Écrans et hyperconnectivité - Veille analytique, hiver 2025
Dans ce numéro :
- Résumés d’articles
- Association entre l’utilisation des médias sociaux et l’anxiété chez les jeunes : une revue systématique
- Effets de l’interdiction des téléphones cellulaires dans les écoles secondaires en Australie du Sud
- Le « quoi, comment, pourquoi? » des écrans de 0 à 6 ans des effets variables sur le développement cognitif et socioaffectif
- Programmes de réduction du temps d’écran : l’influence de l’accessibilité aux espaces verts et de la composition ethnique des quartiers
- Nouvelles publications INSPQ
- Autres publications d’intérêts
Résumés d’articles
Association entre l’utilisation des médias sociaux et l’anxiété chez les jeunes : une revue systématique
Contexte
De nombreuses recherches se penchent sur l’effet de l’utilisation des médias sociaux sur une augmentation de symptômes anxieux chez les jeunes de 12 à 24 ans, cependant les résultats sont contradictoires. Ceci pourrait être expliqué, en premier lieu, par le fait que la mesure de l’utilisation des médias sociaux diffère selon les études (temps d’utilisation, usage problématique, comportements à risque dans l’utilisation des plateformes, etc.) et en second lieu, par l’absence d’analyses mettant en évidence différents schémas d’utilisation selon les caractéristiques démographiques des groupes de population. Afin de mieux comprendre l’influence des médias sociaux sur les symptômes d’anxiété chez les jeunes, il s’avère pertinent de vérifier le rôle joué par ces deux aspects clés sur l’association observée dans diverses études.
Objectif et méthode
Une revue systématique de la littérature a été menée pour examiner l’association entre l’utilisation des médias sociaux et l’anxiété chez les adolescents et les adolescentes selon différents aspects, notamment la mesure de l’anxiété, les caractéristiques démographiques des groupes de population et la mesure de l’utilisation des médias sociaux.
Ce que l’on y apprend
Un total de 10 739 études a été identifié par la recherche documentaire et 32 d’entre elles, qui répondaient aux critères d’admissibilité préétablis, ont permis de répondre à l’objectif de recherche. Plus de la moitié des études (18 sur 32 au total) observent une association statistiquement significative entre l’utilisation des médias sociaux et l’anxiété, que celle-ci soit mesurée par la présence de symptômes ou d’un diagnostic. Cette association est observée pour des utilisations problématiques des médias sociaux ou pour des temps d’utilisation prolongés. En ce qui concerne d’autres mesures de l’utilisation des médias sociaux, comme le nombre de comptes sur les différentes plateformes ou les raisons d’utilisation des médias sociaux, les résultats ne convergent pas. Quatre études présentent des analyses stratifiées selon le genre. Dans les deux premières, une association entre l’utilisation des médias sociaux et des symptômes ou un diagnostic d’anxiété est présente de façon significative chez les deux sexes, mais de façon plus marquée chez les filles. La troisième étude montre plutôt que c’est seulement chez les garçons que l’association est statistiquement significative, alors que la quatrième ne dégage pas de différence entre les filles et les garçons. Par ailleurs, une description des caractéristiques démographiques des personnes participantes est le plus souvent absente des études retenues.
Conclusion
La revue présente certaines limites, notamment l’exclusion de la littérature grise qui permet davantage de minimiser le biais de publication (plus de résultats statistiquement significatifs sont publiés dans les journaux scientifiques). Aussi, la taille des effets relevés n’a pas pu être analysée, ce qui laisse en suspens l’ampleur de l’influence que les médias sociaux peuvent avoir sur l’anxiété des jeunes. Les résultats de la revue montrent que des usages prolongés, ou des usages problématiques représentent davantage de risque pour l’anxiété que des usages typiques ou non problématiques.
Kerr, B., Garimella, A., Pillarisetti, L., Charlly, N., Sullivan, K., & Moreno, M. A. (2025). Associations Between Social Media Use and Anxiety Among Adolescents : A Systematic Review Study. Journal of Adolescent Health, 76(1), 18‑28.
Effets de l’interdiction des téléphones cellulaires dans les écoles secondaires en Australie du Sud
Contexte
Chez les jeunes, l’usage problématique du téléphone cellulaire peut entrainer des conséquences négatives telles que l’interférence avec les routines et les soins personnels, l’appauvrissement des interactions sociales dans le monde réel, la détresse psychologique et le désengagement envers les responsabilités. Face à ces conséquences potentielles, certains pays ont déployé des politiques scolaires de restriction de l’usage du cellulaire afin d’en réduire l’usage problématique. Ces politiques exigent que les élèves éteignent et rangent leurs appareils électroniques personnels entre le début et la fin des journées de classe et pendant les sorties scolaires. À ce jour, l’observance et l’impact de telles politiques sont peu connus.
Objectif et méthode
Cette étude a pour objectif d’évaluer les effets de la politique d’interdiction des téléphones cellulaires instaurée en 2023 dans les écoles secondaires de l’Australie du Sud sur un ensemble de variables : usage problématique du téléphone (c.-à-d. temps d’usage ayant un impact négatif sur le travail/les études, l’humeur et les relations interpersonnelles), engagement scolaire (c.-à-d. niveau de motivation, de concentration et de stress relié aux études), sentiment d’appartenance à l’école, détresse psychologique, satisfaction face à la vie et intimidation. Elle vise aussi à caractériser les jeunes qui ont respecté l’interdiction, de même qu’à évaluer les effets de la politique d’interdiction en fonction de différentes variables confondantes (statut socio-économique, détresse psychologique et satisfaction envers la vie).
Pour ce faire, un questionnaire a été administré à 1 282 élèves de la 7e à la 12e année, répartis dans cinq écoles secondaires, en début d’étude et un mois plus tard. Les résultats des élèves fréquentant les deux écoles ayant déjà instauré la politique avant le premier sondage (groupe « avec interdiction au départ ») ont été comparés avec ceux des élèves fréquentant les trois écoles ayant instauré la politique après le premier sondage (groupe « sans interdiction au départ »).
Ce que l’on y apprend
Au total, 87 % des élèves ont déclaré avoir respecté l’interdiction du téléphone à l’école. Le non-respect des règles serait associé à un âge plus élevé, une utilisation plus fréquente des médias sociaux, l’usage d’un téléphone cellulaire précédant l’interdiction et le fait d’avoir vécu de l’intimidation. L’usage problématique du téléphone, présent chez 2,6 % des élèves au départ, a diminué d’environ 0,3 % dans les deux groupes. L’engagement scolaire a augmenté légèrement dans le groupe « avec interdiction au départ », mais ne différait pas entre les deux groupes à la fin de l’étude. L’appartenance envers l’école est demeurée stable et comparable dans les deux groupes. L’intimidation, qui était plus élevée dans le groupe « avec interdiction au départ » lors des deux sondages, a diminué légèrement et de façon comparable dans les deux groupes. Enfin, les analyses n’ont pas démontré de variations des effets de l’interdiction en fonction du statut socio-économique, de la détresse psychologique ou de la satisfaction envers la vie.
Conclusion
À court terme, la mise en place d’une politique d’interdiction des cellulaires a eu peu ou pas d’effets sur l’usage problématique du téléphone, l’engagement scolaire, l’appartenance à l’école et l’intimidation chez ces jeunes élèves en Australie. Cette étude présente des limites, notamment l’utilisation de données autorapportées, un devis à mesures répétées ainsi que l’absence de randomisation, de groupe témoin et de mesures telles que le temps d’écran et les résultats scolaires. On y rappelle l’importance de poursuivre l’évaluation critique des interactions entre les jeunes et les écrans en milieu scolaire, en utilisant des devis rigoureux et de plus grands échantillons.
King DL, Radunz M, Galanis CR, Quinney B, Wade T. “Phones off while school’s on”: Evaluating problematic phone use and the social, wellbeing, and academic effects of banning phones in schools. Journal of Behavioral Addictions. 2024; 13 (4), 913-922.
Le « quoi, comment, pourquoi? » de l’usage des écrans de 0 à 6 ans : des effets variables sur le développement cognitif et socioaffectif
Contexte
L’omniprésence des écrans et l’augmentation de l’usage chez les enfants de plus en plus jeunes soulèvent des préoccupations. Les recommandations en matière d’exposition aux écrans pendant la petite enfance ne sont pas toutes cohérentes dans leurs approches : certaines mettent exclusivement l’accent sur une limite de temps alors que d’autres font également ressortir l’importance de tenir compte de facteurs contextuels associés à l’usage (p. ex. le contenu, les modalités d’usage). Les appuis scientifiques robustes concernant les associations entre facteurs contextuels liés à l’usage et effets sur le développement de l’enfant sont peu nombreux.
Objectif et méthode
Une revue systématique avec méta-analyses a été menée pour étudier l’association entre les facteurs contextuels liés à l’usage des écrans et le développement cognitif et socioaffectif des enfants âgés de 0 à 6 ans. Pour ce faire, 100 études comprenant un total de 176 742 participants ont été retenues. De celles-ci, 64 études descriptives ont été incluses pour des méta-analyses. Il est à noter qu’un nombre important d’études ont été évaluées de faible qualité méthodologique (n = 65).
Les facteurs contextuels de l’usage des écrans considérés sont : 1) le contenu (p. ex. programme destiné à des enfants ou pas); 2) le type d’usage (p. ex. programme télévisuel, jeu mobile), 3) les modalités d’usage (p. ex. co-visionnement); 4) l’exposition à un écran en arrière-plan (p. ex. télévision ouverte); 5) l’usage des donneurs de soins (p. ex. usage des parents en présence de l’enfant) et 6) le but de l’usage (p. ex. calmer l’enfant ou réguler sa détresse).
Les indicateurs considérés pour le développement cognitif étaient le langage, les fonctions exécutives et la réussite scolaire, et pour le développement socioaffectif, les comportements prosociaux, les compétences socioaffectives, et les comportements internalisés et externalisés.
Ce que l’on y apprend
Le contenu auquel l’enfant est exposé est le facteur contextuel le plus étudié. À cet effet, une exposition plus importante à un contenu inapproprié pour l’âge de l’enfant est significativement associée à de moins bons résultats sur le plan du développement socioaffectif. En ce qui a trait au type d’usage, le visionnement de programmes télévisuels, de vidéos, de DVD et de films par rapport à d’autres usages (p. ex. jeu vidéo, application) est significativement associé à de moins bons résultats, à la fois sur le plan du développement cognitif et socioaffectif, dans ce cas.
Le co-visionnement (p. ex. avec les parents, les frères et sœurs) est significativement associé à de meilleurs résultats sur le plan du développement cognitif, comparativement à l’usage en solitaire. Les études qui se sont intéressées à la question se sont principalement penchées sur l’usage de la télévision. Si le co-visionnement semble positif pour le développement cognitif de l’enfant, l’usage des écrans par les parents durant une interaction parent-enfant ou durant les routines de l’enfant (p. ex. le jeu, les repas) est associé négativement au développement socioaffectif. Enfin, l’exposition à la télévision en arrière-plan est associée négativement au développement cognitif. Aucune association entre le but de l’usage des écrans et le développement n’est mise en évidence.
Conclusion
Les résultats de l’étude concordent avec les recommandations de l’American Academy of Pediatrics, qui encouragent le co-visionnement parent-enfant et qui déconseillent le visionnement de contenu inapproprié pour l’âge ainsi que l’utilisation de la télévision en arrière-plan. Selon les auteurs, l’étude permet aussi d’encourager l’usage intentionnel et actif comparativement à l’usage passif, tout en mettant en garde contre l’usage des parents pendant les interactions et les routines avec l’enfant.
Mallawaarachchi, S., Burley, J., Mavilidi, M., Howard, S. J., Straker, L., Kervin, L., Staton, S., Hayes, N., Machell, A., Torjinski, M., Brady, B., Thomas, G., Horwood, S., White, S. L. J., Zabatiero, J., Rivera, C., & Cliff, D. (2024). Early Childhood Screen Use Contexts and Cognitive and Psychosocial Outcomes : A Systematic Review and Meta-analysis. JAMA Pediatrics, 178(10), 1017.
Programmes de réduction du temps d’écran : l’influence de l’accessibilité aux espaces verts et de la composition ethnique des quartiers
Contexte
Le temps d’écran chez les jeunes représente un enjeu alors que près de deux jeunes sur trois de 6 à 17 ans aux États-Unis dépassent la recommandation de deux heures quotidiennes. De plus, des différences selon l’origine ethnique des jeunes existent dans le temps d’écran observé alors que certaines études montrent que les jeunes afro-américains et les jeunes latino-américains sont plus susceptibles de dépasser le temps recommandé.
Différentes interventions effectuées à l’échelle des communautés visant à réduire les inégalités sociales et ethniques de temps d’écran ont été déployées (p. ex. : éducation des parents, activités sportives gratuites, bonification des espaces récréatifs). Cependant, l’efficacité de ces programmes pourrait être influencée par l’accessibilité géographique à des espaces verts dans les quartiers ainsi que par leur composition ethnique. En effet, de nombreuses études récentes indiquent que l’accessibilité géographique à des espaces verts est moindre dans les quartiers où vivent majoritairement des personnes racisées. Dans ce contexte, implanter des interventions sans égards à ces deux composantes pourrait perpétuer, ou creuser davantage les inégalités en termes de temps d’écran chez les jeunes Américains.
Objectif et méthode
Cette étude vise à explorer la relation entre l’intensité des programmes communautaires visant à diminuer le temps d’écran des jeunes et leur temps d’écran tout en évaluant l’effet modérateur de la composition ethnique du quartier ainsi que l’accessibilité géographique aux espaces verts dans les quartiers.
Pour ce faire, les résultats de l’enquête Healthy Communities Study, menée auprès de 5138 jeunes (entre 4 et 15 ans) de 130 communautés américaines ont été analysés par régression linéaire multiniveaux. Les mesures évaluées à partir de cette enquête incluaient : le temps d’écran, l’intensité des programmes déployés (p. ex. : nombre de programmes, durée des programmes) à l’échelle communautaire, la composition raciale et ethnique du quartier et l’accessibilité géographique à un espace vert à l’échelle du quartier. Différentes variables sociodémographiques ont également été prises en compte (p. ex. : l’origine ethnique, l’âge, le revenu familial, le niveau d’éducation des parents, le statut socio-économique du quartier).
Ce que l’on y apprend
Les résultats mettent de l’avant une association statistiquement significative entre l’intensité des programmes déployés à l’échelle du quartier et une diminution du temps d’écran observé chez les jeunes. Cette association est modérée par l’accessibilité aux espaces verts et par la composition ethnique du quartier. En effet, la diminution du temps d’écran est plus importante dans les quartiers où il y a une grande accessibilité aux espaces verts.
De la même façon, une plus grande intensité du nombre de programmes et d’intervention est associée à une diminution du temps d’écran chez les jeunes vivant dans un quartier avec peu de mixité sociale (moins de 30 % de personnes afro ou latino-américaines). À l’inverse, chez les jeunes vivant dans un quartier à prédominance afro-américaine, l’intensité des programmes était associée à plus de temps d’écran.
Enfin, les auteurs se sont également intéressés à l’association entre la composition ethnique et l’accessibilité géographique aux espaces verts. Les résultats de l’analyse indiquent que l’accessibilité géographique aux espaces verts est significativement plus élevée pour les personnes vivant dans un quartier peu mixte (moins de 30 % de personnes afro ou latino-américaines) que pour les personnes vivant dans un quartier mixte (plus de 30 % de personnes afro ou latino-américaines). Ces résultats indiquent des relations complexes entre ces différentes variables qui influencent l’efficacité des programmes de diminution du temps d’écran.
Conclusion
Les relations observées dans cette étude, bien qu’elles ne soient pas causales, suggèrent que les programmes de réduction du temps d’écran chez les jeunes auraient davantage un effet bénéfique dans les quartiers ayant une bonne accessibilité aux espaces verts, quartiers où réside par ailleurs une plus faible proportion de personnes afro et latino-américaines. L’accessibilité géographique aux espaces verts pourrait ainsi influencer la relation entre l’intensité des programmes et les inégalités raciales dans le temps d’écran. Ainsi, ces résultats soulignent l’importance d’adopter une perspective systémique et d’agir de façon structurelle en considérant à la fois les inégalités d’accessibilité géographique aux espaces verts et la composition ethnique du quartier lorsque vient le temps de développer et d’évaluer des interventions ciblant le temps d’écran des jeunes.
Lang, I. – M., Fischer, A. L., Antonakos, C. L., Miller, S. S., Hasson, R. E., Pate, R. R., Collie-Akers, V. L. et Colabianchi, N. (2024). Neighborhood environments underpin screen time intervention success in children: Evidence from a study of greenspace and community programming across 130 US communities. Health & Place, 89, 103341.
Nouvelles publications INSPQ
Autres publications d’intérêts
Au Québec
- Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2022-2023 (EQSJS)
Institut de la statistique | décembre 2024 - Des recommandations pour favoriser la sobriété numérique au Québec
Commission de l’éthique en science et en technologie (CEST) | octobre 2024
À l’international et ailleurs au Canada
- Lignes directrices pour un temps d’écran optimal dans les écoles afin d’en favoriser une utilisation efficace et équilibrée
Ministère de l’Éducation et de la Petite enfance (Île-du-Prince-Édouard) | janvier 2025 - Daily Screen Time Among Teenagers: United States, July 2021-December 2023
U.S. Centers for Disease Control and Prevention | octobre 2024
Rédaction
Hélène Arguin, conseillère scientifique
Caroline Braën-Boucher, conseillère scientifique
Marie-Ève Bergeron-Gaudin, conseillère scientifique
Yan Ferguson, conseiller scientifique
Équipe Écrans et hyperconnectivité | Santé mentale, suicide
Unité Santé et bien-être des populations
Direction du développement des individus et des communautés
Avec la collaboration de
Fanny Lemétayer, conseillère scientifique
Marie-Claude Roberge, conseillère scientifique et coordonnatrice
Équipe Écrans/Santé mentale/Suicide
Émilie Audy, conseillère scientifique et coordonnatrice
Équipe Périnatalité, petite enfance et santé reproductive
Révision
Julie Laforest, cheffe d’unité scientifique
Unité Santé et bien-être des populations
Direction du développement des individus et des communautés
Révision linguistique
Marie-Cloé Lépine, agente administrative
Direction du développement des individus et des communautés
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