Surveillance des souches de Neisseria gonorrhoeae résistantes aux antibiotiques dans la province de Québec: rapport 2020

Faits saillants de 2020

En 2020, le programme de surveillance a mis en évidence les faits suivants :

  • Parmi les 79 laboratoires participants (76 laboratoires du réseau public et 3 laboratoires privés), 43 ont rapporté au moins une souche de N. gonorrhoeae;
  • Parmi les 1168 souches retenues pour analyse (1 souche/personne/14 jours), 994 avaient été isolées chez des hommes et 174 chez des femmes. On estime que des souches ont été obtenues pour 24 % des cas masculins (4190 cas) déclarés au fichier de déclaration des maladies à déclaration obligatoire (MADO) et pour 12 % des cas féminins (1449 cas).
  • Des analyses de sensibilité aux antibiotiques ont été faites pour 1167 souches (994 hommes et 173 femmes) ce qui représente une baisse de 26 % comparativement aux quatre années précédentes (en moyenne 1580 souches/année);
  • Cette diminution est possiblement associée à la pandémie COVID-19 où l’accessibilité aux tests, au matériel ainsi qu’au clinique de dépistage était diminuée ainsi qu’aux périodes de confinement;
  • Une résistance à au moins un antibiotique testé a été notée pour 82 % des 1167 souches pour lesquelles l’antibiogramme a pu être réalisé;
  • La sensibilité à la ciprofloxacine se situe à 27 % (312/1167);
    • Une résistance à la ciprofloxacine a été retrouvée chez 69 % des souches isolées chez des femmes (120/173) et 74 % des souches isolées chez des hommes (732/994).
  • Alors que la sensibilité à l’azithromycine (≤ 1 mg/L) a diminué à un rythme inquiétant depuis 2013, elle semble se stabiliser au cours des trois dernières années : entre 2008 et 2013, elle était à plus de 98 %, baissant jusqu’à 69 % en 2017, 72 % en 2018 et 2019 et augmentant à 76 % en 2020;
    • Des souches résistantes ont été retrouvées dans 14 des 18 régions du Québec;

    • La résistance à l’azithromycine a été détectée chez 45 % des souches isolées chez des femmes (78/173) et 20 % des souches isolées chez des hommes (199/994);

    • Parmi les souches résistantes à l’azithromycine, 64 % (178/277) étaient également résistantes à la ciprofloxacine.

  • Une augmentation du nombre de souches non sensibles à la céfixime a été notée pour la première fois au Québec en 2019, 12 souches avaient alors été identifiées (0,7 %). En 2020, 7 souches ont été détectées (0,6 %) :
    • Ces 7 souches ont été isolées chez 4 femmes et 3 hommes en provenance de 5 régions (Montréal, Montérégie, Lanaudière, Laurentides et Estrie). Elles étaient résistantes à la ciprofloxacine, mais sensibles à l’azithromycine et à la ceftriaxone.
  • Des souches s’approchant du seuil de non sensibilité aux C3G ou correspondant à une sensibilité réduite aux C3G selon les critères de l’OMS ont aussi été détectées :
    • Des CMI s’approchant de la valeur seuil de non sensibilité à la céfixime ont été observées chez 50 souches (4,3 %) : 0,12 mg/L (n = 22) – 0,25 mg/L (n = 28);

      • Ces 50 souches ont été isolées respectivement chez 28 hommes et 22 femmes;
      • Les 28 souches dont la CMI à la céfixime se situait à 0,25 mg/L correspondent à une sensibilité réduite;
    • Aucune souche possédant une sensibilité réduite à la ceftriaxone n’a été détectée.
  • En 2020, le taux de positivité par culture (4,4 %) est plus élevé qu’au cours des années antérieures, alors que celui par TAAN (1,2 %) demeure relativement stable.

 

Surveillance des souches de Neisseria gonorrhoeae  résistantes aux antibiotiques dans la province de Québec
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-92673-3
ISSN (électronique)
1921-670X
Notice Santécom
Date de publication