1 juin 2016

Déversement d’eaux usées à Montréal

Brèves d'actualité

L’impact médiatique qui a surgi en octobre 2015 à la suite de la demande de la ville de Montréal de procéder à un déversement dans le fleuve Saint-Laurent de quel que cinq milliards de litres d’eaux usées, sans traitement, a mis au jour des pratiques plus répandues qu’il n’y paraît. Il a ainsi été révélé que certaines municipalités déversent directement leurs eaux usées dans l’environnement, sans traitement, ou que des déversements importants avaient eus lieu ailleurs au pays. Le flushgate aura eu pour effet de sensibiliser la population à cette problématique.

Une recherche conduite par une équipe de l’Université du Québec à Trois-Rivières a démontré que si le déversement des eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent a eu un impact environnemental négatif, le fleuve n’est pas épargné en temps normal. Des relevés d’eau ont été effectués avant, pendant et après le déversement de Montréal, soit le 15 octobre, le 13 et le 23 novembre. Les eaux des îles de Sorel étaient contaminées autant avant qu’après le déversement, excédant de 5 à 25 fois la limite de coliformes fécaux fixée pour la baignade par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques.

La recherche a démontré que la contamination du lac Saint-Pierre est beaucoup plus importante en amont qu’en aval. En Mauricie et au Centre-du-Québec, aucune variation de coliformes fécaux et de matière en suspension n’a été notée. Cette situation fait dire aux responsables de l’étude que le lac Saint-Pierre et les îles de Sorel agissent à titre de station tertiaire de filtration pour la ville de Montréal. La mise en service d’une unité d’ozonation permettant d’améliorer le traitement des eaux usées est prévue à Montréal en 2018.

L’étude a également démontré que les débordements d’eaux usées lors d’épisodes de précipitations importantes sont plus inquiétants que les déversements programmés, comme dans le cas du déversement qui s’est produit à Montréal. [MB]

Sources :

ICI Radio-Canada.ca (30 novembre 2015). Le déversement permet de constater à quel point le Saint-Laurent est contaminé

Descoteaux, Françoise (2015). Les impacts environnementaux du déversement des eaux usées de Montréal se font surtout sentir à proximité de la métropole, Entête, nouvelles à l’UQTR. Université du Québec à Trois-Rivières