Pertinence d’une dose de rappel d’un vaccin contre la COVID 19 pour les différentes catégories d’adultes au Québec
Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) a invité le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) à se positionner quant aux groupes qui pourraient bénéficier d’une dose de rappel et à présenter les principaux arguments qui militeraient en faveur ou en défaveur d’une extension des recommandations actuelles. L’argumentaire présenté dans le présent avis vise à éclairer le gouvernement du Québec en vue d’une décision d’étendre ou non la dose de rappel à d’autres groupes de la population, dans une perspective de gestion des risques sociétaux.
Faits saillants
- On assiste actuellement à une augmentation de l’incidence de la COVID-19 dans différents segments de la population du Québec. Un nouveau pic pourrait survenir au cours de l’hiver prochain, particulièrement après les Fêtes de fin d’année, indépendamment de l’émergence d’un nouveau variant. Cette hausse risque d’être encore plus importante avec l’arrivée du variant Omicron qui est plus contagieux.
- Les données actuellement disponibles indiquent une diminution progressive de la protection des vaccins contre les infections au SRAS-CoV-2 dans tous les groupes d’âge, alors que la protection contre les formes graves de la maladie et les hospitalisations causées par le variant Delta est encore conservée.
- Selon les données préliminaires disponibles, la protection conférée par la série primaire des vaccins à ARNm contre les infections par le variant Omicron est plus basse, mais semble restaurée en partie avec une dose de rappel.
- Une dose de rappel offerte à 3 mois ou plus après la dernière dose de l’immunisation primaire apparait sécuritaire et a le potentiel de restaurer une protection de haut niveau contre les infections causées par les lignées du SRAS-CoV-2 qui circulent de façon majoritaire au Québec. Une dose de rappel augmenterait également la protection contre de nouveaux variants.
- Le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) recommande qu’une dose de rappel avec un vaccin à ARN messager (ARNm) soit donnée en priorité aux travailleurs de la santé et des services sociaux, et ce, peu importe leur âge, aux personnes qui résident dans des communautés isolées et éloignées, aux personnes âgées de 60 et plus et aux adultes de moins de 60 ans qui vivent avec une maladie chronique ou un problème de santé augmentant le risque de complications de la COVID-19, ainsi qu’aux femmes enceintes (peu importe leur âge).
- Le CIQ recommande que la dose de rappel soit ensuite offerte aux autres adultes.
- En tout état de cause, les informations dont nous disposons pour l’instant, concernant les effets d’une dose de rappel pour les jeunes âgés de moins de 18 ans, sont insuffisantes pour recommander une dose de rappel pour ce groupe. Toutefois, les individus âgés de moins de 18 ans appartenant aux groupes des travailleurs de la santé et des femmes enceintes devraient recevoir une dose de rappel à un intervalle d’au moins 3 mois depuis leur dose précédente.