De nouvelles pages Web abordent le suicide

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) met en ligne une nouvelle section sur le suicide au Québec. Classées sous la thématique de la santé mentale, ces pages abordent six volets importants pour mieux comprendre les comportements suicidaires et ainsi soutenir les interventions de santé publique.
Portrait québécois des comportements suicidaires
En moyenne, plus de 1 000 personnes s’enlèvent la vie chaque année au Québec, soit l’équivalent de trois personnes par jour. Depuis 2004, l’INSPQ publie en février son Portrait des comportements suicidaires au Québec. Outre ces rapports annuels, on retrouve dans cette section des données sur le suicide par sexe et catégorie d’âge, les hospitalisations et les visites à l’urgence.
Regard sur les personnes à risque
En plus de décrire l’incidence des comportements suicidaires selon le sexe et l’âge, on y observe aussi l’association entre les inégalités sociales, les troubles mentaux ou le travail et ces comportements. Par exemple, le suicide représente, en proportion, l’une des principales causes de décès chez les jeunes adultes, en raison notamment de la faible présence de maladies chroniques à cet âge. Cependant, ce sont les hommes plus âgés (50-64 ans) qui présentent les taux de suicide les plus élevés, faisant de cette population un groupe particulièrement à risque.
Facteurs de risque
De nombreux facteurs contribuent aux comportements suicidaires, qu’ils soient sociaux, communautaires ou individuels. En les passant en revue, cette partie évoque des pistes de prévention.
Approche de santé publique
En matière de prévention du suicide, l’approche de santé publique repose sur un continuum d’interventions complémentaires qui dépasse largement le cadre de l’offre de soins. Cette stratégie repose sur trois piliers : la promotion de la santé mentale et la prévention des troubles mentaux, la prévention des tentatives de suicide et le traitement des troubles mentaux ainsi que la prise en charge des comportements suicidaires et le soutien au rétablissement. Au Québec, la Stratégie nationale de prévention du suicide 2022-2026 — Rallumer l’espoir présente la prévention du suicide dans une optique de promotion de la santé mentale et de prévention des difficultés et de la détresse pour l’ensemble de la population, sans minimiser l’importance des soins et services.
Comprendre la surveillance
La surveillance des comportements suicidaires vise à mieux comprendre la réalité vécue dans la population, à repérer les groupes les plus à risque et à orienter les actions de prévention. L’INSPQ assure cette mission à l’aide de nombreuses sources de données et d’enquêtes populationnelles. Il faut souvent attendre entre 12 et 24 mois avant qu’un décès soit officiellement reconnu comme un suicide. Ce délai s’explique par le temps nécessaire pour que le coroner termine son enquête, que la cause du décès soit confirmée et que l’information soit ajoutée aux bases de données. Cette attente rend plus difficile la détection rapide des changements récents dans les tendances.
Bonnes pratiques sur la couverture médiatique du suicide
Des recherches montrent que la couverture médiatique d’un décès par suicide peut influencer certaines personnes et qu’elle pourrait être associée, par la suite, à des taux de suicide plus élevés. En contrepartie, lorsqu’une nouvelle sur le sujet est communiquée de manière factuelle, sensible et responsable, elle pourrait susciter l’espoir, permettre de diminuer le risque d’un passage à l’acte suicidaire et aider la personne à prendre conscience de ses raisons de vivre, de ses forces ainsi que de ses ressources. Ces constats ont mené à l’élaboration de bonnes pratiques visant à baliser la couverture médiatique du suicide, qu’on retrouve dans cette section.