Bulletin d'information toxicologique : juin 2014

Volume 30, Numéro 2

Retour des médicaments périmés ou inutilisés aux fins de destruction du point de vue de la santé publique

L’accumulation des médicaments à domicile est une problématique répandue qui a des conséquences sur la sécurité et la santé humaine et animale. Cette publication fera état de différentes initiatives de retour des médicaments au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde; des méthodes utilisées par le public pour se débarrasser des médicaments périmés ou inutilisés; et de la sécurité et de l’impact écologique de l’élimination des médicaments non désirés. Au Canada, deux initiatives canadiennes ont été mises sur pied récemment, et la plupart des provinces possèdent un programme de retour des médicaments. Au Québec, il n’y a pas de programme officiel, mais les pharmaciens et les médecins vétérinaires doivent s’assurer de la récupération sécuritaire des médicaments périmés ou inutilisés aux fins de destruction. Plusieurs méthodes sont employées par les patients pour se défaire de leurs médicaments, comme les jeter dans la toilette, le lavabo ou la poubelle, ou bien les retourner à la pharmacie. Les deux premières méthodes peuvent entraîner une présence accrue d’ingrédients actifs issus des médicaments dans l’environnement. L’impact de ces ingrédients actifs sur la santé humaine n’a toutefois pas été documenté à ce jour, mais les risques ne sont pas nuls. La méthode de destruction appropriée doit prendre en compte la sécurité humaine et animale en premier, mais elle doit aussi considérer l’impact environnemental. Dans cette optique, un programme de retour des médicaments québécois est tout indiqué.

Ingestion accidentelle de capsules de tiotropium

Les erreurs thérapeutiques suivant l’ingestion non intentionnelle de capsules de tiotropium destinées à être administrées par inhalation sont plus fréquentes qu’on pourrait le croire. En effet, le Centre antipoison du Québec a reçu 455 appels à ce propos de 2008 à 2013, et la majorité des patients étaient des femmes âgées de 65 ans et plus. Malgré le fait que l’ingestion de ces capsules ne comporte pas un risque significatif de toxicité, il ne faut pas oublier qu’elle peut causer un échec thérapeutique et augmenter les coûts de santé.

Nouveau dispositif auto-injecteur pour l'administration de naloxone approuvé aux États-Unis

La Food and Drug Administration des États-Unis a approuvé, en avril 2014, un nouveau dispositif pour l’administration de naloxone visant à renverser une intoxication potentiellement fatale par les opioïdes. Cet auto-injecteur facilite la prise en charge des intoxications aiguës et incite à réfléchir sur la possibilité de prescrire la naloxone en prévention chez les individus à risque, tels les consommateurs de drogues illicites et les patients prenant des médicaments opioïdes pour des douleurs chroniques. Plusieurs programmes ont été mis sur pied aux États-Unis et au Canada afin d’encadrer la distribution de naloxone à des fins préventives. Un tel usage implique la formation non seulement du patient, mais également de ses proches qui seront chargés de lui administrer l’antidote s’ils sont témoins d’une situation d’urgence. Une intoxication par les opioïdes peut avoir des conséquences importantes pour la santé, voire causer la mort si elle n’est pas rapidement prise en charge. L’approbation d’un auto-injecteur de naloxone au Canada permettrait d’agir rapidement et de sauver des vies.