Counseling intensif de soutien au renoncement au tabac : effets de nouvelles modalités d’intervention
Cette synthèse de connaissance porte sur les effets de nouvelles modalités d’offre de services intensifs délivrés par un intervenant pour l’accompagnement en renoncement au tabac ou aux produits de vapotage contenant de la nicotine. La Stratégie pour un Québec sans tabac 2020-2025 vise notamment à améliorer la qualité et la couverture des services d’abandon du tabagisme selon les besoins des clientèles, en portant une attention particulière aux populations plus difficiles à rejoindre ou celles à risque de fumer. Ces nouvelles modalités pourraient permettre de rejoindre par exemple les personnes défavorisées, celles atteintes de troubles mentaux ou de troubles liés à l’utilisation de substances, ou les travailleurs manuels.
Faits saillants
Le tabagisme demeure une priorité de santé publique, causant le décès de près de 13 000 Québécois chaque année. Du soutien au renoncement est offert gratuitement aux fumeurs québécois pour cesser de fumer depuis une vingtaine d’années, incluant du counseling intensif accessible dans les centres d’abandon du tabagisme. Malgré une baisse de la proportion de fumeurs au cours des dernières décennies, certains groupes de la population demeurent plus vulnérables à cette problématique, créant ainsi des inégalités de santé persistantes. C’est notamment le cas des populations défavorisées, des personnes présentant un trouble mental ou un trouble lié à l’utilisation de substances, et des travailleurs manuels. La Stratégie pour un Québec sans tabac 2020-2025 vise à améliorer la qualité et la couverture des services d’abandon du tabagisme pour mieux répondre aux besoins des fumeurs.
Une revue de littérature a été réalisée à partir d’études publiées entre 2017 et 2023. Vingt-neuf articles ont été retenus, permettant de décrire les effets de six modalités de prestation de soutien intensif n’étant pas déjà implantées à la grandeur du Québec.
Quatre modalités de prestation ont montré des effets positifs sur le renoncement au tabac : l’intervention communautaire, l’intervention en groupe bonifiée d’une nouvelle composante, l’intervention dispensée en milieu de travail, et l’intervention utilisant la spirométrie. La plupart des études évaluant les effets de ces modalités ont été réalisées auprès de fumeurs plus difficiles à rejoindre par les interventions traditionnelles, comme des fumeurs défavorisés, atteints de troubles mentaux, vivant dans des régions éloignées, ou occupant des emplois manuels comme dans les secteurs de la construction ou de la restauration. Les résultats des études ayant évalué les interventions en couple et celles utilisant la télémédecine ont été moins concluants. Toutefois, l’absence de démonstration d’efficacité de ces modalités d’intervention dans le cadre de cette synthèse ne devrait pas être interprétée comme une preuve de leur inefficacité.
Sans démontrer de supériorité claire comparativement aux interventions actuellement offertes au Québec, certaines modalités pourraient présenter un intérêt pour accroitre la portée du soutien intensif au renoncement offert aux fumeurs québécois, et contribuer éventuellement à réduire les inégalités de santé.
