2 septembre 2010

Les scanners corporels dans les aéroports

Brèves d'actualité

Un nombre croissant d’aéroports à travers le monde a désormais recours aux détecteurs à balayage corporel, communément appelés scanners corporels, pour vérifier si les passagers ne transportent pas d’articles interdits à bord des avions qu’ils comptent emprunter. Suivant cette tendance, le gouvernement canadien a récemment fait l’acquisition d’une quarantaine de ces appareils. Faisant appel à l’imagerie numérique, les scanners corporels s’ajoutent à la liste des moyens de surveillance utilisés pour renforcer la sécurité dans le transport aérien. Ils permettent au personnel de sécurité d’obtenir une image détaillée de la surface corporelle des voyageurs et offrent un moyen efficace de gérer le flux grandissant de passagers empruntant le tarmac des aéroports. Mais doit-on craindre l'arrivée du scanner corporel dans les aéroports, du moins, d'un point de vue de santé publique ?

Selon Santé Canada, deux types de scanners corporels sont actuellement utilisés dans les aéroports de par le monde ; ceux faisant appel à des ondes millimétriques (micro-ondes) et ceux utilisant la technique de la rétrodiffusion des rayons X. Les scanners récemment installés en sol canadien appartiennent tous au premier groupe. Bien que ces dispositifs suscitent un vif intérêt en raison de leur récente apparition dans certains aéroports nationaux, il faut rappeler que les appareils domestiques faisant usage d’ondes millimétriques occupent depuis déjà fort longtemps une place privilégiée dans la vie des occidentaux ; four à micro-ondes (24 à 30 GHz), téléphonie cellulaire (0,9 à 2,1 GHz), réseau Wi-fi (2,45 GHz), etc. Tout comme ces objets de la vie courante, la technologie attachée au scanner corporel canadien fait appel à des rayonnements dits non-ionisants. À l’inverse des rayons ultraviolets, X ou gamma dits ionisants, les micro-ondes interagissent avec la couche superficielle de la peau (1 mm de profondeur tout au plus) et ne sont pas suffisamment énergétiques pour traverser les tissus cutanés. Seule une infime partie de l’énergie des radiofréquences émise par le scanner est absorbée à la surface du corps alors que la majeure partie du rayonnement est réfléchie puis captée par des senseurs pour produire une image en trois dimensions.

À ce jour, le seul effet des micro-ondes sur la santé clairement établi dans les études scientifiques et reconnu par la communauté scientifique est l’augmentation de la température corporelle de plus de 1°C lors d’une exposition à des champs des bandes de fréquences de très haute intensité que l’on retrouve uniquement dans l’industrie. Or, selon Santé Canada, les niveaux d’exposition aux micro-ondes émanant des scanners corporels sont si faibles que l’augmentation de la température est infime et n’aurait aucun effet sur la santé humaine.

S’étant penché sur les données techniques relatives à ces appareils, le ministère fédéral à conclu que l’intensité du rayonnement émis par ces scanners est conforme aux réglementations canadiennes et que son utilisation, même à fréquence élevée, n’engendre pas de risque pour la santé humaine. [Patrick Poulin, INSPQ]

Sources : Communiqué de presse, Transports Canada, 5 janvier 2010 et site web de Santé Canada.