments relevant d’autorités gouvernementales. Une cartographie des concentrations mesurées est ensuite développée à l'attention des partenaires afin d'estimer la présence de radon sur le territoire. Elle permet de prioriser les interventions dans les secteurs où la population est davantage exposée à ce gaz radioactif.

En 2006, l’INSPQ produit un document phare mettant en lumière la pertinence de la ventilation mécanique des habitations pour la santé respiratoire des occupants. Cette publication s’inscrit dans le contexte des efforts accrus pour améliorer l’efficacité énergétique des habitations. De 2008 à 2012, l’organisation déploie un projet de recherche visant à installer ou à optimiser la ventilation mécanique dans des résidences unifamiliales dans le but d’évaluer la fréquence de symptômes respiratoires chez des enfants asthmatiques. Les résultats montrent qu’un échangeur d’air bien installé et entretenu semble diminuer le risque d’épisodes de sifflement respiratoire chez les enfants asthmatiques.

Partant du principe que l’optimisation de la ventilation améliorait la santé respiratoire des enfants, une équipe de l’Institut se rend au Nunavik, là où le fardeau sanitaire associé à la mauvaise qualité de l’air intérieur engendre les effets les plus marqués. La réalisation d’une nouvelle étude sur ce sujet a été l’occasion de mieux distinguer les différents rôles, pratiques et leviers d’action pouvant être mis à profit par les organisations œuvrant au Nunavik pour améliorer la qualité de l’habitation et de la santé des populations locales.

https://www.inspq.qc.ca/qualite-de-l-air.

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15 novembre 2023