Maladies à déclaration obligatoire d’origine chimique associées à une exposition professionnelle : portrait des maladies de 2006 à 2019 au Québec
Faits saillants
Ce rapport brosse un portrait des maladies à déclaration obligatoire (MADO) d’origine chimique associées à une exposition professionnelle, ayant débuté entre 2006 et 2019, soit depuis la mise en place du Système MADO-Chimique.
Ces MADO chimiques peuvent représenter un indicateur précoce de facteurs de risque pouvant mettre en péril la santé des travailleuses et des travailleurs du Québec, et leur surveillance permet, entre autres, d’orienter la planification de l’offre de services, notamment en matière de prévention.
Dans cette perspective, ce rapport permet de mieux connaître les secteurs d’activité économique et les professions pouvant être associés à des MADO d’origine chimique, ainsi que les sources et les circonstances d’exposition entourant ces maladies. Il s’adresse à divers acteurs de santé publique (médecins, infirmières, hygiénistes, etc.).
Ce portrait confirme que les MADO d’origine chimique découlent généralement d’une surexposition, passée ou actuelle, aiguë ou chronique, à divers agents rencontrés dans les milieux de travail. À cet égard, huit épisodes de MADO sur dix recensés pour la période de 2006 à 2019 sont associés à l’un des quatre agents suivants : amiante, plomb, monoxyde de carbone ou silice.
Globalement, le portrait révèle une tendance à la baisse des épisodes associés à l’ensemble des MADO d’origine chimique associées à une exposition professionnelle, à l’exclusion des épisodes découlant d’une exposition au monoxyde de carbone. Des hypothèses justifiant cette tendance ne sont pas faciles à formuler. Celles-ci pourraient être réelles (p. ex. amélioration conditions de travail/mesures de contrôle à l’égard de l’exposition à certains agents) ou artéfactuelles (p. ex. augmentation de la sous-déclaration) ou une combinaison de divers facteurs. Toutefois, l’analyse spécifique des facteurs explicatifs ne fait pas l’objet de ce rapport.
Malgré les limites du système actuel, la comparaison sommaire avec des constats formulés ailleurs qu’au Québec, du moins pour les MADO à longue latence (p. ex. maladies reliées à l’amiante, silicose) indique que le portrait réalisé reflète bien les conséquences des surexpositions aux agents chimiques sur les travailleuses et les travailleurs qui ont à faire face à ces situations dans le cadre de leur emploi.
En conclusion, tant qu’une enquête spécifique à l’univers du travail ne sera pas réalisée et tant que les sources de données médico-administratives actuelles manqueront d’informations permettant d’expliciter le lien entre une maladie professionnelle et le contexte de travail, le Système MADO-Chimique demeure le meilleur outil pour effectuer la surveillance des MADO chimiques d’origine professionnelle. Il s’agit d’une source de données facilement accessible et relativement exhaustive en ce qui a trait aux conditions entourant l’apparition de ces maladies. Les portraits qui en sont issus peuvent ainsi servir à orienter les activités préventives dans les milieux de travail à risque.