Comportements d’adaptation à la chaleur dans l’habitation au Québec et en Ontario

Cette étude descriptive, réalisée auprès de 3 002 répondants, visait à documenter des stratégies adoptées par des ménages pour contrer les effets de la chaleur humide. Trois milieux différents, soit le milieu urbain (Montréal), périurbain (couronne d’Ottawa) et rural (municipalités de moins de 10 000 habitants en Chaudière-Appalaches), ont été considérés. Les résultats indiquent que :

  • Les impacts de la chaleur humide représentent un enjeu de santé publique important, car pour près de 40 % des ménages, au moins une personne en est affectée physiquement et pour environ 4 % des ménages, au moins un membre a dû consulter un professionnel de la santé en lien avec un problème lié à la chaleur humide au cours des dernières années.
  • Près de neuf répondants sur dix consultent les médias pour connaître les conditions de température en situation de chaleur humide, ce qui en fait un comportement de recherche d’information très répandu.
  • Les stratégies d’adaptation à la chaleur humide diffèrent selon que l’on est propriétaire ou locataire et selon le type de milieu où l’on vit. Les propriétaires sont plus enclins à utiliser des appareils de climatisation, en particulier un système de climatisation central. Une augmentation des proportions des ménages dotés de tels systèmes est observée selon une trajectoire d’est en ouest, ce qui pourrait s’expliquer par les conditions de température différentes, et surtout par un ensemble de facteurs socioéconomiques, résidentiels et environnementaux.
  • Les locataires ont tendance à accéder plus fréquemment que les propriétaires à un lieu climatisé hors du domicile. Ce comportement est aussi, en proportion, plus souvent adopté chez les ménages vivant à Montréal et dans la couronne d’Ottawa, comparativement à ceux vivant en Chaudière-Appalaches, où ces types d’installations sont possiblement moins accessibles.
  • Même si globalement, deux ménages sur trois recourent à la climatisation, cela est plus susceptible de se produire pour les ménages dont au moins un membre est affecté physiquement ou a dû consulter un professionnel de la santé en situation de chaleur humide. La présence d’allergie aux pollens semble positivement associée au fait de recourir à la climatisation.
  • Les propriétaires et ceux qui habitent en milieu rural montrent, en proportion, une plus grande satisfaction quant à la température et à la capacité d’aération de leur domicile en été. Toutefois, 15 % de l’ensemble des ménages des trois strates se disent « peu » ou « pas du tout satisfaits » pour chacun de ces deux paramètres associés au confort thermique.
  • Les résultats obtenus permettent de mieux comprendre les différences d’adaptation à la chaleur humide entre divers milieux de vie et selon le statut de propriété. Par conséquent, cela permet de mieux cibler les futures interventions dans le domaine des changements climatiques et de la qualité de l’air intérieur. Ces interventions devraient en priorité s’adresser aux populations vulnérables et celles qui sont les plus à risque de subir les conséquences sur leur santé et leur bien-être.
  • La mise en œuvre de diverses activités de transfert de connaissances, de surveillance, de recherche et d’interventions permettrait d’assurer les conditions favorisant l’adaptation des comportements en situation de chaleur humide.
Auteur(-trice)s
Claire Laliberté
M. A., M. Sc., conseillère scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Marjolaine Dubé
B. Sc., conseillère scientifique, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie
Marie-Christine Gervais
M. Sc., conseillère scientifique, Institut national de santé publique du Québec
ISBN (électronique)
978-2-550-75510-4
Notice Santécom
Date de publication