Prévention de la légionellose nosocomiale : aspects techniques et environnementaux
La présence de bactéries du genre Legionella dans des milieux susceptibles d’infecter certaines personnes et de provoquer des cas sporadiques de légionellose ou une éclosion constitue une situation représentant une menace réelle ou appréhendée pour la santé de la population.
La légionellose comprenant la fièvre de Pontiac et la maladie du légionnaire fait partie de la liste des maladies à déclaration obligatoire (MADO) au Québec depuis 1987. Les médecins posant un diagnostic de légionellose et les laboratoires qui identifient une bactérie du genre Legionella ont donc l’obligation de déclarer le cas au directeur de santé publique (DSPu) de la région concernée.
Une enquête épidémiologique est réalisée par les professionnels de la direction de santé publique (DSPublique) auprès de chaque cas de légionellose déclaré. Elle vise à documenter les facteurs de risque et aussi à recueillir des informations sur les expositions environnementales possibles dans les deux à dix jours précédant le début de la maladie.
Cette enquête permet aussi de déterminer s’il existe un lien épidémiologique possible avec d’autres cas (agrégat ou éclosion) et vérifier si la maladie est liée à une exposition :
- Nosocomiale ou à des soins médicaux (ex. : séjour dans un hôpital ou un autre établissement de soins).
- Communautaire (contractée dans l’environnement quotidien ou dans un milieu de travail).
- Lors d’un voyage.
En 2016, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) publiait un avis scientifique sur la Gestion des risques associés à la présence de la bactérie Legionella spp. dans les réseaux d’eau des centres hospitaliers au Québec (INSPQ, 2016).
Le présent document est un complément au document Prévention de la légionellose nosocomiale : aspects cliniques et mesures de prévention des infections en ligne.
Son contenu porte sur les aspects techniques et autres mesures requises afin de prévenir la prolifération de bactéries du genre Legionella dans les réseaux de distribution d’eau potable des établissements de santé, sur les investigations environnementales pouvant être réalisées ainsi que sur les différents types d’analyses de laboratoire pour la détection de ces bactéries dans l’environnement.
Même si ces aspects techniques et environnementaux de la prévention de la légionellose nosocomiale s’adressent principalement aux équipes techniques des établissements de santé, il est important que les équipes de prévention et contrôle des infections (PCI) en connaissent les principes, car elles sont souvent impliquées ou consultées à ce sujet.