Des voix s’élèvent pour l’adoption d’un règlement plus transparent sur les pesticides
Depuis longtemps, les risques de conflits d’intérêts découlant des interactions commerciales entre les agronomes et l’industrie de la vente de pesticides sont soulevés par certains activistes et les membres de certaines communautés rurales. Un mémoire, conjointement déposé par les groupes environnementaux Équiterre et la Fondation David Suzuki, avance que ce risque de conflit d’intérêts pourrait faire obstacle au projet de modification réglementaire sur les pesticides du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), qui vise à interdire l’utilisation, à des fins agricoles, de cinq pesticides jugés nocifs pour la santé et l’environnement. En effet, l’actuel libellé du règlement prévoit que l’utilisation de ces pesticides pourra se poursuivre si un agronome les prescrit.
Ce mémoire rappelle l’importance de la mise en place de mesures visant à assurer la transparence des interactions entre les agronomes et l’industrie afin que la modification réglementaire puisse atteindre sa cible. Les représentants de ces organismes proposent qu’à l’instar de la Californie, les autorités provinciales publient le registre d’utilisation et de prescription des pesticides délivrés sur le territoire de la province. De plus, les organismes concernés assument que le gouvernement doit soutenir les agriculteurs dans l’adoption de bonnes pratiques de prévention et de gestion des insectes ravageurs qui n’impliquent pas l’usage de pesticides. Ils demandent au gouvernement de subventionner un service-conseil indépendant afin de réduire les incitatifs à recourir aux services gratuits des agronomes qui commercialisent les pesticides, engrais et semences. Enfin, les organismes considèrent que le gouvernement doit se montrer plus convainquant s’il souhaite atteindre les objectifs fixés dans la Stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture 2011-2021, qui vise à « rationaliser, réduire et remplacer l’emploi des pesticides en agriculture, afin de diminuer les risques que présentent ces produits pour la santé et l’environnement ».
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[P.P]