Bulletin d'information en santé environnementale

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Moisissures en milieu intérieur et risque pour la santé

La présence de moisissures en milieu intérieur est devenue au fil des ans un sujet de préoccupation tant pour les professionnels de la santé que pour la population en général. En effet, au cours des dernières années, de plus en plus d’études effectuées en Amérique du Nord et en Europe ont fait état d’un lien possible entre la présence de moisissures en milieu intérieur et diverses atteintes à la santé. De même, le nombre de demandes adressées aux organismes publics québécois concernant ce problème a fortement augmenté au cours des années 90, laissant ainsi entrevoir une problématique en croissance.

Le présent article résume le rapport scientifique sur les risques à la santé associés à la présence de moisissures en milieu intérieur produit par un groupe de travail sous la coordination de Maurice Poulin de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Le lecteur qui désire obtenir de plus amples informations sur le sujet est invité à consulter le rapport complet, qui présente de façon plus détaillée les sections qui suivent.

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La mise à l'abri... une véritable mesure de protection?

La planification de situations d’urgence lors d’une déflagration, d’un incendie ou d’un dégagement d’un nuage toxique ou radioactif nécessite l'adoption d'une mesure de protection adaptée à la population concernée. Cette décision n’est toutefois pas toujours facile à arrêter. Lors d’une séance de travail du Comité mixte municipalité-industrie (CMMI) de Bécancour, dans la région Centre-du-Québec, le groupe chargé de la planification pratique des mesures à appliquer lors d’un accident impliquant du chlore, a relevé certaines contraintes de temps et de moyens techniques qui laissaient peu de choix quant à la mesure de protection à privilégier. Tout en constatant ces évidences et en acceptant la logique qui menait le groupe à favoriser la mise à l’abri, la majorité des membres du groupe ont indiqué qu’en situation réelle, ils auraient spontanément incité leur famille à évacuer plutôt qu’à se mettre à l’abri. C’est cette situation qui a inspiré le présent article, qui recense quelques rares recherches sur l’efficacité de la mise à l’abri et certaines expériences vécues où la mise à l’abri a déjà été utilisée.

Le concept de dose fait référence à une quantité de substance à laquelle un organisme est exposé. Dans le contexte qui nous intéresse, on pourra diminuer la dose en abaissant l’un ou l’autre des paramètres suivants ou les deux simultanément, soit : a) la concentration d’un toxique à laquelle une personne est exposée et b) le temps pendant lequel cette personne y est exposée. La dose étant la combinaison de ces deux paramètres, faire varier l’un ou l’autre paramètre, ou les deux à la fois, influence l’importance de la dose. Pour les substances toxiques, c’est l’importance de la dose qui conditionne l’effet plus ou moins grave à la santé de la personne exposée. C’est pourquoi, quelle que soit la mesure de protection favorisée, le but visé est toujours le même, soit de réduire la dose d’exposition.

Les experts en communication du risque considèrent ce concept de dose comme étant peu connu et mal compris du public en général. Cette méconnaissance pourrait être à la source du scepticisme qui entoure le niveau d’efficacité des mesures de protection autres que l’évacuation. Ceci a pour effet probable d’inciter le public et peut-être même les décideurs à considérer l’évacuation comme la seule mesure de protection valable.

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Le Centre collaborateur OMS-OPS

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Indicateurs de santé des océans et de santé humaine

Les rapports qui unissent les humains aux océans sont essentiels. Que ce soit comme apport nutritionnel, par les usages récréatifs ou l’exploitation de ressources médicinales, les océans contribuent au bien-être général des humains qui peuplent ses rives, c’est-à-dire environ 60 % de la population mondiale. Toutefois, la pression engendrée par le poids démographique qui s’ajoute à la dégradation des milieux côtiers, la variabilité climatique et l’industrialisation croissante, augmentent la contrainte sur les écosystèmes ainsi que les risques pour la santé humaine. Dans ce contexte particulier, la définition de la santé des océans est celle adoptée lors du panel sur la santé des Océans, organisé par l’UNESCO, soit le reflet des conditions de l’environnement marin et des impacts négatifs causés par les activités anthropogéniques, en particulier la destruction des habitats, la charge sédimentaire et la mobilisation des contaminants. La santé humaine correspond quant à elle à la définition de l’Organisation mondiale de la santé soit un état global de bien-être physique, social et psychologique.

Plus de deux milliards de personnes à travers le monde dépendent des ressources aquatiques comme source principale de protéines dans leur alimentation et, selon les données de la FAO, cette tendance ira en s’accroissant au cours des prochaines années. Dans un contexte de développement durable, la survie des populations côtières est largement dépendante des produits aquatiques non contaminés. Au cours des dernières années, plusieurs études épidémiologiques ont abordé la question de l’exposition humaine aux contaminants qui proviennent de la chaîne alimentaire aquatique. Toutefois, l'exposition cutanée et respiratoire peut également être impliquée dans l’exposition des populations maritimes à la contamination.

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Expositions aux champs magnétiques résidentiels au Québec

En 1979, les chercheurs Wertheimer et Leeper ont suggéré que certaines expositions résidentielles aux champs magnétiques de 60 Hertz (CM) puissent augmenter le risque de leucémie chez l’enfant. Une vingtaine d’études épidémiologiques ont suivi. Les plus récentes ont porté sur un grand nombre de cas et ont évalué l’exposition des enfants à partir de mesures de champs magnétiques ambiants dans les résidences ou de dosimètres portés par les enfants. Les études les plus importantes offrent peu ou pas d’indication de risque accru de cancer chez les enfants. Une analyse groupée, par Ahlbom et collègues, des données primaires de neuf études entreprises en Europe, en Amérique du Nord et en Nouvelle-Zélande et portant sur 3 203 cas de leucémie et 10 338 témoins a conclu à l’absence d’une association entre la leucémie et un CM résidentiel de 0,1 µT à 0,4 µT, par rapport au groupe de référence dont l’exposition était inférieure à 0,1 µT. Par contre, cette même analyse a montré qu’un niveau de CM résidentiel supérieur à 0,4 µT était associé à un risque relatif de 2,00 (IC 95 % 1,27- 3,13), bien que des biais de sélection pouvaient expliquer une partie de cette augmentation. Les champs magnétiques au-delà de 0,4 µT étaient rares : seulement 0,8 % des sujets de l’étude étaient exposés à un champ résidentiel moyen, égal ou supérieur à ce niveau, ou 0,7 % en excluant les sujets du Québec. C’est cette étude qui a amené le Centre International de Recherche sur le Cancer (IARC) en 2001 à classer ces champs dans la catégorie «peut-être cancérogène pour l’homme». En pratique, il s’agit de la catégorie la plus faible utilisée par l’IARC. Ces résultats ne sont pas appuyés par les résultats des études de longue durée réalisées chez l’animal; celles-ci n’ont pas montré d’effet cancérogène pour des expositions chroniques de 1 000 µT; 2 000 µT et 5 000 µT.

Dans l’éventualité où des champs magnétiques au-delà de 0,4 µT comporteraient un risque pour la santé, sommes-nous en mesure d’estimer la proportion de la population québécoise exposée à ce niveau et d’identifier les sources prédominantes responsables de ces champs? Pour répondre à cette question, nous présentons un bilan des études d’expositions réalisées au Québec, incluant de nouvelles données issues de l’étude canadienne de McBride et al.

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Les risques à la santé associés à l’utilisation de pesticides à des fins esthétiques

L’engouement de plus en plus marqué pour l’entretien paysager et l’horticulture ornementale est en grande partie responsable de l’utilisation accrue de pesticides à des fins esthétiques. Cette augmentation de l’utilisation domestique des produits de synthèse ne manque pas d’inquiéter de nombreux citoyens, les groupes environnementaux, de même que les intervenants du secteur public (santé publique et environnement). C’est dans ce contexte que le ministère de l’Environnement du Québec a créé le Groupe de réflexion sur les pesticides en milieu urbain dont le mandat était de dégager des recommandations visant à réduire l’utilisation des pesticides en milieu urbain (voir l'encadré). Le présent article présente d’abord un bref profil de l’utilisation des pesticides à des fins esthétiques, pour aborder ensuite la question des effets sur la santé associés à leur utilisation ainsi que les orientations proposées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

En mars dernier, le Groupe de réflexion sur les pesticides en milieu urbain déposait officiellement un rapport intitulé « Pour la protection de la santé et de l’environnement, la gestion environnementale en milieu urbain ». Ce rapport constitue la synthèse de 48 mémoires présentés par différents groupes ainsi que des points de vue exprimés lors des journées de consultation par divers organismes issus des milieux universitaires et environnementaux, d’ordres professionnels, du monde municipal, d’associations de professionnels de fabricants et d’utilisateurs de pesticides. Dans la démarche entreprise par le groupe, deux principes ont orienté les recommandations du groupe soit le principe de précaution et celui d’exemplarité. Le premier indique qu’en l’absence de certitude scientifique, il faut observer une certaine prudence tandis que le second suggère que pour favoriser le changement d’attitudes chez les citoyens, les autorités gouvernementales et les institutions publiques doivent donner l’exemple. De plus, la gestion environnementale est identifiée comme point central tel qu'en témoignent les recommandations suivantes:

  • Interdire les pesticides sur les espaces verts publics et municipaux et également sur tous les autres espaces verts lorsqu’ils sont appliqués par un service d’entretien, sauf lorsque des seuils d’intervention sont atteints.
  • Limiter l’accès aux pesticides dans les points de vente.
  • Former les intervenants qui gravitent autour du citoyen (vendeurs de pesticides, professionnels qui offrent des services, professionnels des lieux publics et parapublics) afin qu’ils puissent les conseiller en matière de gestion environnementale.
  • Mettre sur pied des campagnes d’information, de sensibilisation et d’éducation de la population aux risques inhérents aux pesticides, à la gestion environnementale et aux méthodes alternatives.
  • Favoriser la mise en disponibilité des méthodes alternatives et de produits moins nocifs.
  • Créer un encadrement réglementaire adéquat, comprenant l’adoption prochaine d’un Code de gestion des pesticides, qui pourra accélérer l’implantation de la gestion environnementale.
  • Favoriser la recherche relative aux effets sur la santé et l’environnement ainsi que sur les solutions alternatives aux pesticides.
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Aliments génétiquement modifiés et risques pour la santé

Le génie biotechnologique développe à rythme accéléré les techniques et les applications du transfert des gènes d’un organisme à un autre. Ce travail de précision à l’intérieur de la plus petite entité vivante crée, à partir de l’information génétique contenue dans l’ADN, de nouveaux agents actifs à l’intérieur de la cellule. Les aliments transgéniques sont le résultat de la technique de recombinaison d’ADN appliquée aux espèces vivantes comestibles. Cette technique permet la modification de plantes, d’animaux ou des micro-organismes par le transfert de gènes d’un organisme à l’autre. La manipulation consiste à isoler un gène étranger et à l’introduire dans une cellule hôte. Cependant, la compréhension des mécanismes d’adhérence et d’expression des gènes dans les cellules est limitée. Une nouvelle protéine se synthétise dans la cellule hôte à partir du code génétique du gène étranger. L’expression de nouvelles protéines confère de nouvelles propriétés à la cellule hôte. Les méthodes de recombinants d’ADN utilisent différents vecteurs pour effectuer le transfert de gènes, le vecteur étant un intermédiaire dans le processus de transfert génétique dont le rôle est de produire le gène en quantité importante en se multipliant. Les principaux vecteurs utilisés sont des virus, des bactéries ou des particules métalliques de tungstène ou d’or. Le choix du vecteur est spécifique à l’organisme hôte.

La dissémination des nouveaux gènes, leur évolution par mutation ponctuelle vers des résistances non souhaitables, leurs effets toxiques, allergènes ou cancérigènes potentiels inquiètent les membres de la communauté scientifique. Par contre, les possibilités de développement des organismes génétiquement modifiés (OGM) créent de nombreuses attentes (nouvelles cultures, médicaments, clonage de végétaux et d’animaux, amélioration de la valeur nutritionnelle, augmentation de la productivité pour des populations grandissantes, etc.); les enjeux sont ainsi d’ordre agricole, scientifique, social, politique, environnemental et économique.

Cet article s’intéresse particulièrement aux risques pour la santé que pourrait entraîner la consommation d’aliments génétiquement modifiés (AGM). Il est à noter qu’au Canada, les AGM se classent essentiellement en produits résistants aux herbicides ou insecticides, en produits résistant à certains virus végétaux, en produits dont la teneur en acide gras est différente de l’aliment déjà utilisé, et en produits dont le vieillissement est retardé. Les végétaux à caractères nouveaux sont notamment le canola, le maïs, la tomate, la pomme de terre, le soja, les graines de coton et les courges.

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Exposition au bois traité à l’arséniate de cuivre chromaté

Certains organismes, dont l’Agence canadienne de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) et l’Agence américaine de protection de l’environnement (US EPA), sont conscients des inquiétudes du public en rapport avec les dangers potentiels associés à l’utilisation de bois traité sous pression avec de l’arséniate de cuivre chromaté (ACC). Plus particulièrement, l’utilisation de ces matériaux dans les aires de jeux, près des piscines ou sur les patios pourrait favoriser l’exposition des jeunes enfants à l'ACC. En effet, ceux-ci pourraient être exposés soit par un contact cutané direct avec le bois traité et/ou avec le sol adjacent à ces structures, soit par l’ingestion des résidus présents dans le bois et/ou dans le sol. Les enfants sont particulièrement ciblés en raison de leur modèle de comportement particulier. En effet, ils ont souvent tendance à porter les mains à la bouche. Or, les études rapportent que l’exposition à l’arsenic est clairement associée à l’apparition de certains types de cancers notamment de la peau, de la vessie, du poumon et du rein.

En raison des craintes exprimées, l'ARLA et le US EPA ont entrepris un processus d’évaluation de l’exposition et des risques associés à l’utilisation des pièces de bois traité à l’ACC dans les aires de jeux. Pour effectuer une telle évaluation, il était primordial de faire une revue aussi complète que possible des études scientifiques existantes. À cet effet, le US EPA vient de terminer la réévaluation toxicologique de deux des composants inorganiques de l’ACC, soit l’arsenic et le chrome.

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