Bilan de la qualité de l'air au Québec en lien avec la santé, 1975-2009

Les effets des contaminants de l'air sur la santé sont maintenant établis et reconnus même s'ils sont complexes à démontrer sur le plan scientifique. La pollution de l'air est un facteur important, notamment parce qu'une proportion élevée de la population, principalement en milieu urbain, y est exposée de manière quotidienne. C'est pour cette raison que la réduction des problèmes de santé reliés à la pollution de l'air a été retenue comme l'un des objectifs du Programme national de santé publique 2003-2012. Le présent document a été préparé par l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) conjointement avec le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec (MDDEP). Les objectifs de ce rapport sont d'améliorer la compréhension globale de la problématique de la qualité de l'air au Québec et de faciliter l'analyse et l'interprétation des données de surveillance qui y sont associées.

Le rapport porte sur les principaux contaminants atmosphériques règlementés et mesurés au Québec de 1975 à 2009, soit les particules fines (PM2,5), les oxydes d'azote (NO et NO2), l'ozone (O3), le dioxyde de soufre (SO2) et le monoxyde de carbone (CO). Les données proviennent de l'Inventaire québécois des émissions atmosphériques et du Programme de surveillance de la qualité de l'air du MDDEP. La présentation des résultats est effectuée par contaminant. Elle comprend une brève définition du contaminant, les principaux effets sur la santé documentés et les principales sources d'émissions atmosphériques. Par la suite, l'évolution des concentrations moyennes pour l'ensemble des stations de mesure rurales et urbaines est présentée. Enfin, la fréquence des dépassements des valeurs de référence est analysée.

Les résultats indiquent globalement une nette amélioration de la qualité de l'air ambiant au Québec de 1975 à 2009. Deux époques se dégagent quant aux tendances temporelles des contaminants de l'air. Premièrement, de 1974 à 1995, on constate une diminution marquée des concentrations moyennes annuelles à l'échelle du Québec, pour les oxydes d'azote (Nox), le dioxyde de soufre (SO2) et le monoxyde d'azote (CO). Les particules fines (PM2,5) ne sont pas mesurées pendant cette période. Deuxièmement, pendant la période de 1996 à 2009, on assiste à une légère diminution des concentrations des mêmes contaminants, ainsi que des particules fines (PM2,5). Les tendances temporelles des concentrations d'ozone révèlent en milieu rural une légère diminution alors qu'en milieu urbain, elles sont stables de 1975 à 1989 et augmentent de 1990 à 2009. D'une manière générale, reflétant l'amélioration de la qualité de l'air, les dépassements des valeurs de référence des principaux contaminants sont peu fréquents à l'échelle des régions sociosanitaires.

L'étude des tendances temporelles des concentrations annuelles québécoises et des dépassements des valeurs guides à l'échelle régionale sont sujettes à plusieurs limites méthodologiques. Le faible nombre de stations d'échantillonnage limite leur représentativité. De plus, le calcul même des moyennes annuelles québécoises en utilisant les données de toutes les stations disponibles induit un lissage des données qui peut masquer des problématiques locales. Il en est de même de l'analyse régionale des dépassements des valeurs de référence du Règlement sur l'assainissement de l'atmosphère.

Compte tenu des impacts potentiels des contaminants de l'air sur la santé, l'amélioration de la qualité des données et la consolidation du réseau de surveillance de la qualité de l'air devraient être envisagées, dans la mesure du possible, en considérant les besoins des directions de santé publique et des autres sources d'information. De même, les directions de santé publique devraient être en mesure d,appliquer la méthodologie développée à l'échelle du Québec afin de documenter les problématiques locales et régionales de la qualité de l'air.

Note(s)

Veuillez noter que le 3e paragraphe du résumé, page I, a été modifié :

Les résultats indiquent globalement une nette amélioration de la qualité de l'air ambiant au Québec de 1975 à 2009. Deux époques se dégagent quant aux tendances temporelles des contaminants de l'air. Premièrement, de 1974 à 1995, on constate une diminution marquée des concentrations moyennes annuelles à l'échelle du Québec, pour les oxydes d'azote (NOx), le dioxyde de soufre (SO2) et le monoxyde de carbone (CO). Les particules fines (PM2,5) ne sont pas mesurées pendant cette période. Deuxièmement, pendant la période de 1996 à 2009, on assiste à une légère diminution des concentrations des mêmes contaminants, ainsi que des particules fines (PM2,5). Les tendances temporelles des concentrations d'ozone révèlent en milieu rural une légère diminution alors qu'en milieu urbain, elles sont stables de 1975 à 1989 et augmentent de 1990 à 2009. D'une manière générale, reflétant l'amélioration de la qualité de l'air, les dépassements des valeurs de référence des principaux contaminants sont peu fréquents à l'échelle des régions sociosanitaires.

(20 juin 2012)

Auteur(-trice)s
Germain Lebel
M. A., M. Sc., conseiller scientifique, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie
Magalie Canuel
M. Sc., conseillère scientifique, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, Institut national de santé publique du Québec
ISBN (électronique)
978-2-550-64547-4
ISBN (imprimé)
978-2-550-64546-7
Notice Santécom
Date de publication