Projet IVAIRE : appréciation du rapport des visites environnementales et suivi des retombées auprès des participants

Le projet de recherche IVAIRE visait à évaluer l’impact de la ventilation sur la qualité de l’air intérieur et sur la fréquence de symptômes respiratoires chez des enfants asthmatiques vivant dans des habitations unifamiliales. Dans le cadre de cette étude randomisée réalisée entre 2008 et 2012, 83 enfants vivant dans des habitations où le taux de ventilation était faible, ont été répartis au hasard entre un groupe intervention et un groupe témoin. L’intervention pour améliorer la ventilation dans les maisons du groupe intervention a consisté à l’installation d’un système de ventilation mécanique ou à l’optimisation du système existant. Des visites environnementales étaient effectuées dans les résidences.

À la fin du projet IVAIRE, un rapport incluant divers paramètres mesurés dans les résidences, des informations de base sur les contaminants et les recommandations pertinentes s’y rapportant a été transmis à chacun des participants. Des évaluations visant à évaluer le degré d’appréciation du rapport, à documenter les perceptions de la qualité de l’air intérieur de la résidence ainsi que les modifications comportementales et environnementales survenues trois ans à la suite de l’intervention ont été menées par téléphone et par sondage en ligne. Voici quelques constats qui ont été dégagés.

Résultats des entrevues téléphoniques

  • Le mode de transmission, par courrier postal, d’un rapport personnalisé sur la qualité de l’air intérieur de leur domicile a été très bien accueilli par la majeure partie des participants.
  • Les participants ont bien compris les résultats obtenus quant à la qualité de l’air intérieur de leur domicile.
  • La teneur des résultats reçus n’a pas été une source d’inquiétude pour les participants.
  • Au moment de la réception du rapport, la plupart des participants avaient l’intention de suivre les recommandations formulées dans ce dernier.

Résultats du sondage en ligne

  • La plupart des personnes possédant un système de ventilation mécanique se sont dites capables de le faire fonctionner adéquatement et plus des trois quarts se sont dites satisfaites de leur appareil.
  • Chez la majorité des participants au sondage en ligne, la perception de la qualité de l’air intérieur du domicile a été qualifiée de « bonne à très bonne ».
  • La santé respiratoire des enfants a été perçue par l’ensemble des parents comme étant de « très bonne à extrêmement bonne ».
  • La prévalence des sifflements respiratoires, des visites à l’urgence et des hospitalisations a diminué de façon soutenue ou est restée stable jusqu'à trois ans après l’intervention en regroupant les participants du groupe intervention et témoin.
  • Trois ans à la suite de l’intervention, peu de modifications comportementales et environnementales ont été notées chez les participants à l’exception de ceux du groupe témoin. Certains participants de ce groupe se sont procuré un déshumidificateur et, dans une moindre mesure, un humidificateur ou un échangeur d’air. Ce constat doit être interprété avec prudence puisque d’autres changements ont pu avoir été apportés plus tôt à la suite de l’intervention, ce qui n’a pas pu être mesuré dans le sondage en ligne.

Pertinence et retombées

Cette étude fait ressortir la pertinence de transmettre des résultats personnalisés aux participants tant d’un point de vue éthique que dans une perspective de prévention et de sensibilisation. Les deux groupes de l’étude randomisée semblent, à la lumière des résultats du sondage en ligne, avoir retiré des bénéfices de l’intervention et avoir été sensibilisés à cette problématique. Le suivi temporel de divers paramètres de la santé des enfants donne également un aperçu de la durabilité des gains en matière de qualité de l’air intérieur obtenus. Les perceptions élevées de la qualité de l’air intérieur et de la santé respiratoire des enfants en témoignent également. Ces évaluations, effectuées 3 ans plus tard, sont un complément au projet de recherche IVAIRE, malgré le faible échantillon obtenu pour le sondage en ligne et le peu de loquacité des participants lors des entrevues téléphoniques.

Auteur(-trice)s
Marie-Christine Gervais
M. Sc., conseillère scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Pierre Lajoie
M.D., M. Sc., FRCPC, médecin-conseil, Institut national de santé publique du Québec
Véronique Gingras
Institut national de santé publique du Québec
Marjolaine Dubé
B. Sc., conseillère scientifique, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie
Geneviève Brisson
experte et chercheure d’établissement, Institut national de santé publique du Québec
ISBN (électronique)
978-2-550-75120-5
ISBN (imprimé)
978-2-550-75119-9
Notice Santécom
Date de publication